« En plein cœur de l’été, hier matin, le président de la République est apparu à la télévision. Ce n’était pas prévu, pointe Le Figaro. En costume sombre, cravaté, le visage grave, le ton solennel, il est venu dire son inquiétude (face au Covid) : l’état des lieux est dramatique aux Antilles, mais aussi préoccupant en métropole, notamment dans le sud du pays. La crise sanitaire, selon lui, va durer "encore plusieurs mois". Troisième dose pour les plus âgés et les plus fragiles, vaccination des plus jeunes dans les collèges et lycées : la rentrée s’annonce particulière. »

Le Figaro poursuit : cette « intervention présidentielle visait plusieurs objectifs. Le premier consistait à appeler les Français à la vigilance pendant leurs vacances. (…) La deuxième intention d’Emmanuel Macron était de dramatiser la situation afin d’inciter à la vaccination. »

Enfin, objectif bien plus politique : « le président sortant semble vouloir faire de la sortie de crise le centre de sa campagne… »
Vaccinés ou… stigmatisés
« Ce mercredi a bel et bien rompu la trêve estivale », renchérit Le Parisien. « L’exécutif n’en a pas fini avec la bataille vaccinale. Car, alors même que la "campagne de rappel" pour une troisième dose aux "populations à risque" débutera mi-septembre, le rythme des injections et des prises de rendez-vous s’essouffle. Objectif, donc, une fois encore : tenter de mobiliser. "Le virus va circuler longtemps, voire définitivement, muter sans doute, et nous devrons adapter nos schémas vaccinaux, mais plus nous serons vaccinés, moins nous aurons des situations difficiles à gérer", décrypte l’entourage du président de la République, après son coup de semonce. »

En fait, analyse La Charente Libre, « Emmanuel Macron hausse le ton pour forcer les rétifs à en passer par la vaccination sauf à se voir stigmatisés en responsables des confinements à venir. Son annonce de la fin de la gratuité des tests Covid sans ordonnance à la mi-octobre est le signal d’un nouveau tour de vis sanitaire avec les contraintes du passe sanitaire érigées en arme absolue pour pousser à la vaccination de "tous" et éviter une nouvelle "fermeture" du pays. »
Les hôpitaux en tension
La situation dans les hôpitaux n’est pas encore critique, mais les personnels commencent à fatiguer… Comme en témoigne ce reportage de Libération à l’hôpital Tenon à Paris.

« Application contestée du passe-sanitaire, manque d’effectifs, agressions de personnels par certains patients… l’établissement est asphyxié, constate Libération : une trentaine de soignants se sont mis en arrêt maladie pour protester contre leurs conditions de travail. (…) Noyés sous la cadence des urgences, rares sont ceux qui arrivent à se préserver. "Je suis tellement à bout que des fois, je pleure en rentrant", confie Selim, infirmier, interrogé par le journal. Soignant par "vocation", il envisage de quitter le public pour aller voir si l’herbe est plus verte dans le privé. Parfois, Marie, infirmière également, envisage carrément de tout plaquer pour changer de vie et respirer à nouveau. "Nous ne sommes plus prêts à nous sacrifier les yeux fermés, souffle-telle, on ne laissera pas notre vie au travail". »
Afghanistan : la barbarie recommencée…
À la Une également, l’inexorable avancée des talibans en Afghanistan…

« La guerre en Afghanistan dure depuis plus de quarante ans et ne s’éteindra sans doute pas de sitôt, affirme La Croix. Cela tient à la complexité ethnique de ce pays montagnard. Et à sa situation géographique, au carrefour de nombreuses influences. Les talibans sont activés par le ­Pakistan voisin et soutenus par des émirats de la péninsule arabique. Ils ont été contenus par la présence militaire occidentale sous le couvert de l’OTAN. Le retrait américain et européen, décidé à Washington­, ouvre un espace pour plusieurs puissances de la région : l’Iran, la Russie, la Chine, l’Inde. Aucune ne voudra être absente de ce territoire tampon. Leur rivalité alimentera de nouvelles tensions. »

En attendant, soupirent Les Dernières Nouvelles d’Alsace, « tous les Afghans épris d’air frais ces deux dernières décennies voient fondre sur leurs espoirs le plomb d’une barbarie recommencée. (…) L’histoire bégaie dramatiquement dans ce pays riche de ressources inexploitées mais trop pauvre pour échapper aux influences fétides de plusieurs pays voisins. Les talibans sont de sinistres marionnettes rejouant dans le sang leur pièce favorite. Et le monde se découvre spectateur, indigné ou incrédule, de la mise à sac d’une nation par des fous de guerre. Avec le risque d’en payer le prix dans quelques années. »