Le quotidien Le Parisien le pointe en Une, Emmanuel Macron a en effet décrété une journée de deuil national le 9 décembre pour rendre hommage à l’ancien président français. Macron salue un homme qui a « changé la France », formule ce journal. Lequel trouve qu’à titre d’hommage, l’idée de baptiser le Musée d’Orsay à Paris, Musée VGE « rétablirait une forme d'équilibre avec Jacques Chirac, qui a donné le sien à celui du quai Branly ».
L’héritage conceptuel de Valéry Giscard d’Estaing
À chacun sa vérité… Celui du journal Le Figaro met l’accent sur le libéralisme de Giscard, en retenant de son septennat ce qui reste, depuis un demi-siècle, « la matrice de notre modernité », estime ce quotidien. Car le credo « libéral, social, européen » de Giscard fut, « peu ou prou, celui de chacun de ses successeurs, affirme Le Figaro… Au point que, « sans forcer le trait, ce serait justice d’écrire - sans vouloir aucunement offenser les mânes du Général - que tout le monde, en France, a été, est ou sera giscardien ».

Tout le monde ? Pas Libération, en tout cas. Car en revisitant « nos années Giscard », celles de la fin de « l’insouciance », ce journal proche de la gauche évoque notamment « le grand bourgeois jugé parfois trop distant », et notamment sa « passion intacte pour l’Afrique. Lui consacrant son dernier roman, Mathilda. Et confessant même, dans ses mémoires, avoir été « ensorcelé » par « cet immense continent maternel et immuable, exactement semblable à ce qu’il était avant l’apparition de l’homme ».
Un « lien personnel » avec l'Afrique
Lien tellement personnel qu’il s’est notamment traduit par « six interventions militaires en Afrique », que Giscard aura « orchestré », soit « bien plus que ses deux prédécesseurs », de Gaulle et Pompidou, souligne Libération. Car « sous Giscard, on est encore "chez nous", sur (le) continent (africain) pas vraiment émancipé de ses anciens maîtres (…), avec lequel la France entretient alors une relation virile et décomplexée », énonce Libé.

Alors, en guise d’épitaphe, Libération, comme le reste de la presse française, égrène sans surprise les traits marquant des années Giscard, la « belle conviction européenne » comme les « réformes sociétales », la majorité à 18 ans, le remboursement de la pilule contraceptive ou encore la Veil sur l’avortement.

Et puis Libé souligne aussi qu’au fond, le Giscard « modernisateur », longtemps plus jeune président élu « n’aura pas tenu la distance de son propre septennat, relégué par le Giscard conservateur, le vrai, plus sincère en tout cas ». Raison pour laquelle ce quotidien préfère retenir de lui le président qui, « à son corps défendant » aura « permis l’alternance » de 1981 et qui aura « à ses dépens écrit un chapitre de la grande histoire ».
« Les principes républicains » en projet de loi
Rebaptisé loi « confortant les principes républicains », le projet de loi sur ce que le président Macron avait initialement appelé « le séparatisme » était examiné hier par le Conseil d'État.

Patatras ! Selon le journal Le Parisien, la suppression de l'école à domicile a été estimée « inconstitutionnelle » dans le projet d'avis soumis aux Conseillers d'État.

Certes, le Conseil d’État n’est pas le Conseil constitutionnel, et le gouvernement peut passer outre. Mais c’est la plus haute instance administrative française. Or, selon cette éminente cour, il n’est pas établi que les motifs des parents qui pratiquent l'enseignement au sein de la famille relèvent de manière significative d'une volonté de « séparatisme social » ou d'une « contestation des valeurs de la République », rapporte Le Parisien, et donc interdire ce régime d’enseignement à domicile « ne paraît pas suffisamment justifié et proportionné ».

Alors ? Alors si d’aventure le Conseil d'État confirmait cette lecture, ce serait « une gifle pour le gouvernement, avertit ce journal. Cela délesterait le projet de loi séparatisme d'un de ses étendards ». Comme le souligne Le Parisien, « on joue gros au Conseil d'État ».