« Un frémissement de confiance », s’exclame La Croix en première page. Comme chaque année, le quotidien catholique publie son enquête sur la perception des médias – radio, télé, journaux – par les Français. Et bonne surprise : cette année, note le journal, les « différents indicateurs du Baromètre sont positivement orientés. On n’avait pas vu cela depuis le Baromètre de 2015, réalisé juste après l’attaque contre les journalistes de Charlie Hebdo. »

L’explication est simple, pointe La Croix : « Avec l’irruption du coronavirus, chacun s’est retrouvé face à l’inconnu. Quelque chose dont nous n’avions aucune idée et qui, presque du jour au lendemain, a concerné l’ensemble de la population, frappé l’ensemble de nos activités et nous a isolés les uns des autres du fait du confinement. Dans ce contexte, les médias ont retrouvé leur utilité primordiale : apporter les informations indispensables à la compréhension des événements. »

La Croix précise : « Près de sept Français sur dix (67 %) déclarent avoir suivi cette actualité aux multiples effets sur leur vie quotidienne et celle de leurs proches. C’est 8 points de plus que l’an dernier, où l’intérêt pour l’information avait atteint son plus bas niveau historique (59 %). Seuls les 18-24 ans (51 %) ne se sont pas davantage informés. »
Les journalistes ont rendu service
Alors ces relatifs bons chiffres ne veulent « pas dire que tout a été bien fait, reconnait le journal. Les consommateurs d’information savent fort bien dire ce qui ne leur a pas convenu dans le traitement médiatique de la pandémie, par exemple une trop grande place donnée à "des gens qui ne sont pas spécialistes du sujet" ou encore "qui expriment un point de vue extrême". Mais, pour une large majorité, les personnes interrogées affirment que les médias leur ont permis de "bien comprendre ce qu’il se passait" et leur ont apporté des informations utiles, notamment sur un plan pratique. En somme, conclut La Croix, durant cette période, les journalistes ont rendu service. Les Français leur en expriment de la reconnaissance. C’est une agréable récompense. »
La défiance des Français envers Emmanuel Macron
Autre sondage, autre sujet, autres chiffres, à lire cette fois dans Libération : les Français jugent l’action d’Emmanuel Macron face à la crise du Covid-19…

« Un an après les premières contaminations, et à la veille de décréter un troisième confinement alors que les premiers vaccins ont pourtant été administrés, Emmanuel Macron ne profite pas du tout de cette crise sanitaire pour parfaire son image dans l’opinion, pointe Libération. Ses plus proches soutiens ont beau vanter, à tour de plateaux télé et de matinales radio, la "résistance" française à cette deuxième vague de Covid-19, la gestion de cette dernière par l’exécutif est très mal jugée par la population (…) : 57 % des Français ne font pas confiance au chef de l’État pour les sortir de la crise sanitaire, et ils sont même 61 % à estimer qu’il l’a mal gérée. »

Et Libération n’épargne guère le chef de l’Etat : « Qui tenir responsable, sinon le Président lui-même, dont les décisions apparaissent souvent mal justifiées, unilatérales, voire capricieuses, de la date du premier déconfinement au cafouillage de cette semaine autour du troisième confinement ? »
Compréhension, persuasion, consolation…
Justement, à ce propos, c’est toujours le suspense… L’exécutif attend les tous derniers chiffres avant de se prononcer mercredi soir sur un éventuel reconfinement.

Et Le Figaro prévient : « Pour rendre acceptable le prochain confinement, le président de la République aura plus que jamais besoin de faire preuve d’esprit de compréhension, de capacité de persuasion voire d’aptitude à la consolation. L’angoisse des restaurateurs ou des professionnels du tourisme, le gâchis éducatif et psychologique ressenti par les étudiants, la peur d’une pénurie de vaccins ou l’exaspération devant les lourdeurs administratives ne sont ni des polémiques "inutiles", ni des réquisitoires de "procureurs", s’exclame Le Figaro, mais la traduction de ce que vivent des Français plus patients ou compréhensifs qu’on le dit, et dont les critiques ont parfois servi d’aiguillons salutaires pour obtenir accélérations, précisions ou corrections. C’est ce qu’Emmanuel Macron devra avoir en tête lorsqu’il s’adressera une nouvelle fois à eux. »