Calendrier, stratégie, publics concernés… La Haute Autorité de santé a précisé hier les modalités de la campagne de vaccination en France contre le Covid-19. Un processus qui durera sans doute toute l’année prochaine.

Un processus « cohérent », estime Libération : « Les personnes les plus à risque seront vaccinées durant le premier semestre de l’année prochaine, les autres durant le second, rien à redire à cela, il est impossible de vacciner tout le monde en même temps pour des raisons de quantité de doses disponibles et d’infrastructures nécessaires. Cela étant posé, le plus difficile commence, pointe Libération. Vacciner tout un pays, même sur une année, demande une organisation en béton armé. »

Et puis, « risque important », souligne encore Libération, il y a « cette frange importante de la population qui n’envisage pas de se faire vacciner. Quand on sait que même les soignants rechignent à le faire contre la grippe, ou simplement oublient, cela fait froid dans le dos. Un énorme travail de pédagogie est donc nécessaire. Sans a priori. »
Un très grand bénéfice pour un tout petit risque ?
Pourquoi un Français sur deux est-il méfiant à l’égard des vaccins en général ? Réponse du chercheur Antoine Bristielle, interrogé par Sud-Ouest : « La défiance des Français s’est accrue en 2009 lors de la crise du virus H1N1, affirme-t-il. Et le problème, poursuit-il, c’est que (maintenant) les autorités publiques parlent du vaccin juste au moment où il est presque prêt. En Allemagne, cela fait des mois que les pouvoirs publics donnent régulièrement des informations. Une opinion publique doit se préparer en amont et cela n’a pas été fait en France. »

En tout cas, pour Les Echos, les Français ne doivent pas hésiter… « Comparer un très grand bénéfice à un tout petit risque : c’est l’exercice pas si compliqué auquel chacun de nous sera invité à répondre, pour soi-même et pour les autres, tout au long de cette campagne de vaccination, lorsque notre tour viendra. Nous y répondons déjà aisément, sans même y songer, pointe le quotidien économique, lorsque nous absorbons ces innombrables pilules contre la dépression, l’hypertension ou l’inflammation, qui nous font tant de bien mais parfois aussi du mal. »
L’article 24 réécrit…
À la Une également, la polémique sur le fameux article 24 de la loi sécurité… « Macron ordonne le recul », s’exclame Le Figaro en première page. En effet, le président « a fait part de sa colère lors d’une réunion hier à l’Élysée. La majorité s’est donc engagée à "proposer une nouvelle écriture" pour faire redescendre la pression. »

« Le fameux article 24 sera donc réécrit. La formule est commode, commente Le Figaro. Elle n’éclaire pas pour autant le sort qui sera fait à cette disposition relative à la diffusion malveillante d’images de forces de l’ordre. Nouvelle rédaction, suppression, transposition dans un autre texte ? Le flou subsiste et la polémique n’est sans doute pas terminée. (…) »

Les Dernières Nouvelles d’Alsace renchérissent : « Quelle que soit la façon dont on habille la mariée, l’annonce faite hier d’une prochaine réécriture de cet article 24 ne camoufle pas le fiasco qui guette. (…) Demander à sa majorité de voter un texte sans intérêt juridique (ses dispositions figurent déjà dans le code pénal) et qui piétine allègrement quelques-uns des grands principes généraux du droit français était dès le départ une mauvaise idée, doublée d’une grossière erreur stratégique. »
Savoir reculer
Alors, il faut « savoir reculer », lance La Croix : il y a eu François Hollande en 2016 avec la déchéance de nationalité. Il y a eu Jacques Chirac en 2006 à propos du contrat première embauche. « Des réformes qui furent enterrées sans gloire après avoir monopolisé le débat public durant plusieurs mois. C’est dans une situation de ce type que risquent aujourd’hui de se trouver pris Emmanuel Macron et Jean Castex (…) ». Conséquence, pointe La Croix, « il serait avisé de retirer du débat cet objet de fixation. Il y a suffisamment de dossiers difficiles pour ne pas perdre son énergie dans des querelles sans véritable objet. (…) Mieux vaut travailler à restaurer un lien de confiance entre la police et la population et à faire face à la pandémie de coronavirus tant sur le plan sanitaire que dans ses redoutables conséquences économiques et sociales. »