« Une nouvelle étape », s’exclame Sud-Ouest. À partir de ce mardi 15 décembre, « plus besoin d’attestation pour se déplacer mais il faut respecter le couvre-feu en vigueur entre 20 heures et 6 heures. Et ce "couvre-feu sera appliqué fermement. Il faut marquer les esprits dès le début", ont prévenu les autorités. »

« Du confinement au couvre-feu, l’interminable épreuve », soupire Le Figaro. « Comme dans une course de relais dont on ne voit pas le bout, une règle sanitaire chasse l’autre. Après l’attestation de sortie, c’est l’obligation de rester chez soi après 20 h qui s’impose à des Français pour qui s’éloigne de plus en plus l’espoir de retrouver la vie "d’avant". »

Commentaire du Figaro : « Nul ne peut envier la charge déprimante qui pèse sur ceux qui nous gouvernent. Pour sauver la vie des uns, ils réduisent celle des autres. Pour décharger les hôpitaux, ils baissent le rideau de nos existences. Soit. Aujourd’hui, il nous est impossible de vivre comme hier, constate le journal. Mais tous ceux qui aiment la liberté doivent veiller à ce que demain ni la passion administrative ni une forme d’hubris sanitaire ne survivent au Covid. La tentation, chez certains technos, quelques scientifiques, sera inévitable : ils trouveront les Français sur leur chemin. »
L’Allemagne pas si exemplaire
Et les autres pays d’Europe, comment s’en sortent-ils ? Eh bien, pas mieux que nous. Exemple avec l’Allemagne, pointent Les Dernières Nouvelles d’Alsace : face à la pandémie, « l’Allemagne avait d’abord parfaitement anticipé puis réagi et apparaissait capable de traverser assez sereinement l’épreuve. L’exemple allemand dans sa plus parfaite acception. Et puis patatras ! lance le quotidien alsacien. En quelques semaines, tout s’est écroulé. La voilà à son tour frappée de plein fouet. […] Ce qui faisait la force de l’Allemagne hier, à commencer par la décentralisation régulièrement opposée au modèle jacobin français, est aujourd’hui suspecté d’être sa faiblesse. […] Berlin s’apprête donc à durcir sa politique dans les heures qui viennent et ce revirement est forcément une leçon à méditer. La preuve amère, concluent Les Dernières Nouvelles d’Alsace, que le vaccin est plus que jamais le seul espoir d’un retour durable à une vie normale. »
Climat : Macron contre-attaque 
À la Une également, Macron annonce un référendum sur le climat.

« Le président a voulu donner des gages, pointe Le Parisien. Il a attendu la fin de la rencontre hier avec les membres de la Convention citoyenne pour le climat pour faire une annonce qui a presque pris de court les participants : l’organisation d’un référendum pour inscrire la lutte pour le climat dans l’article 1er de la Constitution, tel que le réclamaient les conventionnaires. Une première. Et surtout un symbole très fort. »

Peut-être, mais en attendant, « l'urgence écologique est reconfinée », déplore La Charente Libre. Entre Emmanuel Macron et les membres de la Convention citoyenne sur le climat, « ce n’est pas un dialogue de sourds entre la raison politique et la passion issue d’un travail titanesque. Ce n’est pas seulement la limite de la démocratie participative. C’est juste une question de choix qui a toujours été posée sur les enjeux écologiques, pointe le quotidien charentais : faut-il mettre en avant les nombreux obstacles de la transformation ou bien la transformation malgré les nombreux obstacles ? »
Chine : le scandale du Xinjiang, suite
Et puis à la Une de Libération, cette enquête menée conjointement avec des médias britannique et allemand. Enquête sur le travail forcé de centaines de milliers de personnes pour la récolte de coton au Xinjiang, dans l’est de la Chine.  

Libération qui dénonce une « entreprise totalitaire » : « après l’existence de camps d’internement, la stratégie de séparation des familles, les campagnes de stérilisation des femmes, Libération poursuit son travail de dénonciation du sort que réservent les autorités chinoises aux peuples ouïghours, kazakhs et autres ethnies musulmanes soumises à un contrôle policier totalitaire, voire génocidaire. Libération qui révèle donc comment Pékin envoie de force des centaines de milliers de travailleurs issus de ces minorités ramasser du coton dans la province du Xinjiang, où est produit 85 % du coton chinois, soit 20 % de la production mondiale. »

Et malheureusement, soupire Libé, « le pouvoir chinois, fort de son poids économique, peut continuer de compter sur les contradictions, et donc le silence, de la plupart des puissances occidentales ; sur la politique de l’autruche des mastodontes du textile, trop heureux de se fournir en coton bon marché ; mais aussi sur les consommateurs pas regardants que nous sommes. »