C’est la foire aux questions ce matin dans les quotidiens…

« Où va-t-on Monsieur Macron ? », lance Le Courrier Picard.

« Bientôt un peu plus de liberté ? », s’interroge L’Aisne Nouvelle.

« Quel cap pour Noël ? », se demande L’Union.

« Suspendus aux annonces », constate L’Ardennais.

« Macron attendu comme le Messie », soupire La Provence.

En tout cas, « sacré casse-tête », relève Sud-Ouest.

En effet, la question essentielle est comment sortir du confinement et ne pas avoir à affronter une nouvelle de vague de contamination ?

Eh bien, il faut y aller en douceur, « petit à petit » pour Libération ; « progressivement », pour Le Parisien, « par étapes », pour Le Figaro.

Déjà, il y a un mot à bannir, pointe Le Monde : « Ne l’appelez plus déconfinement. Parlez plutôt d’"allégement des contraintes", pour reprendre un terme en vogue au sommet de l’État. Ce soir à 20 heures, Emmanuel Macron doit donc prononcer une nouvelle allocution télévisée pour présenter la stratégie de l’exécutif dans les mois à venir face à l’épidémie de Covid-19. L’occasion de donner un "cap" aux Français sur le long terme et de leur dessiner un coin de ciel bleu. »
Trois étapes
Alors, croit savoir Le Monde, Emmanuel Macron doit annoncer un plan en trois étapes : « Le court terme, d’abord. Le gouvernement s’apprête à en finir avec la polémique lancinante sur la fermeture des petits commerces. Ces derniers pourront rouvrir "autour du 1er décembre", a assuré, samedi, le premier ministre, Jean Castex. » Ainsi que les lieux de culte et peut-être aussi certains lieux culturels. « Les bars et les restaurants, en revanche, vont pour l’heure rester fermés. (…) Le moyen terme, maintenant, poursuit Le Monde. Emmanuel Macron doit préciser lors de son allocution la manière dont il envisage les déplacements des Français en vue des fêtes de fin d’année. En cas de desserrement des contraintes, son application débuterait autour du 20 décembre. (…) Reste, enfin, le long terme » : avec la campagne de vaccination : « Quelles populations seront ciblées en priorité ? Où pourra-t-on se faire vacciner ? La Haute Autorité de santé doit rendre à la mi-décembre un avis définitif sur cette campagne, appelée à démarrer début 2021. »
La vérité !
« Pas question donc d’annonce spectaculaire, soupire Libération - même si Emmanuel Macron devrait acter la réouverture des commerces dits non essentiels -, et certainement pas question de décréter un nouveau déconfinement, qui, aux dires des experts médicaux, risquerait aujourd’hui d’échouer tout autant que le premier.

Mais alors que dire ? La vérité, tout simplement, s’exclame Libération, que les téléspectateurs devinent de toute façon : notre campagne de vaccination n’est pas prête, notre compréhension de la situation est limitée, nous devons tenir bon encore longtemps. (…) Quoi d’autre ? Noël évidemment, qui ne sera pas un Noël comme les autres, relève encore Libération. Peut-on envisager des réunions familiales avec des grands-parents, souvent liées à des trains bondés, à des embrassades à n’en plus finir, à des mets partagés, à des discussions animées sans masque à plus d’un sens ? À l’évidence, non. »
Trouver la juste note
Alors pour Le Figaro, le président devra être très convaincant… « Tout l’enjeu pour Emmanuel Macron est d’empêcher que ne déferle la vague du soupçon. Se débarrasser, d’abord, de la rhétorique de la peur, qui exaspère plus qu’elle ne nourrit l’inquiétude. Décrire ensuite avec précision et hauteur la stratégie pour vivre avec le virus jusqu’à l’arrivée du vaccin. Montrer enfin l’horizon des libertés retrouvées (leur suspension n’a que trop duré). Emmanuel Macron le sait : une allocution ne dissipera pas le malaise qui traverse notre démocratie. Mais quand la note est juste, même les plus sceptiques tendent l’oreille. »
Mieux isoler…
Enfin, cet appel dans Le Parisien, lancé par la puissante association France Assos Santé, qui fédère 85 associations d’usagers de la santé : « Pour réussir le déconfinement, les autorités doivent créer les conditions complètes d’un isolement systématique des malades et de leurs cas contacts, affirme France Assos Santé. Cela passe par la mise à disposition de lieux dédiés, mais aussi la garantie de salaire ou de compensation financière pour toutes les personnes devant se mettre à l’abri quelques jours. Enfin, la création d’un réseau de volontaires pour accompagner ceux qui en ont besoin : faire les courses, aller chercher les médicaments… (…) "Jusqu’à présent, pointe le généticien Axel Khan, l’isolement a été le parent pauvre du triptyque tester-tracer-isoler. Il faut désormais en faire le succès. Plus on l’accompagnera, plus il marchera. A la clé, la fin des parties de yo-yo avec le virus…" »