À la Une de la presse hebdomadaire et magazine, la sécurité désormais priorité du gouvernement français, après l’attaque mortelle à Rambouillet, et à un an de l’élection présidentielle. 

L’enquête sur l’assassinat d’une fonctionnaire de police, avant-hier vendredi, dans un commissariat de cette localité située au sud-ouest de Paris, est en cours. Mais pour le ministre de l’Intérieur, pas de doute, il s’agit bien d’une « attaque islamiste », assure Gérald Darmanin dans Le Journal du Dimanche.

Dans cet hebdomadaire, Gérald Darmanin détaille le projet de loi qu’il présentera mercredi 28 avril en Conseil des ministres pour renforcer le renseignement et la lutte antiterroriste. Parmi ses mesures, le renforcement des moyens de la police dans le domaine de la technologie « qu’utilisent les terroristes » pour communiquer, ou encore le contrôle administratif des sortants de prison condamnés pour des faits de terrorisme « pourra être allongé à deux ans après leur libération ».

Selon un sondage Ifop pour Le JDD, 86% des Français estiment que « le poids de la lutte contre l’insécurité dans le vote à la présidentielle de 2022 (sera) important ». Et si, à plus de 80%, les priorités des Français sont les préoccupations sanitaires et l’éducation de leurs enfants, « la sécurité et la lutte contre le terrorisme » suivent de près (72%) , ainsi que « la lutte contre la délinquance » (70%). 
Loup solitaire ou tueur lié à un réseau terroriste ?
L’enquête se poursuit sur Jamel Gorchene, l’assassin d’une fonctionnaire de police vendredi dans un commissariat de Rambouillet. 

Selon Le Parisien Dimanche, « les services antiterroristes s’interrogent sur un récent appel du groupe terroriste Al-Qaïda à assassiner un policier occidental, avec une récompense en monnaie cryptée à la clé ». Toutefois, confie à ce journal une source proche de l’enquête, « rien ne montre à ce stade que Jamel Gorchene suivait l’actualité terroriste à ce point, le communiqué n’avait pas été diffusé très largement. Les appels à cibler les forces de l’ordre sont permanents et très régulièrement réitérés ». 

Pendant ce temps, la surveillance des lieux de cultes suspectés de prôner le séparatisme se poursuit. Une note de police consacrée à ces mosquées aux prêches illégaux, et dévoilée par Le JDD, mentionne « 70 lieux de culte objets d'un suivi étroit ». Cette note pointe une tendance majoritaire à « montrer des signes de bonne volonté ». Toutefois, selon ce document, « une minorité tente toujours de contrecarrer l'action des pouvoirs publics ».
Présence française au Sahel
C’était pile il y a une semaine, le président tchadien Idriss Déby Itno perdait la vie dans des combats contre la rébellion. Passée alors inaperçue, une chronique signée d’un ancien diplomate français publiée plus tôt dans la matinée de dimanche dernier recommandait à la France de quitter le Sahel. 

Mise en ligne par le site de l’hebdomadaire Le Point, cette chronique a pour auteur Gérard Araud. Aujourd’hui « journaliste » au Point, ce désormais confrère est rien moins qu’un ancien représentant de la France aux Nations unies. Mais il fut aussi ambassadeur de France aux États-Unis avant d’être élevé à la rare dignité d’ambassadeur de France.

Après s’être demandé s’il n’était pas « nécessaire que nous, Français, nous interrogions sur notre Afghanistan, le Sahel », où, selon lui, « nous sommes bel et bien embourbés », Gérard Araud estime qu’aujourd'hui, « notre seule perspective, c'est la poursuite indéfinie d'une guerre ingrate que nous ne pouvons ni perdre ni gagner ».

Selon lui, « nous savons que, tôt ou tard (…) nous partirons. Autant organiser ce départ pour ne pas y être contraint dans l'urgence, et autant le faire le plus rapidement possible », recommande-t-il dans Le Point. « Certes, complète Gérard Araud, il ne s'agit pas de plier bagages, du jour au lendemain, mais il ne s'agit pas non plus de subordonner un retrait à des conditions qui ne seront jamais remplies. Fixons une échéance et tenons-nous-y, conseille-t-il. Débarrassons-nous de nos réflexes coloniaux et laissons les États de la région décider de leur avenir, quitte à ce que nous les aidions grâce aux économies que nous ferait réaliser notre retrait », pouvait-on lire sur le site du Point, juste avant l’annonce de la mort d’Idriss Déby.