« Jérusalem en proie à une flambée de violence depuis une semaine, a vu la tension monter encore d’un cran hier lundi, rapporte Libération. Après des affrontements entre Palestiniens et forces de sécurité israéliennes qui ont fait des centaines de blessés, des roquettes ont été tirées depuis Gaza. Tsahal a riposté, faisant au moins vingt morts. »

Et attention, prévient le journal, « il y a à Jérusalem-Est, ces jours-ci, tous les germes d’une explosion possiblement dramatique pour la région, mais aussi pour le reste du monde. Car les violences, dans cette partie palestinienne de la ville occupée par l’État hébreu, interviennent dans une sorte de vide (politique) sidéral en Israël et dans les Territoires palestiniens alors que le parrain américain, après l’ère ultra-pro-israélienne de Trump, semble vouloir prendre du champ par rapport à un dossier qu’il sait miner. (…) Sur place, poursuit Libération, si les colons israéliens cherchent à chasser les habitants palestiniens de Cheikh Jarrah (dans la vieille ville), ce n’est pas parce qu’ils sont à la rue, mais par pure idéologie, pour effacer peu à peu toute trace palestinienne de Jérusalem. Les jeunes Palestiniens, eux, nés pour la plupart durant la dernière intifada, n’ont rien connu d’autre que cette pression israélienne, cette Autorité palestinienne moribonde, cet horizon bouché. Ils n’ont plus rien à perdre, c’est là le danger. Joe Biden est peut-être le seul à pouvoir agir. Il ne doit pas y aller à reculons. »
À quand des négociations ?
« La situation présente est d’autant plus préoccupante que, des deux côtés, il y a crise politique », renchérit La Croix. « Les élections à répétition, côté israélien, ne parviennent pas à dégager un gouvernement durable. Côté palestinien, les élections législatives ne cessent d’être reportées, le dernier scrutin s’étant tenu en… 2006. Cependant, aucune puissance dans le monde ne peut demeurer indifférente au lieu où se rencontrent les trois grandes religions monothéistes. Ce nœud gordien ne peut être tranché d’un coup d’épée, estime encore La Croix. Il ne se dénouera pas non plus à l’usure. Tôt ou tard, il faudra négocier. »

D’autant que « l’annexion de Jérusalem-Est reste, depuis des décennies, une atteinte flagrante au droit international, rappelle Ouest France. Elle peut aujourd’hui relancer une escalade de la violence incontrôlable. La droite radicale au pouvoir en Israël doit urgemment mesurer ce risque. Le sort de Jérusalem est au cœur de l’identité palestinienne. Elle est trop sensible universellement pour qu’un camp politique puisse croire en être le détenteur. »
Fourniret : combien de victimes ?
À la Une également, en France, Michel Fourniret emporte avec lui ses secrets.

La mort hier du tristement célèbre tueur en série fait la Une de bon nombre de quotidiens régionaux ce mardi.

« L’ogre des Ardennes emporte ses secrets », lance L’Est Républicain, L’Union ou encore Le Républicain Lorrain.

« Fourniret, cruel jusqu’à la fin », soupirent Les Dernières Nouvelles d’Alsace.

« Paradoxe, pointe Le Figaro : c’est alors que la maladie d’Alzheimer commençait à s’attaquer à sa mémoire que la justice a mis les bouchées doubles pour, enfin, faire la lumière sur l’ensemble de ses crimes. » Mais « on ne saura probablement jamais avec certitude combien de victimes, essentiellement de très jeunes femmes, ont péri de sa main. (…) Il était le seul à croire qu’il avait du génie, poursuit Le Figaro. Mégalomane et phraseur, se prenant à l’occasion pour l’égal d’un Dostoïevski, c’était un être fondamentalement banal, mais exceptionnellement malfaisant. Un détraqué assez malin pour échapper aux soupçons, souvent en mouvement, à cheval entre la France et la Belgique, les Ardennes et les Yvelines, l’Yonne et la Loire-Atlantique. Un prédateur toujours sur ses gardes. Un individu dénué de toute empathie (…). »

« Fourniret mort, le travail autour du tueur en série n’est pas terminé pour autant, relève pour sa part Le Parisien. Longtemps réticente à enquêter sur le passé, la justice semble convaincue que le parcours criminel de l’Ogre des Ardennes est jalonné d’autres victimes dont il n’a jamais parlé. Comme l’a révélé Le Parisien la semaine dernière, une trentaine d’ADN inconnus prélevés sur des effets de Michel Fourniret sont en cours d’analyse afin de déterminer s’ils ne sont pas ceux pas de victimes oubliées. Ces traces génétiques font l’objet de rapprochements avec au moins 21 affaires non élucidées de meurtres ou disparitions. »