« On est à l’os, là », titre Libération. La Une est sinistre : deux soignants encadrent un lit d’hôpital, sur ce lit une forme recouverte d’un drap. Car le taux d’incidence en Martinique est « affolant » : « plus de 1000 cas pour 100 000 habitants ». Ce week-end devaient débuter trois semaines de restrictions d’horaires et de déplacement, mais, explique le journal, cette « mise sous cloche sanitaire » est « percée de tous côtés ». Libération qui s’interroge : « La Martinique est-elle en train de plonger dans deux univers parallèles et conflictuels ? » Entre un hôpital « affolé, éreinté, huis clos submergé », et dehors « des habitants insouciants ou révoltés ». « Les motifs d’insoumission », estime Libération, « reflètent tous une terrible rupture envers les autorités publiques, politiques et scientifiques ».

Et envers toute prise de parole officielle venue de Paris : « On nous dit que c’est de notre faute si des gens vont mourir, alors que les hommes politiques de métropole laissent crever notre hôpital à petit feu depuis des années », s’indigne un importateur de fruits et légumes venu manifester samedi matin à Fort-de-France. Une manifestation rassemblant « anti-restrictions, anti-passe sanitaire, antivax »…
Le vaccin « mis à mal par les croyances »
Sur l’île, moins de 20 % de la population est vaccinée. « Les habitants s’en remettent souvent à la médecine traditionnelle et à la religion », explique Le Parisien : « En Martinique, on a eu Zika, chikungunya et d’autres épidémies encore. On s’est toujours soignés avec les plantes du pays », affirme dans les colonnes du journal Saphir, 58 ans, une infirmière.

Dans La Croix, un médecin-réanimateur de Fort-de-France se désespère : « La vérité est que cette pandémie est maintenant une pandémie de non-vaccinés » : 99 % des Martiniquais hospitalisés ne le sont pas, « tous ceux qui sont là paient le prix de la désinformation », regrette le médecin. Dans une interview accordée à Libération, le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu se dit « ouvert à une adaptation du pass sanitaire en outre-mer » et « plaide pour accélérer la vaccination malgré des réticences culturelles ou religieuses ».
Deux univers « parallèles et conflictuels » également en métropole ?
La métropole semble elle aussi avoir deux têtes : « Plus de 200 000 manifestants dans les rues contre le pass sanitaire », titrent Les Échos, et dans le même temps, toujours dans Les Échos, « la Fédération hospitalière appelle à rendre le vaccin obligatoire pour tous », estimant que « le contexte épidémique nous montre les limites des mesures intermédiaires : partout, les indicateurs repartent à la hausse ».

Pourtant, en France, « le tourisme se porte bien », note Le Figaro : juillet a même été meilleur qu’en 2020. Et le journal se veut optimiste : « Gardons-nous de prédire le pire ». Le pire déjà là pour certains : dans un autre article, Le Figaro décrit ces salariés du secteur de l’hôtellerie et de la restauration, secteur touristique s’il en est, qui, malgré la réouverture de ces établissements, ont décidé de jeter l’éponge, et de se réorienter vers d’autres métiers.
Les plaintes pour violences conjugales « tout en haut de la pile »
Gérald Darmanin demande ce lundi aux policiers et aux gendarmes que le traitement des plaintes pour violences conjugales soit prioritaire, partout en France. C’est à lire dans une interview que le ministre de l’Intérieur a accordée au Parisien, et c’est en Une du journal. En 2020, 102 femmes ont été tuées par leur conjoint, « un chiffre noir désormais scruté par l’opinion publique et que le pouvoir politique s’est engagé à résorber », rappelle Le Parisien, qui note que « plusieurs drames récents montrent que d’énormes progrès restent à faire ».

Comme celui de Mérignac, où une femme a été brûlée vive par son ex-conjoint déjà condamné pour violence conjugales, et qui avait interdiction de l’approcher. Selon les chiffres donnés par le ministre lui-même, les violences intra-familiales « sont en train de devenir le premier motif d’intervention des policiers et gendarmes », avec plus de 400 000 depuis un an, 45 interventions par heure : « Il ne se passe pas une journée sans que le GIGN ou le Raid aille libérer une femme ou des enfants pris en otage ».

Et Le Parisien de souligner que le traitement des plaintes est d’autant plus crucial qu’en 2020, une victime de féminicide sur cinq avait déjà porté plainte…