L’année dernière, c’était le saut dans l’inconnu… Cette année, la vaccination change la donne. Mais tout de même, « c’est la grande interrogation », s’exclame Libération en première page. Avant de renchérir en pages intérieures : « l’inquiétude redouble ».

En effet, pointe le journal, « plus de 12 millions d’élèves retournent en classe ce jeudi, sous le regard nerveux de leurs parents. Quand les uns redoutent la faiblesse du protocole sanitaire, les autres craignent une discrimination des enfants non-vaccinés. »

Et Libération de préciser : « à partir de ce jeudi, c’est le niveau 2 du protocole – sur les quatre prévus en fonction de la circulation du virus – qui s’applique pour toute la métropole : respect des gestes barrières, cours à effectif complet et port du masque obligatoire à l’intérieur dès l’élémentaire, et à l’extérieur si les communes l’imposent en centre-ville. (…) Selon l’Institut Pasteur, les enfants pourraient représenter la moitié des contaminations à l’automne. La réanimatrice et membre du Conseil scientifique Lila Bouadma s’attend, elle, 50 000 contaminations d’enfants par jour à la rentrée. Logique, les moins de 12 ans n’ont pas accès à la vaccination et le variant Delta est très contagieux. Les enfants sont donc plus à risque d’être infectés mais ils sont peu symptomatiques et les cas graves restent rares. »

Commentaire de Libération : « beaucoup se souviennent de l’intervention télévisée d’Emmanuel Macron, le 31 mars 2020, annonçant la fermeture de tous les établissements scolaires en France. Quel parent voudrait revenir à cette option ? Un choix a donc été fait, celui "d’assurer l’éducation". Non, il ne comprend pas une protection totale contre le virus et ses variants, et il aurait été plus honnête de l’avouer. Après tout, le risque fait partie de ce que l’école doit enseigner. »
Et si ça se passait bien ?
C’est vrai, reconnait Le Parisien : « chez les moins de 19 ans, le virus circule cinq fois plus qu’il y a un an, en septembre 2020. En primaire, où les enfants ne sont pas protégés par le vaccin, un cas positif peut se répandre comme une traînée de poudre et provoquer des fermetures de classes à répétition. »

Pourtant… « et si ça se passait bien ? », s’exclame Le Parisien. « Et si le passé plaidait pour l’avenir ? Et si la catastrophe annoncée, encore une fois, n’était pas écrite à l’avance ? » En effet, rappelle le journal, « au plus fort de la crise, début avril 2021, le nombre de classes fermées n’a jamais dépassé 2,5 %. Et, argument répété à l’envi par l’exécutif : les élèves français, avec le moins de journées de cours perdues, sont parmi les plus chanceux d’Europe. Bon point. »

Mauvais point en revanche : la non-obligation de vaccination pour les enseignants, dénonce Le Courrier Picard. « De fait, les profs sont déjà très majoritairement vaccinés. Mais en n’imposant pas le vaccin aux professeurs, le gouvernement instaure une exception dans sa politique de lutte contre le virus qui n’a pour seule justification l’apaisement du climat social pour la rentrée scolaire. »
« Un pays a toujours raison de soigner l’accès de sa jeunesse au savoir »
En tout cas, se félicitent Les Dernières Nouvelles d’Alsace, « cette rentrée en présentiel conforte la volonté manifestée depuis le début de la crise de maintenir le plus possible les écoles ouvertes (…). Un pays a toujours raison de soigner l’accès de sa jeunesse au savoir, à la culture et au dépassement de soi. (…) Cette génération a pris des leçons de choses à une vitesse inédite. C’est l’opportunité pour les enseignants d’insuffler ce qui a fait défaut au collectif pour affronter l’épidémie. (…) L’école a toute sa place pour élever les esprits et défier les peurs. Elle doit autant faire rêver que faire raisonner. Les cartables n’en paraîtront que plus légers. »

Enfin, souligne Le Figaro, « au-delà des enjeux sanitaires, les syndicats comptent profiter de cette année présidentielle pour continuer à mener leurs combats de longue haleine, parmi lesquels l’amélioration de l’attractivité de la profession et la revalorisation des salaires des enseignants. Un récent sondage d’un syndicat d’enseignants a d’ailleurs montré que ces grands axes étaient les deux priorités les plus citées par les personnels interrogés. »