Question posée en première page du Parisien. Question qui continue de tarauder les journaux ce matin, en attendant le couperet gouvernemental, mercredi soir…

« Plus que jamais, les yeux sont rivés sur les indicateurs, pointe Le Parisien. Les données de ce début de semaine doivent permettre de conclure définitivement si le couvre-feu avancé à 18 heures partout dans le pays le 16 janvier peut rester suffisant. Hier lundi, le nombre de cas a augmenté pour le onzième jour consécutif. Avec un triste record depuis deux mois de 445 nouvelles victimes annoncé hier soir. Dans le même temps, la barre des 3.000 personnes en réanimation a été franchie pour la première fois depuis le 9 décembre. »

Conclusion, souligne Le Parisien : « Le lockdown, comme disent les Anglais est probable. »

Mais, pointe le journal, « le monde de la culture, du commerce et de l’industrie ne l’entendent pas de cette oreille. Conseillers et textoteurs du soir alertent le président, croit savoir le journal, sur les risques économiques d’une France à l’arrêt, plaident encore pour des restrictions partielles de circulation et d’activités. »

Et puis, autre facteur essentiel : « La détresse provoquée par l’isolement qui mine le moral de toute une société et de sa jeunesse en particulier. (…) Une détresse qui concernerait 20% des Français. »
« On n’est pas à une semaine près… »
Alors que faire ? Certes, « "le tableau est sombre", lâche le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy dans Libération. "Mais, poursuit-il, on n’est pas dans l’extrême urgence. On n’est pas à une semaine près" pour décréter un troisième confinement, dit aussi l’homme qui murmure ses recommandations à l’oreille du Président » qui conclut par cette phrase : « Ce sont aux autorités politiques de réfléchir et de décider. »

Alors que va décider l’État ? « L’exécutif navigue plus que jamais dans le brouillard, constate Le Monde. Mercredi, Emmanuel Macron doit donc présider un conseil de défense sanitaire et décider s’il compte prononcer ou non un nouveau confinement généralisé du pays. Officiellement, son entourage assure que "tout est sur la table", y compris le statu quo, voire un allégement des mesures si la courbe de l’épidémie venait à flancher dans les jours à venir. Un scénario hautement improbable. »
S’appuyer sur des données tangibles…
Parallèlement, poursuit Le Monde, « au sein de l’exécutif, les avis divergent sur la pertinence d’un confinement préventif. "Les chiffres doivent en démontrer la nécessité", argue un conseiller élyséen, qui s’inquiète d’éventuelles "conséquences économiques et sociales dramatiques pour un résultat peut-être équivalent à un couvre-feu". Or, avant de prendre sa décision, le président de la République veut s’appuyer sur des données tangibles, pointe encore le quotidien du soir. Les résultats d’études permettant d’évaluer l’efficacité du couvre-feu à 18 heures au plan national ainsi que le rythme de diffusion des variants sont annoncés pour mercredi. Ils seront déterminants, assurent plusieurs sources au sein de l’exécutif, pour ajuster la réponse à apporter à l’augmentation progressive des contaminations (…). »

L’exécutif devrait donc prendre sa décision finale eu dernier moment mercredi, avec tous les chiffres en mains.
D’autres alternatives ?
En attendant, le débat se poursuit donc et certains quotidiens proposent des solutions alternatives, à l’instar de La Charente Libre : « Puisqu’il s’agit toujours de limiter les brassages : en plus de renforcer le télétravail et d’allonger les vacances scolaires qui débutent dans quinze jours, n’est-il pas envisageable, s’interroge le journal, de limiter nos déplacements dans un espace plus large que son foyer, à l’échelle d’une région par exemple ? Et dans celle-ci de s’ouvrir. Avec un couvre-feu différé selon l’intensité de l’épidémie, nous pourrions alors faire renaître des activités endormies depuis novembre. Celles des universités mais aussi des activités qui n’ont jamais créé de clusters, comme le cinéma, le théâtre. »

Et La Charente Libre de conclure : « Puisqu’il va encore falloir vivre longtemps avec ce virus, c’est le moment de s’y adapter et de ne pas le subir indéfiniment. Peut-être faut-il voir dans le choix présidentiel de temporiser encore quelques jours un premier signe positif pour essayer de nous imaginer autrement que reconfinés. »