Emmanuel Macron a confirmé, hier soir, la promesse faite le 21 janvier par Olivier Véran : un vaccin pour « tous les Français qui le souhaitent » et « d’ici la fin de l’été ». Le chef de l’État a également révélé que quatre sites de production allaient ouvrir en France « entre fin février et début mars » pour produire des vaccins anti-Covid dès fin février et qu’un total de « 2,3 milliards de vaccins » avaient été « sécurisés » au niveau européen.

Seulement voilà, il s’agit des vaccins « des autres », constatent notamment Les Dernières Nouvelles d’Alsace : « la pandémie aura imposé en France ce spectacle : le président de la République en personne réclame, tel un contremaître en bout de chaîne, que les fabricants de vaccins étrangers poussent la cadence. Cette réécriture des Temps modernes, version industrie pharmaceutique, traduit la fébrilité qui s’empare des gouvernants, surtout quand ils en sont réduits à guetter le vaccin des autres. (…) C’est présentement une déconvenue pour la France, soupire le quotidien alsacien. C’est aussi un signal salutaire pour la suite. L’excellence scientifique ne demande qu’à s’exprimer au pays de Pasteur. Autant ne plus l’oublier dans les décisions budgétaires, ni dans l’écoute accordée aux savants. »
Le fiasco des labos français
Rappelons qu’aucun laboratoire français n’a été, pour l’instant, en mesure de produire un vaccin abouti… « Fin janvier, rappelle Le Figaro, l’Institut Pasteur officialisait l’abandon de son projet de vaccin contre le Covid-19. Quelques semaines plus tôt, c’était Sanofi qui annonçait des retards de production. Face à la crise du Covid, c’est en fait toute la politique de recherche du pays qui semble dépassée, déplore le journal. Aveu d’impuissance, pour vacciner sa population, la France ne peut s’appuyer que sur les résultats de laboratoires américains, anglais ou encore allemands. ‘Un problème de souveraineté dû à un investissement trop timoré’ selon la virologue et présidente du comité Vaccin Covid-19, Marie-Paule Kieny. »
L’exception Valneva
Une exception cependant, la biotech Valneva située à Nantes… C’est ce que nous apprend Le Parisien. Ce laboratoire français devrait commercialiser un vaccin à l’automne prochain. Mais « cocoricouac, s’exclame le journal : c’est le Royaume-Uni qui va en profiter. En effet, les anglais ont été les premiers à miser sur la biotech française, avec un chèque de 1,4 milliard d’euros qui a permis à Valneva de financer les essais cliniques, de construire une usine en Écosse et de recruter 300 personnes. » Valneva devrait produire pas moins de 190 millions de doses… Et Le Parisien de s’exclamer : « la France n’aurait-elle pas dû faire pareil ? » Interrogé par le journal, le ministère de l’Économie affirme que le laboratoire français n’a pas déposé d’appel à projets en France et a fait le choix donc de développer son vaccin au Royaume-Uni.

Commentaire d’un responsable français, cité par le journal : « nous payons trente années de désinvestissement dans l’industrie de la santé. »
Terrorisme au Sahel : la France aussi est visée…
À lire également ces propos de Bernard Emié, dans Le Monde… Bernard Emié qui s'est exprimé aussi sur notre antenne hier. Qui est Bernard Emié ? Peu de gens le savent et pour cause, c’est le patron de la DGSE, la Direction générale de la sécurité extérieure, bref les services secrets français.

Et il est très rare qu’un tel responsable s’exprime publiquement… Que dit-il ? Dans le Monde, Bernard Emié souligne que le terrorisme a désormais deux « épicentres » : la zone irako-syrienne et le Sahel. Le Sahel qui est devenu, affirme-t-il, « ‘un théâtre depuis lequel des attentats projetés vers l’Europe sont possibles’. Un regard sensiblement différent, remarque Le Monde, d’un certain nombre d’observateurs et d’acteurs de la sécurité intérieure, qui jugeaient jusqu’à présent ce risque faible. ‘Depuis le Mali, poursuit Bernard Emié, les terroristes ont travaillé à des attaques contre nous, contre nos partenaires, ils réfléchissent à des attaques dans la région et en Europe’. »

Le patron de la DGSE affirme cibler encore plus ses attaques contre Al-Qaida, rapporte encore Le Monde. « L’organisation représentant à ses yeux une menace plus insidieuse, car ayant un agenda ‘internationaliste‘, à la croisée du terrorisme et du politique. Au passage, Bernard Emié désigne le chef d’Al-Qaida au Sahel, Iyad Ag-Ghali, comme le nouvel ennemi numéro 1 de la France dans la région. »