C’est le grand titre de Sud-Ouest qui ne pouvait pas faire plus informatif : en effet, « sous réserve d’un avis positif de l’Agence européenne du médicament, attendu pour le 21 décembre, les vaccinations contre le Covid-19 pourraient commencer dès la dernière semaine de décembre. » Annonce faite ce mercredi 16 décembre par le Premier ministre Jean Castex.  

« Le coup d’accélérateur », s’exclame Le Parisien qui précise que la campagne de vaccination pourrait démarrer le 27 ou le 28 décembre. « Ce coup d’accélérateur est donné pour ne pas laisser l’impression que la France prend du retard par rapport au Royaume-Uni et aux États-Unis, qui ont déjà commencé la vaccination. L’Allemagne, en proie à un pic très violent de l’épidémie, a déjà mis en place des gymnases équipés pour la vaccination prêts à ouvrir et évoque un lancement le 27 décembre. » 

En tout cas, 27 ou 28 décembre, les pays de l’Union européenne devraient débuter cette campagne simultanément. Pour Le Parisien, « le symbole est fort », après l’unité retrouvée autour des négociations sur le Brexit et après l’adoption du plan de relance européen.
Vacciner aussi contre le scepticisme viral
Toutefois, il faudra « non pas un mais deux vaccins », estiment Les Dernières Nouvelles d’Alsace, du moins pour ce qui concerne la France. « Le premier contre le virus. Le second contre le scepticisme viral des réseaux sociaux, nourri depuis des années de croyances ou de malentendus. »  

Et malheureusement, poursuit le quotidien alsacien, « un principe est devenu opposable à l’acte médical visant l’immunité de groupe : l’avis particulier qui est jugé plus important chez certains qu’une quête du bénéfice commun. La moindre part de risque individuel compte davantage que les assurances collectives données par les protocoles scientifiques. »  

Alors attention, prévient le journal, « sans vaccin dans cette pandémie, on n’en verra pas la fin. […] Entre réagir et continuer à subir, les Français devront choisir. À moins qu’ils ne préfèrent laisser d’autres vagues infectieuses décider pour eux. » 

Autre écueil, l’organisation de la campagne de vaccination. Vacciner les Français prendra du temps et demandera un protocole précis, pointent Les Échos : « Si la précipitation n’est pas une vertu, l’organisation en est une, affirme le quotidien économique. Le succès ou le fiasco de la campagne de vaccination dépendra, comme pour les masques, de notre capacité à sécuriser nos approvisionnements, puis à délivrer efficacement les produits. Jusque-là, cela n’a pas été notre point fort. » 
La révolution du jasmin, 10 ans après 
À la Une également, les fleurs fanées des révolutions arabes. C’était en Tunisie, il y a 10 ans, jour pour jour, le 17 décembre 2010.

« Il n’avait fallu qu’une étincelle, rappelle Le Figaro - l’immolation d’un marchand ambulant à Sidi Bouzid - pour déclencher un gigantesque incendie dans tout le monde arabe, de la Tunisie à Bahreïn en passant par la Libye, l’Égypte, la Syrie et le Yémen. Dix ans plus tard, non seulement il brûle encore, mais de nouveaux foyers s’allument sporadiquement, de l’Algérie au Liban. Ce feu, précise Le Figaro, c’est celui d’aspirations populaires à plus de démocratie et à des conditions de vie décentes - des revendications politiques, économiques et sociales qui n’ont été satisfaites nulle part. Dans aucun des pays du printemps arabe, les élections, lorsqu’elles ont eu lieu, n’ont produit un régime démocratique confié à des gestionnaires compétents, constate encore Le Figaro. À la place, les soulèvements ont conduit à la guerre civile, à l’islamisme ou au retour des militaires, parfois aux trois. » 
Entre amertume et résilience  
Même constat dans les autres journaux qui s’attardent sur le cas spécifique de la Tunisie, d’où est partie cette révolution avortée :  

« En Tunisie, le goût amer des 10 ans de la révolution », titre La Croix. 

« La Tunisie entre amertume et résilience », pointe Le Monde. 

« Dix ans après l’immolation par le feu du vendeur ambulant Mohamed Bouazizi et le déclenchement de la révolution tunisienne, la désillusion est massive parmi les habitants de la ville, où le chômage fait toujours des ravages, précise Libération. Recul des services publics, jeunes sans emploi, nostalgie d'un "État fort"… Si les avancées politiques produites par le printemps arabe de 2011 sont indiscutables, les conditions de vie restent très difficiles pour beaucoup de Tunisiens. » 

D’ailleurs, pointe encore Libération, « cette année, les Tunisiens ont constitué la première nationalité d’origine des migrants qui ont traversé la Méditerranée pour rejoindre illégalement l’Europe, selon les statistiques datant du mois septembre. C’est peut-être le plus grand échec de la révolution : elle ne fait plus rêver. »