C’est le titre du Parisien qui commence par citer le président français : « Allez-y, posez-moi vos questions ». En effet, Emmanuel Macron « a mis en ligne une vidéo lundi matin sur les réseaux sociaux Instagram et TikTok », expliquent les Dernières nouvelles d’Alsace, pour prévenir qu’il va « répondre aux questions des internautes » contre les « fausses rumeurs ». Pour le quotidien régional, il veut « inverser la tendance », alors que samedi dernier « ils étaient plus de 200 000 à défiler » contre le projet de loi qui étend le passe sanitaire, « avec des slogans très hostiles au chef de l’État ».

De fait, l’heure est à la désintox. C’est en Une de L’Humanité : « Opération désintox », avec en photo une petite fiole, qui fait quand même toute la Une : « L’Humanité décrypte les principaux mensonges, approximations et idées fausses sur les vaccins anti-Covid ». De son côté, La Croix fait « le point sur six interrogations qui agitent les réseaux sociaux » sur les vaccins (effets secondaires, expérimentation inachevée, etc.).

Pour autant, les deux quotidiens vont-ils dans le même sens que le président français ? À en croire L’Humanité, non. Emmanuel Macron « prétend répondre lui-même directement aux Français (…) et se pose en champion de la lutte contre le Covid-19, il s’agit en fait d’une diversion destinée à lui permettre de faire campagne en vue de sa réélection », cingle le quotidien communiste. Dans son éditorial, le journal l’accuse d’avoir introduit un « sujet de division potentiel des Français » par sa gestion de crise en créant le passeport sanitaire, et ce alors que « toutes les enquêtes montrent que la grande majorité des Français est disposée à se faire vacciner ». La parole présidentielle ne peut donc être que « désinformation ». C’est le titre de l’éditorial.
Faudra-t-il une troisième dose de vaccin ?
La question est posée un peu partout dans la presse ce mardi. Cette troisième dose, indique Le Monde, sera dès le 1er septembre proposée en Allemagne « aux populations âgées et vulnérables ainsi qu’aux personnes qui n’ont pas reçu de vaccin à ARN messager ». Cela va être ou c’est déjà le cas aussi au Royaume-Uni, en Hongrie, en Israël, complète Le Parisien, qui souligne que la France est, elle, divisée sur le sujet. Si au mois de juillet, Emmanuel Macron annonçait une troisième dose« pour les primo-vaccinés de janvier et février », on n’en est pas là. D’autant que, selon les spécialistes contactés par Le Parisien, cette troisième dose « n’est pas une priorité alors qu’il reste encore des personnes non vaccinées ». Pour autant évidemment, « les personnes ayant un système immunitaire particulièrement affaibli ont déjà reçu deux doses plus un rappel ».

À lire aussi dans Libération, un reportage sur des personnes qui ne sont, elles, pas vaccinées du tout, qui aimeraient l’être, mais ne le peuvent pas à cause d’autres maladies. Certains cas sont reconnus, mais d’autres non. Résultat : ces malades-là n’ont pas de passe sanitaire : « Déjà que nous sommes malades, en plus bientôt nous n’aurons plus accès aux lieux de loisir où l’on peut un peu se vider la tête », explique Sonia, 32 ans, atteinte de spondylarthrite ankylosante. Tous ces malades demandent que leurs cas « soient reconnus pour ne pas être pénalisés en cas de contrôle ».
Beyrouth, un an après l’explosion
« Un an après, contre-enquête sur l’explosion du port de Beyrouth ». C’est le titre du reportage de Libération, qui revient d’abord sur la terrible explosion. Elle a fait, rappelle le quotidien, 214 morts, 6 500 blessés et quatre milliards d’euros de dégâts. Libération publie des photos « apocalyptiques » : silos détruits, bateau déformé au-delà de l’imaginable… Un an après la double déflagration du 4 août 2020, aucun responsable n’a été mis en cause. Par contre, il y a eu d’autres morts, souligne le journal, qui pointe du doigt « plusieurs assassinats mystérieux », comme celui d’un intellectuel tué juste après avoir fait sur un plateau de télévision « le lien entre le nitrate d’ammonium stocké dans le port de Beyrouth et l’usage croissant de barils d’explosifs par le régime syrien après 2014 ».

Depuis, tout le monde se tait, explique Libération, qui dans son éditorial dénonce « une impuissance de la justice libanaise face à ces ingérences violentes et impunies », et dénonce une « faillite politique, sociale et morale » de l’État libanais, alors que s’ouvre mercredi à Paris une nouvelle conférence internationale pour soutenir le pays.