La confusion politique se poursuit autour de la loi sur la « sécurité globale » en France, après la diffusion de la vidéo montrant des policiers passant un homme noir à tabac samedi dernier à Paris. Comme le signale la Une du journal Le Parisien, le président Macron a lui aussi dénoncé « les images de la honte ». Ce quotidien pointe même le « coup de colère de Macron ».

« La loi sur la sécurité globale tourne à la crise politique », enchérit Le Figaro. Selon ce journal, « le pataquès provoqué par [cette] loi […] témoigne d’un amateurisme certain, aussi inquiétant que ridicule, qui n’a rien à envier aux socialistes. Le ratage est total. Ce travail de gribouille met la majorité, gouvernement compris, sens dessus dessous », regrette Le Figaro.
Haro sur l’article 24
D’autant que la création d’une commission pour réécrire l’article 24 de cette loi a semé la zizanie chez les parlementaires, jusque et y compris au sein du groupe des députés macronistes. Et ce samedi matin, Le Figaro ne mâche pas ses mots pour exprimer tous les « défauts » qu’il trouve à ce « fameux article 24 ». Ledit article est « inutile, car la législation existante suffit à condamner ceux qui s’en prennent aux forces de l’ordre. Il est maladroit, car il peut être interprété comme une remise en question du droit d’informer, poursuit ce journal. Il a été rendu incompréhensible, car le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a dit tout et son contraire sur le sujet. Il tombe, enfin, au plus mauvais moment, car une bavure policière d’une violence inouïe fait la une de l’actualité depuis 48 heures », considère donc Le Figaro.

Les opposants à cette proposition de loi sont appelés à manifester aussi bien à Paris qu’ailleurs, comme par exemple à Lyon, au centre-sud-est de la France, où « plusieurs milliers de personnes » sont attendues dans le centre-ville « pour dire non » à cette loi, énonce le quotidien local Le Progrès.

« Le pouvoir se retrouve dans une nasse qui devrait l’amener à renoncer », prédit Libération. Et ce pour deux raisons, explique ce quotidien : parce la « cacophonie » règne, d’abord ; parce que « l’indignation provoquée par [cette] agression hyper violente et raciste […] ne permet plus la sérénité des débats sur des sujets aussi sensibles », ensuite. D’autant que « sans images, sans liberté d’informer, les exactions des forces de police auraient été passées sous silence », souligne Libé.
France-Rwanda, bataille de l’Histoire à la Commission
C’est également la zizanie au sein de la commission chargée d’examiner les archives sur le rôle de la France au Rwanda entre 1990 et 1994. La chercheuse Julie d’Andurain en a bien été écartée. Cette historienne, « c’est bien le ministère des Armées qui l’a nommée » à cette commission, énonce Libération. Créée l’an dernier et composée de quinze chercheurs ayant pour la première fois accès à tous les fonds d’archives de la République, ladite commission sur le rôle de la France au Rwanda en 1994 est présidée par l’historien Vincent Duclert.

Depuis la révélation par Le Canard enchaîné d’une notice rédigée par Julie d’Andurain, défendant l’opération militaire « Turquoise » déployée par la France au Rwanda en 1994, la commission est vivement critiquée.

Selon Libé, l’historienne qui « défend Turquoise et crée le malaise […] a été écartée de la commission », contrairement aux dires de son président, Vincent Duclert ayant affirmé que Julie d’Andurain se serait « mise en retrait » d’elle-même de la commission dès la fin du mois d’aout.

Ce quotidien estime que « l’affaire d’Andurain semble en tout cas lui avoir aliéné le soutien de ceux qui réduisent "l’honneur de la France" à la défense inconditionnelle de "Turquoise" et qui dénoncent désormais "une purge stalinienne" visant l’historienne. »
Apportez-moi la tête de Sébastien Thoen
Pas de zizanie en revanche à Canal+. Sébastien Thoen, humoriste maison qui a eu le tort de participer à une parodie d’une émission de CNews, a été licencié par le groupe propriétaire de cette chaîne de télévision. C’est le quotidien L’Equipe qui a révélé ce licenciement. « Le groupe Canal+ a décidé de mettre fin au contrat de Sébastien Thoen. L'humoriste […] a été licencié à la suite de sa participation à un sketch mis en ligne […] par le site de paris Winamax », et à présent par de nombreux sites (comme par exemple celui de Libération).

« Fini de rire », lance L’Equipe, en évoquant cette vidéo parodiant l’émission « L’Heure des pros », émission phare de la chaîne d'info CNews.

On ne plaisante pas avec « L’Heure des pros », rehausse Libération, en soulignant que cette « hilarante » vidéo avait conquis un large public, mais « pas le groupe dirigé par Vincent Bolloré » (le groupe Canal+, en l’occurrence).

Au sujet de Sébastien Thoen, le journal Le Parisien, qui cite un salarié de Canal +, écrit que c’est ce même Vincent Bolloré qui aurait « demandé sa tête », rapporte le site Atlantico. Esprit Canal, es-tu là ?