Nicolas Sarkozy, alias Paul Bismuth, est jugé à partir de ce lundi pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire dite des écoutes téléphoniques où il utilisait ce faux nom.

« Bismuth levez-vous ! », lance Libération en première page. « La date est historique. » C’est en effet « une première en France pour un ancien chef de l’État. Renvoyé au côté de son avocat, Thierry Herzog, l’ex-président encourt jusqu’à dix ans d’emprisonnement. Il est soupçonné d’avoir promis un poste à Monaco à un haut fonctionnaire de la Cour de cassation, Gilbert Azibert, en échange d’informations sur un dossier judiciaire en cours. Agé de 73 ans, ce dernier a demandé le renvoi du dossier pour raison médicale à cause de l’épidémie de Covid-19. »

Alors, « il est fort possible que le procès soit ajourné à cause du virus, commente Libération. Légitime mais fâcheux. Un renvoi viendrait indirectement conforter la stratégie de Nicolas Sarkozy, qui n’a eu de cesse, dans toutes les affaires où il a été ou est encore mis en cause, de jouer la montre. »
Foire d’empoigne ?
En tout cas, pointent Les Dernières Nouvelles d’Alsace, « des envolées il y en aura, surtout en présence sur le banc des prévenus d’un ténor du barreau, son ami Thierry Herzog. Des hauts cris et des indignations, peut-être aussi. Sarkozy sera néanmoins placé solennellement à l’épreuve des faits. C’est sur le terrain de ce qui peut contredire factuellement l’accusation de corruption qu’il est attendu. L’événement est judiciaire, le combat avant tout de droit. »

En effet, complète Le Courrier Picard, « la foire d’empoigne s’annonce acharnée et technique sur le respect de la procédure pénale : légalité des écoutes entre un avocat et son client, intervention d’une taupe et surtout rôle du Parquet national financier, accusé d’enquêter à charge, sous pression politique et de fuites répétées. Des critiques rejetées sans surprise par la justice et par une enquête interne. Il va donc y avoir du sport à la barre, s’exclame encore Le Courrier Picard, le prévenu et ses amis n’étant pas des perdreaux de l’année. »
Réussir le déconfinement !
À la Une également, « comment réussir le déconfinement » : c’est le grand titre de La Croix. « Alors qu’Emmanuel Macron devrait annoncer demain un "allègement du confinement", le gouvernement doit renouveler la stratégie "tester, alerter, protéger" tout en préparant l’arrivée du vaccin. »

En fait, relève La Croix, « seul un dépistage efficace devrait permettre de contenir l’épidémie, qui semble en phase de décrue. Et les mesures de traçage et d’isolement pointent la difficile conciliation entre les enjeux de santé publique et le respect des libertés fondamentales. »

Demain soir, le chef de l’État sera très attendu sur cette question, complètent Les Echos : Emmanuel Macron « devrait en effet évoquer la question de l’obligation de l’isolement des personnes positives au Covid-19 ou d’un meilleur accompagnement de celles-ci pour leur isolement. Un sujet clé pour la maîtrise de l’épidémie au moment où l’exécutif tente de doser les restrictions afin qu’elles soient tout à fait acceptées et efficaces. Le tout pour éviter une troisième vague et, avec elle, un troisième confinement. »
Vaccin : les premières doses dès la mi-décembre ?
Pour sa part, Le Figaro insiste sur l’autre volet de la lutte contre la pandémie : « Comment la France se prépare à l’arrivée des vaccins », titre le journal. « Alors que les premières doses pourraient être disponibles dès la mi-décembre, les autorités se penchent sur les immenses défis logistiques et sur l’organisation des campagnes de vaccination : qui vacciner en premier, où et par qui, à quel prix, avec quelle surveillance des effets secondaires. » Tout en sachant, insiste Le Figaro, que « les vaccins ne suffiront pas pour venir à bout de l’épidémie, et que les autres mesures de lutte (gestes barrières, restrictions…) resteront indispensables. »

En tout cas, « Le pilotage à vue est interdit ; s’exclame Le Figaro. Une stratégie doit être définie. Une "task force", un commando, paraît-il, serait sur le pied de guerre. On l’espère… Emmanuel Macron, dont la cote de popularité remonte, joue très gros, mais la France, plus encore. Le moral du pays s’émousse, l’économie est à terre ou presque, les dettes s’accumulent, les relations sociales se tendent. Le succès de l’+opération vaccin+ est donc vital. »