C’est « l’embûche de Noël », lance Libération. Les chiffres ne sont pas bons… Nous en parlions déjà ce lundi. Nous sommes encore à plus de 10 000 nouveaux cas de Covid-19 par jour. Loin, très loin de l’objectif de moins de 5 000 cas au 15 décembre fixé par Emmanuel Macron pour commencer à assouplir le confinement.

Alors, pointe Libération, « le sujet sera au menu du prochain Conseil de défense sanitaire, demain mercredi, et des annonces pourraient être faites en conférence de presse jeudi. Au final, précise le journal, la levée des restrictions pourrait n’être finalement que partielle, excluant notamment la réouverture des cinémas, musées, et salles de spectacle, tout en étant remplacée par un couvre-feu dès 17 heures, au lieu de 21 heures comme initialement prévu. »

Et puis, important : il n’y aurait pas « de nouvelles restrictions de déplacements pour les fêtes de Noël. "On ne peut pas faire ça aux Français", fait valoir un conseiller. »
Serrer les dents
En tout cas, le bout du tunnel est encore loin. « Le seul vrai cap aujourd’hui qui vaille est celui de la vaccination, estime Libération. Mais il ne stoppera pas l’épidémie du jour au lendemain. Jusqu’au printemps, il va falloir serrer les dents, vivre avec le risque de voir l’épidémie flamber par à-coups. Les courses de Noël et les rassemblements familiaux de fin d’année sont à cet égard de gros facteurs de risque, bien plus qu’une séance de cinéma ou de théâtre avec masque et distance de sécurité. Sauf qu’aucun leader politique n’osera les interdire. Ce serait une tragédie pour l’économie et un nouveau coup porté au moral de la population. »
Comment arrêter les violences en fin de manif ?
À la Une également, le problème des violences récurrentes après les manifestations. Depuis ces dernières années, constate Le Figaro, « les centres-villes le samedi après 17 heures subissent des violences : vitrines détruites, véhicules en flammes, cocktails Molotov, forces de l’ordre prises en chasse. […] Puis des images de guerre civile tournent sur les écrans, le ministre de l’Intérieur tweete avec la plus grande fermeté, les pauvres commerçants ramassent à la pelle les morceaux d’une autorité réduite en miettes. […] Et l’opinion s’interroge, pointe le journal : mais qui sont ces casseurs qui saccagent sous nos yeux ? Mais que fait la police ? […] On invoquera à juste titre la doctrine du maintien de l’ordre, les blocages du droit, le manque de moyens. Mais ce qui caractérise d’abord l’attitude des pouvoirs publics face au visage de cette France de non-droit, c’est le renoncement, soupire Le Figaro. Autrement dit, l’absence de volonté et de courage politique. »

Pour Le Monde, « il faut stopper d’urgence cette spirale, qui nourrit une dangereuse tentation autoritaire. Il ne s’agit pas d’arbitrer un affrontement entre deux camps : l’usage légal de la force est une prérogative de l’État, qui se doit de le contrôler. Il lui appartient aujourd’hui de donner le signal de la désescalade. Il s’agit d’abord, estime Le Monde, à rebours de la militarisation et de l’isolement croissant des policiers français face aux manifestants, de mettre en œuvre la stratégie de dialogue et d’apaisement adoptée avec succès par de nombreuses polices européennes. Mais il s’agit aussi d’une désescalade politique rompant avec la verticalité arrogante trop souvent de mise. […] "Je rassemblerai et je réconcilierai", avait promis le président de la République, le soir de son élection, rappelle le quotidien du soir. Jamais cette promesse n’a semblé plus éloignée ; jamais sa réalisation n’a été aussi impérieuse. »
Realpolitik à l’égyptienne…
Enfin, la visite en France du président égyptien Abdelfattah al-Sissi : « Realpolitik à l’égyptienne », commente Sud-Ouest.

« Alors que l’opposition est encore plus réprimée qu’à l’époque de Moubarak et que la liberté de presse n’existe plus sur les bords du Nil, la France peut-elle se contenter de la libération de quelques militants des droits humains consentie à la veille du déplacement de Sissi à Paris ? » Mais d’un autre côté, pointe Sud-Ouest, « peut-on se fâcher avec un pays qui a désavoué, même tièdement, la campagne anti-française dans le monde musulman lors de l’affaire des caricatures ? Peut-on sermonner l’un des meilleurs clients de l’industrie d’armement de l’Hexagone ? Peut-on s’aliéner le poids lourd démographique du monde arabe et qui s’oppose lui aussi aux menées du président de la Turquie en Méditerranée orientale et en Libye ? La realpolitik conduit à des accommodements inévitables, pointe Sud-Ouest, si l’on veut peser dans le concert international. […] Mais, tempère le journal, puisque l’amitié consiste à se dire les choses franchement, aborder la question des droits humains quand on s’appelle la France est une obligation morale qui s’impose à Macron comme à ses prédécesseurs. »