133 000 manifestants selon la police, 550 000 selon les organisateurs, dans plus de 70 villes de France ce samedi 28 novembre, « après avoir rassemblé environ 22 000 [personnes] la semaine passée », rappelle Le Parisien Dimanche. Clairement, la marée monte.

Cette contestation est « poussée par le retentissement des images du tabassage d’un producteur de musique noir samedi dernier à Paris », souligne Le Journal du Dimanche.

Dans les manifs, ce samedi, le retour des casseurs. 46 blessés dont 37 policiers et gendarmes, dénombre le ministère de l’Intérieur. À Paris, « un policier a été lynché », signale Le JDD.

« D'autres images montrent également un manifestant inerte au sol, puis exfiltré par un policier », rapporte le site du Parisien Dimanche.

L’Article 24 de cette loi vivement contestée par la rue ? Très largement, la presse française ne veut pas en entendre parler. Y compris un magazine très policé comme La Croix L’Hebdo. « Article 24, c’est non. Non. Non, martèle cet hebdomadaire. L’article 24 de la proposition de loi sur la sécurité globale, nous n’en voulons pas. Et oui, nous sommes inquiets pour la liberté de la presse, énonce ce journal catholique. L’article 24 de ce texte introduit en effet des restrictions à la diffusion d’images de policiers ou de gendarmes en opération. Le danger existe donc bien de voir interdire la captation et la diffusion d’images de forces de l’ordre, dans les manifestations notamment. Or, aujourd’hui déjà, les entraves se multiplient », ajoute La Croix L’Hebdo.
Sondages en eaux troubles
Justice : après une semaine d’interruption, reprise ce lundi à Paris du procès de l’ancien président français Nicolas Sarkozy dans « l’affaire des écoutes ». Et pour certains de ses proches, ça va se gâter l’an prochain avec, à leur agenda, un nouveau rendez-vous judiciaire. Il concerne « l’affaire des sondages de l’Élysée ». Des sondages et encore des sondages. Ils étaient commandés par la présidence de la République. De gré à gré parfois. Réglés sur fonds publics. Les instituts chargés de ces enquêtes d’opinion ? Des proches de Nicolas Sarkozy. Leur procès vient d’être fixé « à l’automne prochain du 18 octobre au 12 novembre 2021 », signale l’hebdomadaire L’Obs.

L’ancien président étant toutefois protégé par son immunité dans cette affaire, ce procès « se fera donc sans lui », complète L’Obs, en confirmant que « toute sa garde rapprochée de l’époque, en revanche, est renvoyée devant le tribunal correctionnel. Son ancien secrétaire général Claude Guéant et son ancienne directrice de cabinet Emmanuelle Mignon doivent comparaître pour « favoritisme » et « négligence ayant permis un détournement de fonds publics » ; et ses anciens conseillers politiques, par ailleurs à la tête d’instituts de sondages, Patrick Buisson et Pierre Giacometti, pour « recel de favoritisme » ».

Dans cette affaire, les magistrats instructeurs ont trouvé des notes salées pour ces sondages, des « sommes exorbitantes », et ils ont souligné « le caractère parfois très privé des sondages commandés – réaction des Français au remariage du président avec Carla Bruni, popularité de Jean Sarkozy » (le fils du président), pointe encore L’Obs.
Jeunesse confinée, horizon bouché, perspectives plombées
Un sondage, justement, celui réalisé auprès de la population des jeunes Français, et qui montre que ces jeunes ne partagent pas vraiment les opinions de leurs ainés sur la religion, les caricatures ou encore sur le genre. Les jeunes sont « en rupture avec le reste de la population française », résume Marianne, qui publie ce sondage Ifop selon lequel les 18-30 ans sont « en décalage avec le reste de la société sur toute une série de sujets pourtant essentiels ». Cette enquête « révèle aussi les profondes fractures qui traversent cette classe d’âge, avec un fossé qui se creuse inexorablement entre les sexes ».

Comme le souligne cet hebdomadaire, ces « adultes encore en construction sur toute une série de sujets », ces jeunes, donc, « avaient entre 13 et 25 ans au moment des attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, il y a cinq ans. Cette funeste année 2015, l’onde de choc du massacre du Bataclan et des assassinats sur les terrasses parisiennes traversait la France entière. Ce sont également eux qui paient le prix fort de la crise sanitaire qui vient percuter leurs études ou leurs premiers pas dans la vie active. »

Au vu des résultats de cette enquête, Marianne pointe le « décalage béant avec le reste de la population sur la question de la laïcité et de la manière d’appréhender le fait religieux. Elle montre aussi à quel point cette classe d’âge est parcourue de profondes lézardes, dont une, principale, qui sépare les femmes et les hommes. Et enfin, elle dévoile […] à quel point les 18-30 ans sont autant d’individus profondément insatisfaits du fonctionnement de la société. »