Un homme tient dans ses bras son jeune fils. Ensemble, ils regardent la ville, Beyrouth, par la fenêtre d’un immeuble détruit par les explosions de l’an dernier. C'est la Une de La Croix : « Liban, un an de paralysie », titre le journal, qui explique que l'explosion a encore aggravé une pauvreté déjà décuplée depuis 2019 par une crise économique et financière. Rana, la quarantaine, explique ainsi avoir dû « ravaler (son) orgueil au mois de décembre pour s’inscrire à un programme d’aide alimentaire fourni par l’Italie » : un kilo de viande, explique-t-elle, « coûte environ 60 euros, j’en gagne à peine 130 par mois ». Peu après l’explosion, son mari a été licencié sans indemnités de la compagnie de transports maritimes où il travaillait depuis plus de 20 ans.

À Beyrouth, « on a réparé les maisons, pas les gens » titre Le Monde : « Les clients reviennent peu à peu, explique un barman, mais ils viennent pour boire et oublier : que leur salaire ne vaut plus rien, que leurs économies sont prisonnières des banques et qu’ils ne peuvent pas voyager. »

En fait, pour les bâtiments détruits par l’explosion, ce n’est pas beaucoup mieux : les associations, souligne Le Figaro, ont pris en main la réhabilitation alors que l’État s’en montrait incapable, « mais trop peu d’habitants sont revenus vivre chez eux ». « Lorsque l’on marche dans ces quartiers, explique le reporter du Monde, on croise aussi bien des façades d’immeubles fraîchement repeintes que des habitations qui menacent de s’effondrer et des tas de gravats toujours pas évacués ». Quant à la reconstruction du port de Beyrouth, elle est « au point mort, soulignent Les Échos, bloquée par l’absence de gouvernement ». Dans son éditorial, La Croix regrette que la classe politique soit « incapable de faire prévaloir l’intérêt national », et le journal désigne le contexte régional et le Hezbollah libanais comme « en grande partie responsable du blocage ». « Face à cette obstruction, une obstination semblable, mais en faveur du changement, doit être manifestée par les acteurs internationaux qui s’intéressent au Liban » juge le quotidien.
La Grèce en flammes
À voir, des photos impressionnantes de brasiers et de fumées sur le site du Figaro. Tout a commencé le samedi 13 juillet, « il y avait beaucoup de vent, explique un jeune de 17 ans en vacances à Lampiri, interrogé par Libération, et soudain, nous avons vu l’incendie dévaler la montagne. Il a encerclé les villages ». « Je n’avais jamais vu un feu pareil » confirme Haristos Panagopoulos, 89 ans, devant les ruines de sa maison à Ziria. Libération a interrogé le président du conseil régional d’Aigion, dont dépendent ces deux villages. Il voit dans le manque d’eau pendant l’incendie « une conséquence des privatisations réalisées dans le pays pendant les années d’austérité » : l’entreprise DEI « a coupé l’électricité pour amortir les dégâts sur son réseau. Mais du coup, les réserves d’eau, qui sont commandées électriquement, ne pouvaient plus fonctionner ».

En Turquie, c’est le président Erdogan qui est critiqué : 156 incendies se sont déclarés en une semaine, précise Le Monde, neuf sont toujours actifs. Près de 95 000 hectares ont été ravagés par les feux en 2021 précise L’Humanité. Bilan : huit morts. Principal reproche adressé au président Erdogan, une gestion « désordonnée des moyens de protection et de lutte contre les incendies », avec entre autres le démantèlement d’une organisation dotée de bombardiers d’eau. « Pris de court, le gouvernement a vite fait d’accuser, rapporte L’Humanité, le Parti des travailleurs du Kurdistan d’être derrière ses incendies ».
« OSS 117 :  SOS, le rire ne répond plus » 
Sortie cinéma ce mercredi sur les écrans français : le troisième OSS 117, Alerte rouge en Afrique noire, avec Jean Dujardin. Le troisième épisode des aventures de l’agent secret français Hubert Bonisseur de la Bath version comédie serait l’épisode de trop, selon Libération et Le Monde, pour qui « en voulant moquer le politiquement correct, l'agent secret rate sa cible ». En quelque sorte, « le film renvoie dos à dos d’un côté les machos et les Blancs qui se croient supérieurs, et de l’autre les militants qui mènent actuellement le combat féministe et produisent une réflexion critique sur l’ère coloniale ». Un message « que l’on est en droit de contester », écrit Le Monde. Le Figaro célèbre au contraire dans son éditorial un « humour franc, massif et évidemment décalé », qui « libère » en « rompant avec le règne pesant des esprits vétilleux et susceptibles qui s’offusquent pour un rien ».