Selon Le Journal du Dimanche, la campagne de vaccination en France « pourrait commencer dès le lundi 4 janvier dans les Ehpad », (les maisons de retraite), « sauf si on arrive à être prêts avant », dit au JDD une source haut placée au sein de l’exécutif. Dans ce même hebdomadaire, le professeur Alain Fischer, qui pilotera cette campagne de vaccination, prévient toutefois que cette opération « ne suffira pas à atteindre l’immunité collective ».

Par ailleurs, Le JDD annonce qu’un « nouveau dispositif d’isolement » est à l’étude pour les personnes testées positif au coronavirus comme à leurs cas contacts.

 Casseurs et flics, la colère

 À Paris, hier soir, les casseurs à nouveau dans la rue, alors que la police est remontée contre Emmanuel Macron. La contestation politique et sociale se poursuit contre la proposition de loi sur la « sécurité globale » et son article 24. Les casseurs ont même transformé le parcours de la manifestation parisienne en « scènes de guérilla urbaine », dénonce Le JDD.

 Le « très controversé article 24 » ? Cet hebdomadaire assure que l’exécutif « ne tentera pas de (le) recycler » dans le projet de loi contre les séparatismes qui sera présenté mercredi au Conseil des ministres. Mais alors, comment sera-t-il réécrit ? Dans Le JDD, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin se garde bien de le dire, se bornant à déclarer qu’il laisse « au Parlement le soin de le faire ».

Justement, le magazine L’Obs se demandait cette semaine si l’article 24 serait pour Emmanuel Macron « ce que fut la déchéance de nationalité pour François Hollande ? Une tache indélébile ? ». Car « la rupture est consommée entre le pouvoir et des policiers exténués par un maintien de l’ordre de tous les instants, montrés du doigt à chaque dérapage, visés par les terroristes, lassés des revendications salariales non satisfaites, fâchés avec leurs ministres de tutelle successifs… », énonce L’Obs.

 Quand Elle dénonce les « violences policières » …

 Des policiers d’autant plus outrés d’être accusés de « violences policières » que cette expression s’est retrouvée avant-hier dans la bouche d’Emmanuel Macron, lors de son entretien au média en ligne Brut. Et pas seulement dans la bouche présidentielle… Cette formule, un des fleurons de la presse féminine française, le magazine Elle, la fait sienne. Dans un « décryptage » consacré à ces images tournées au cœur-même des manifestations et diffusées sur de réseaux sociaux, ce magazine d’ordinaire très… policé ne va pas se faire des amis dans la police puisqu’il écrit que les vidéos filmées dans les manifs constituent un moyen de « se protéger des violences policières » !

 Volontiers Maître Jacques, ce magazine admet qu’à partir de janvier 2019, avec l’apparition du mouvement des «Gilets jaunes», ce « déluge d’images » sur les réseaux sociaux montrant aussi bien « des manifestants tabassés par des CRS » que « des gendarmes frappés par un boxeur » sont autant de vidéos qui « servent les deux camps », tandis qu’en novembre 2020, les dizaines de milliers d’opposants à la loi « sécurité globale » agitent leurs téléphones « comme un bouclier face aux violences policières », persiste et signe Elle.

 … Valeurs Actuelles dénonce les violences anti-flics

 Les « deux camps » ? Justement, le magazine Valeurs Actuelles dénonce cette semaine les « violences anti-policiers », la « propagande d’extrême-gauche » sur cette thématique, les « lâchetés » et la « trahison » politiques, tout en rendant un vibrant hommage aux policiers, « ces héros ». En plongeant dans le quotidien « devenu infernal » des fonctionnaires de police, Valeurs Actuelles attire l’attention de ses lecteurs sur une « inversion des valeurs » qui faisait en effet des policiers de vrais héros il y a cinq ans, lors des attentats terroristes qui ont frappé la France, et qui composent aujourd’hui une profession « au bout du rouleau ».

 Profession reporter de guerre urbaine.

 Pour autant, les images du passage à tabac, par des policiers, du producteur de musique Michel Zecler, ont choqué jusqu’au sommet de l’État. Et elles ont amplifié la contestation contre le projet de loi « sécurité globale ». Ces images ont certes été tournées par des reporters amateurs, elles n’en ont pas moins, en effet, bousculé l’actualité. Phénomène désormais tout sauf nouveau. « Alexandre Benalla qui castagne un inconnu et déclenche un scandale d’État (ou) Jérôme Rodrigues blessé à l’œil par un tir (de balle en caoutchouc de la police) (…) ces vidéos qui ont fait turbuler le système ne viennent pas de grands médias mais d’auteurs issus de tous horizons, avec ou sans carte de presse, autoentrepreneurs ou au RSA, nourrissant des ambitions journalistiques ou simples citoyens lanceurs d’alerte, souligne L’Obs. Pour tous, la vidéo est devenue l’arme ultime contre la parole officielle ».

 Ces confrères en herbe, ce sont des « hommes-médias », des « journalistes de l’instant », formule L’Obs. Et ils sont « toujours un peu plus nombreux, de manif en manif », pour pratiquer le « journalisme immersif », ces « baroudeurs de l’info » qui se sont formés sur ce « nouveau terrain de guerre des manifestations de rue » !