Elle indigne la classe politique, cette vidéo tournée samedi soir à Paris. Et pas qu’un peu !... Elle provoque même, en effet, une vraie bronca jusque dans la majorité. Le ministre de l’Intérieur comme le préfet de police de la capitale sont pointés du doigt.

De fait, sur les images, le doute est exclu. Dans l’entrée exigüe d’un local, des policiers, qui accusaient cet homme noir de défaut de port de masque dans la rue, le passent à tabac. De très longues minutes durant, les représentants de la loi s’acharnent sans raison apparente sur la victime, qui encaisse coup sur coup et, dit-il, essuie des injures à caractère racistes. Une bavure qui crève l’écran en même temps que les muqueuses de Michel Z – c’est le prénom et l’initiale du nom de la victime, producteur de musique, qui vit dans ce local dans le sous-sol duquel répètent des rappeurs.

« Un nouveau dérapage de la police », admet en Une Le Figaro. Ce quotidien en convient, les images de coups sont « d’une grande brutalité », les policiers sont « non seulement suspectés de s’être livrés au tabassage en règle d’un homme qui était simplement sorti brièvement dans la rue en oubliant son masque de protection, mais aussi d’avoir falsifié le récit des faits dans leur rapport ».

Après avoir annoncé la suspension des policiers concernés, le ministre de l’Intérieur, ce jeudi soir à la télévision, a admis que les faits faisaient « peu de doutes ». Gérald Darmanin l’a dit dans le journal télévisé de 20h sur France2 : « Si la justice démontre les faits, […] je demanderai la révocation de ces policiers. Ils ont sali l’uniforme de la République. Alors oui, ils ne devront plus [le] porter ».

Cette vidéo donne « la nausée » au journal Libération, à la Une duquel une partie du visage tuméfié de ce producteur de musique apparaît en gros plan. 

Une nouvelle vidéo qui « ajoute encore au trouble alimenté depuis plusieurs mois par la succession des bavures et une dérive du pouvoir aux accents autoritaires », s’indigne Libé, car, selon ce journal, dans la police, le racisme « prospère, les violences […] s’y multiplient ».
La fièvre de l’article 24
Pour tenter d’éteindre la fronde, le Premier ministre Jean Castex a annoncé ce jeudi soir l’instauration d’une commission indépendante pour réécrire le controversé article 24 de la loi sur la « Sécurité globale », article notamment dénoncé avec vigueur par la presse française.

Étant rappelé que cette disposition a été votée en première lecture par l'Assemblée nationale, et qu’elle prévoit de pénaliser la diffusion malveillante de l'image des policiers et gendarmes, cet article de loi est d'autant plus critiqué dans l’opposition comme dans une partie de la majorité macronienne qu'une succession d'affaires présumées de violences policières ont soulevé l'émotion dans le pays ces derniers jours.

Vous avez dit tempête politique ? En tout cas, l’annonce de l’instauration de cette commission « enflamme le groupe LREM de l'Assemblée nationale, qui refuse d'être relégué à un rôle subalterne, souligne le site du Figaro. De très nombreux députés LREM expriment leur opposition à la méthode choisie par le gouvernement. »

Créer une commission ? « Pour préparer un enterrement, on ne s’y prendrait pas autrement », anticipe Libération. Il faut dire que sans ces images capturées par une caméra de surveillance et par des voisins témoins de la scène, la vérité aurait eu du mal à poindre, tant le rapport de la police est éloigné des faits tels que filmés. Ce jeudi soir sur France 2, le ministre de l’Intérieur a donc annoncé une possible réécriture de l’article 24 qui restreint la diffusion d’images de policiers. « Il doit aller plus loin : y renoncer », martèle Libé.
Maradona porté en terre à la hâte
En Argentine enfin, les obsèques de Maradona n’ont pas traîné. La superstar du football a été inhumée dans le caveau familial près de Buenos Aires, après une cérémonie funéraire écourtée. L’hommage rendu par les Argentins à la Casa Rosada, le palais présidentiel de la capitale argentine, menaçait de tourner à l’émeute. L’Equipe décrit la véritable « onde de choc » provoquée par la mort de « l’idole » du foot argentin à l’âge de 60 ans.

Le site du quotidien sportif français publie des images de l’interminable file des Argentins attendant leur tour pour passer rapidement devant le cercueil du « pibe de oro » et rapporte ces scènes durant lesquelles les fans « les plus tenaces, voyant l'heure tourner, ont profité du chaos pour prendre d'assaut la Casa Rosada en faisant tomber l'une des grilles, et s'introduire dans le palais présidentiel. À l'intérieur, c'est vite la panique », souligne L’Equipe.

Les barrières, justement, les gestes barrières contre le coronavirus… Dans cette fièvre populaire, ils sont vite tombés « dans l'oubli le plus total », pointe ce journal.

La disparition de Maradona ? Pour L’Équipe, il n’y a pas d’autres mots, l’Argentine se résume à un « peuple en détresse ».