C’est le grand titre de Libération. 10 mai 1981 – 10 mai 2021 : « Quarante ans après l’élection de François Mitterrand, la gauche s’avance affaiblie et désunie vers la prochaine présidentielle, constate le journal. »

Certes, rappelle Libération, cette même gauche « était arrivée divisée au premier tour de la présidentielle en 81. Mais la victoire de François Mitterrand reste celle d’un architecte patient de l’union. »

Aujourd’hui, l’union de la gauche reste un mirage. Mais Libération veut croire à un « embryon » d’union : « Sans déserter le thème de l’insécurité, et avec l’ancrage de la question écologique dans les priorités de l’opinion et le retour, à faveur de la pandémie, de la question sociale et du rôle de l’État, la gauche dispose d’atouts pour parler aux Français, estime Libération. À condition de commencer par se parler à elle-même. »
Changer la gauche ?
On en est encore loin… Et La Dépêche du Midi s’interroge : « La gauche de 2021, écartelée en deux gauches qu’on pense "irréconciliables", serait-elle vouée à demeurer l’immuable spectatrice d’un théâtre politique où tout se joue entre deux tweets ? Les temps modernes ne donnent plus de temps au temps, la raison politique a fait place à l’émotion de l’instant, l’affrontement irréductible n’est plus celui qui opposait la gauche (mitterrandienne) et la droite (gaulliste), nous serions désormais confinés dans un débat en boucle dont on nous dit qu’il opposerait progressistes et nationalistes – macronistes et lepénistes (…). Pendant ce temps, poursuit La Dépêche, nos deux gauches s’oublient en oubliant le peuple, renoncent parfois même à leurs valeurs laïques ou sociales, se satisfont d’avoir raison chacune de leur côté. Plus de projet ni de désirs communs, plus de Mitterrand, un grand vide où elles surnagent. Avant de changer la vie, conclut le journal, il serait temps peut-être de changer la gauche. »
La perte du bastion nordiste
D’autant qu’« en quarante ans, l’évolution la plus cruelle pour la gauche est d’avoir perdu une grande partie du vote populaire, pointe Le Parisien. Le cas des Hauts-de-France, territoire de tradition ouvrière, en est une illustration frappante. Aux régionales de 2015, la gauche s’était désistée au profit de Xavier Bertrand pour faire barrage à Marine Le Pen. Cette fois, elle présente une liste rassemblant toutes ses sensibilités : Europe Écologie-les Verts, PS, la France insoumise, PCF et Génération.s. Et pourtant, dans l’étude Ipsos de la semaine dernière, cette liste ne recueille que 20 % d’intentions de vote. Pas plus. Depuis 1981, dans cette région comme ailleurs, une partie des catégories populaires s’est réfugiée dans l’abstention ou s’est ralliée au Rassemblement national. »
Le Sphinx et Jupiter
En tout cas, relève La Provence, « François Mitterrand, de là où il est, doit savourer la séquence politique actuelle. Il doit regarder le président Macron avec une certaine admiration. Lui le Sphinx doit voir en Jupiter un stratège à sa hauteur, capable de rivaliser avec lui et qui donc forcément lui plaît. Tonton était comme ça : séduit par l’intelligence politique, c’est évident, et sans doute aussi un peu par la manipulation. Emmanuel Macron n’a pas prévu de commémoration particulière pour Mitterrand aujourd’hui. Mais de ce point de vue, pointe La Provence, il a trouvé une façon de lui rendre hommage. En l’imitant. »
Covid : une décrue certes, mais restons prudents…
À la Une également, l’épidémie de Covid qui décroît en France…

C’est ce que constate notamment Le Figaro : « Le nombre de malades recensés dans les services de réanimation continue de reculer lentement, passant sous la barre des 5000. (…)  Le taux de positivité sur les sept derniers jours poursuit sa décrue encourageante à 5,8% contre 6,2%. Et un peu plus d’un tiers de la population adulte a reçu au moins une première injection de vaccin. »

Reste que la bataille est encore loin d’être gagnée… Il y a en effet encore beaucoup d’incertitudes, relève Le Monde : « Jusqu’où le nombre de malades descendra-t-il, et à quel rythme ? S’arrêtera-t-il à un plateau ? Quelles seront les conséquences des différentes étapes du déconfinement, enclenché alors que les patients Covid sont bien plus nombreux dans les hôpitaux qu’à la sortie de la première ou de la deuxième vague ? Les effets de la vaccination et du beau temps suffiront-ils à éviter un rebond ? »