Il est en photo à la Une du Figaro ; on le voit en train de sabrer le champagne. Charlie Dalin a franchi le premier hier soir la ligne d’arrivée virtuelle du Vendée Globe Challenge, le tour du monde à la voile en solitaire et sans escale.

Le « premier arrivé des héros du Vendée Globe », titre Le Figaro. « Dalin, les honneurs de la ligne », s’exclame L’Équipe.

Mais Charlie Dalin n’a pas remporté l’épreuve… C’est Yannick Bestaven, arrivé quelques heures plus tard cette qui rafle la mise grâce aux 10 h et 15 mn de compensation qu’il avait obtenues pour s’être porté au secours de Kevin Escoffier.
Reconfinement : la dernière ligne droite
Comme quoi dans une course, tout peut changer… C’est que l’on constate aussi dans la course contre le coronavirus… L’exécutif va-t-il arriver à bon port ? Ou bien va-t-il se faire dépasser ?

« Le président de la République et son gouvernement, constate La Charente Libre, multiplient les manœuvres et changements de bord dans la dernière ligne droite avant d’aborder ce continent inconnu et plein de dangers, le troisième confinement. L’état du pays explique amplement cette prudence, pointe le quotidien charentais, et le soin apporté à la décision qui exaspère une très grande majorité d’entre nous. Une grosse fatigue s’est emparée du corps social que le docteur Macron est appelé à opérer d’urgence. Il ne s’agit plus seulement d’épargner le petit commerce, de protéger les plus âgés, l’hôpital et la jeunesse, de trier l’essentiel de l’accessoire mais surtout de marier tout à la fois sans étouffer la voix de la raison qui nous invite à supporter les interdits. Les drames absolus que vivent le Royaume-Uni ou le Portugal, les violences dans la rue en Europe du Nord, les courbes de la pandémie sont autant de signaux d’alerte pour ceux qui nous gouvernent. »
Accoutumance progressive…
Pas facile, donc, de gouverner dans la tempête… « Au bord du collapse économique autant que psychologique, la France ne peut pas se permettre un choc de violence, soupire Le Figaro. C’est aussi pour cela qu’avant d’envisager un nouveau confinement, le président de la République a voulu attendre d’être certain que le couvre-feu ne suffisait pas à bloquer la diffusion du virus. Et, maintenant qu’il le sait, il se donne encore quelques heures, voire quelques jours, pour en décider les modalités et en faire l’annonce. Parce que le taux d’adhésion au confinement ne cesse de diminuer, relève le journal, 85% en mai, 60% en octobre, 40% aujourd’hui, Emmanuel Macron pressent que tout effet douche froide trop brutal serait susceptible de mettre le feu au pays. D’où la bonne vieille technique de communication de l’accoutumance progressive. »

Concrètement, précise Le Parisien, « Emmanuel Macron devrait trancher ce week-end ou lundi au plus tard. (…) D'ici là, le président aura reçu les résultats de deux études très attendues : une sur la prévalence du variant anglais dans les cas positifs recensés ces derniers jours, l’autre sur les effets du couvre-feu à 18 heures en vigueur depuis dix jours sur toute la France. Les résultats pourraient être communiqués dès ce soir, ou demain matin. »
Les Français fatigués
En attendant, donc, gros coup de barre… « La grande lassitude des Français », titre Le Monde en première page. « La France broie du noir. Fin 2020, au terme de longs mois éprouvants, l’ouverture de la saison vaccinale laissait supposer que le gros de l’épreuve était derrière nous, que la sortie de l’épidémie prendrait, certes, du temps mais que le bout du tunnel était en vue car des vaccins étaient là, miraculeusement trouvés en moins d’un an, au terme d’une coopération internationale inédite. Il a fallu déchanter, soupire Le Monde. Le virus mute, sa vitesse de circulation augmente, sa dangerosité peut être aussi. Loin d’être circonscrite, l’épidémie continue d’imposer son tempo. » Et « nul ne peut prédire quand on en sortira, ni dans quel état. (…) C’est dans ce contexte, poursuit Le Monde, que le président de la République doit décider de la date et de l’ampleur d’un reconfinement que le corps médical juge désormais inéluctable. Ses hésitations sont compréhensibles, estime le journal : on n’impose pas d’un claquement de doigts à un pays au bord du burnout un scénario qui semble le replonger un an en arrière. » D’autant que « les opinions contraires ont tendance à se durcir : les uns ne comprennent pas que l’exécutif n’ait pas déjà reconfiné, les autres préviennent qu’ils ne supporteront pas une nouvelle privation de liberté. Un risque de désobéissance civile existe, qu’il est impératif, conclut Le Monde, de conjurer pour éviter d’autres drames. »