« La France respire… un peu » : c’est le grand titre du Figaro. Un titre qui résume bien le sentiment général après l’allocution télévisée d’Emmanuel Macron hier soir.

« Un peu d’air… et encore des efforts », renchérit La Voix du Nord.

« Une sortie en trois temps », précise Sud-Ouest. « Hier, le président ne s’est pas présenté devant nous avec du rêve, mais avec un calendrier. Et c’est sans doute ce que les Français attendaient. (…) Sans prononcer le mot de déconfinement qui aurait d’ailleurs été prématuré, il a annoncé des échéances qui permettent à chacun d’y voir un peu plus clair et surtout aux professionnels les plus sinistrés de s’organiser autant que possible. »

« Le président a doublement desserré l’étau, enchaîne La Provence. Celui des restrictions, adoucies suivant trois étapes jusqu’au 20 janvier. Celui des libertés aussi, dans un contexte critique autour de l’autoritarisme supposé de l’État. Là où Jean Castex tient un discours de rigueur, Emmanuel Macron oxygène. Autorisant la réouverture des commerces dès samedi matin, offrant la perspective de passer Noël en famille, il lâche la main des Français tout en les responsabilisant. "Chacun a un rôle à jouer", a-t-il répété. »
Macron avait-il vraiment le choix ?
Reste que pour Le Parisien, « la potion est amère : maintien du confinement au moins jusqu’au 15 décembre, maintien de l’attestation, retour du couvre-feu pour Noël, maintien de la fermeture des bars et des restaurants au moins jusqu’au 20 janvier, ouverture des stations de ski après les vacances scolaires. Les fêtes de fin d’année seront inédites. Mais avait-il vraiment le choix ? », s’interroge Le Parisien. Non : « Les leçons du relâchement général observé cet été ont été retenues. La stratégie est simple : tout faire pour éviter un troisième confinement. »

Certes, pointe pour sa part Le Figaro, « la feuille de route en trois étapes présentée par Emmanuel Macron ne calmera pas l’impatience ou la colère de tous. Certains crieront à l’injustice (les restaurateurs), accuseront des inégalités de traitement (les étudiants), dénonceront des absurdités (pas plus de trente fidèles dans une cathédrale !), mais les règles ont le mérite d’être claires et précises. Les cartes sont entre nos mains. Mieux nous jouerons le jeu ensemble, moins l’État nous infantilisera, et plus vite nous pourrons revendiquer nos libertés. »
Violences policières à Paris : même Darmanin se dit « choqué »
À la Une également, les violences policières de lundi soir à Paris…

« Casse de la République », s’exclame Libération en première page. « L’extrême brutalité avec laquelle la police a démantelé un camp de migrants, Place de la République, au cœur de Paris a "choqué" jusqu’au ministre de l’Intérieur. C’est l’aboutissement d’un sentiment d’impunité des forces de l’ordre entretenu par le gouvernement lui-même », estime Libération. Libération qui ne mâche pas ses mots à l’encontre du ministre de l’Intérieur : « Comment en est-on arrivé là ? La réponse est toute simple : en y allant. Car c’est la direction qu’a indiquée Gérald Darmanin à ses troupes, déplore le journal, par ses amendements liberticides, par ses déclarations belliqueuses contre les médias, par ses clins d’œil appuyés aux syndicats de police où se répand le racisme le plus abject contre les migrants sur notre sol. Et c’est aussi la direction prônée par le président de la République par son silence assourdissant, aujourd’hui, comme dans les nombreux cas précédents. »
Trump : du bout des lèvres…
Enfin, le passage de témoin aux États-Unis… Trois semaines après sa défaite, qu’il refuse toujours de reconnaître officiellement, Donald Trump a accepté de démarrer la transition avec l’équipe du président élu, Joe Biden.

Cela n’empêche pas Le Monde de faire feu de tout bois sur le président sortant : « Depuis l’élection présidentielle du 3 novembre, Donald Trump s’attache avec constance à s’élever à la hauteur de sa caricature. Celle d’un homme dévoré par son ego, incapable de reconnaître une défaite indiscutable, prêt à fragiliser les institutions qu’il avait juré de protéger dans le seul but d’apaiser sa rancœur. (…) L’entreprise dans laquelle s’est lancé Donald Trump ne pouvait qu’échouer, estime encore le quotidien du soir. La démocratie américaine retrouvera son cours habituel le 20 janvier, lorsque Joe Biden prêtera serment à l’ombre de la coupole du Congrès. Mais, conclut Le Monde, il faut souhaiter que le jugement de l’histoire soit sévère avec l’apprenti factieux. Car l’homme qui promettait de rendre sa grandeur à l’Amérique l’a abaissée par son comportement. »