Avalanche de commentaires en kiosque. À commencer par les quotidiens qui s’en donnent à cœur joie. Sur l’air du « mieux vaut en rire qu’en pleurer », certains journaux français tissent la formule. Exemple avec le quotidien L’Opinion : « Ce n’est plus le palais de l’Ély­sée, mais le palais de l’isolé… » Autre exemple, Libération : « Macron à l’Élysée, reclus ». Et là, si on sent bien la note d’humour, la référence est plus sophistiquée, car Élisée Reclus, au XIXe siècle, était un anarchiste français (on va y revenir).

On le mesure, l’heure dans la presse est le plus souvent à la légèreté. À quatre jours de son 43e anniversaire, le président et sa santé n’inspirent guère d’inquiétude aux journaux français.

Anar le locataire de l’Élysée ? Libération tempère, remarquant tout de même que « la positivité au Covid-19 d’Emmanuel Macron est une petite piqûre de rappel sur la normalité de ces corps qui nous gouvernent. Piqûre qui fait d’autant moins mal qu’il n’y a, a priori, pas trop de raisons de s’inquiéter sur la santé du chef de l’État, jeune et, sauf secret caché, fragilisé par aucune autre pathologie. »

Du reste, à ceux de ses lecteurs qui s’inquièteraient de l’état de santé du chef de l’État, qu'ils se tranquillisent, L'Opinion rassure: « Emma­nuel Macron est sans doute aujourd’hui le "contaminé" le mieux surveillé de France ».
Au-delà de la seule santé du président, la polémique a vite enflé
Et ce matin, c’est noir sur blanc qu’elle se retrouve dans une partie de la presse. Un vrai soufflé médiatique, alimenté notamment par un article publié sur le site du magazine Le Point, et révélant la tenue, cette semaine, d’un dîner autour du chef de l’État, réunissant une dizaine d’autres convives, et qui s’est terminé « à minuit et demi », enfreignant ainsi le couvre-feu fixé à 20h.

Alors ? Alors, sur l’air, cette fois-ci, du « faîtes ce que je dis, ne faites pas ce que je fais », le site Mediapart bucheronne, dénonçant « les irresponsables de la République », qui sont « dix à table et un virus au milieu », et relevant cette déclaration d’Emmanuel Macron à ce même magazine Le Point, lorsqu’évoquant « la crise de confiance », le président déclare : « La crise de confiance tient moins aux discours qu’au décalage entre les discours et les actes. »

Bah ! relativise Le Parisien, « il est déraisonnable de croire que l’on peut transformer le monde en salle d’opération stérile […] On ne peut mettre ni le pays ni son président sous cloche », estime ce quotidien, en rappelant que « le risque zéro n’existe pas ».

Certes, admet Le Figaro, mais Emmanuel Macron malade du coronavirus, c’est « à la fois minuscule (un virus qui circule beaucoup depuis longtemps) et considérable (l’appareil d’État en quarantaine, la cascade des cas contacts aux quatre coins de l’Europe). » Mais il n’empêche, remarque encore ce journal, « ceux-là mêmes dont la charge impose de recommander sans cesse la prudence (qu’ils n’appliquent pas toujours) n’échappent pas à la menace qu’ils décrivent ».

Et tandis que la situation sanitaire demeure critique en France, les pouvoirs publics tentent de rassurer les Français qui s’interrogent sur la campagne de vaccination à venir.

Dans Le Parisien, la nouvelle patronne de l'Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé assure ainsi que ses équipes seront bien au rendez-vous. « On sera prêt dès le début de la vaccination », dit à ce quotidien Christelle Ratignier-Carbonneil, en s’engageant à suivre « l'intégralité (…) des futurs vaccinés » pour détecter d’éventuels effets indésirables des vaccins.
Un référendum écossais pour l'indépendance en 2021 ?
L’Europe enfin. À treize jours de la fin de la transition dans les négociations sur un accord commercial entre l’Union européenne et le Royaume-Uni, la Première ministre écossaise évoque une nouvelle fois la possibilité d’un référendum après la pandémie pour accéder à l’indépendance.

Nicola Sturgeon le dit dans un entretien accordé à plusieurs journaux européens dont, en France, Libération. Soulignant que l’Écosse n’a pas été invitée à ces négociations qui s’achèvent entre le Royaume-Uni et l’Union européenne – des négociations qui vont pourtant avoir un impact chez elle, la Première ministre écossaise déclare que cela renforce « la cause de l’indépendance de l’Écosse ». Et elle ajoute que, lorsque la pandémie sera circonscrite, « le besoin pour l’Écosse de déterminer son avenir sera d’autant plus important ». Conclusion de Libération, Nicola Sturgeon n’exclut pas « un référendum sur le sujet dès 2021 ».