Plus de 100 000 opposants à la vaccination et au passe sanitaire manifestaient une fois encore hier samedi en France.

À la veille de la présentation en conseil des ministres du projet de loi sur l’extension du passe sanitaire et l’obligation vaccinale des soignants, le porte-parole du gouvernement, dans un entretien au journal Le Parisien Dimanche, n’a pas de mots assez durs contre les opposants à ces mesures annoncées par Emmanuel Macron.

Face à une flambée des cas de contaminations jamais vue « depuis le début de la crise » du coronavirus, assure Gabriel Attal, ce dernier dénonce ce qu’il appelle « une frange capricieuse et défaitiste, très minoritaire, qui se satisferait bien de rester dans le chaos et l’inactivité ». Et le porte-parole du gouvernement de sonner l’alarme : « dorénavant, c’est soit la vaccination générale, soit le tsunami viral, il n’y a pas d’alternative », bûcheronne-t-il dans Le Parisien Dimanche.

Dans Le Journal du Dimanche le ministre de l’Économie, de son côté, met en garde les restaurateurs qui ne respecteraient pas l’obligation à venir pour eux de contrôler les passes sanitaires de leurs clients. « Les sanctions doivent être dissuasives », dit Bruno Le Maire au JDD.
La popularité d'Emmanuel Macron en baisse chez les jeunes
En tout cas, ce raidissement contre les opposants aux vaccins et à la généralisation du passe sanitaire provoque des dégâts sur la cote de popularité d’Emmanuel Macron chez les jeunes.

Macron « ravit la France vaccinée, mais déplaît aux jeunes », lance Le Journal du Dimanche. Selon un sondage Ifop pour cet hebdomadaire, si avec 38% de satisfaits en juin, Emmanuel Macron ne voit sa cote de popularité baisser que de 2 points par rapport au mois de mai, « le mécontentement des jeunes est patent », pointe Le JDD, la perspective du passe sanitaire fait progresser de 13 points l’hostilité au président des 18-24 ans et de 7 points chez les 25-49 ans.
Passation de pouvoir à la tête de l'état-major des armées françaises
C’est dans trois jours que le général Thierry Burckhard succédera au général François Lecointre à la tête de l’état-major des armées françaises. Une passation de pouvoir qui intervient alors que, le 10 juin dernier, Emmanuel Macron avait annoncé la fin programmée de l’opération militaire française Barkhane dans le Sahel.

Et cette semaine encore, L’Express souligne que si les troupes françaises « ont obtenu de remarquables succès tactiques sur un terrain aussi vaste que l’Europe, en portant des coups très durs à l’État islamique dans le Grand Sahara et à Al-Qaïda au Maghreb islamique (…) l’échec stratégique est patent. Le djihadisme a gagné toute l’Afrique de l’Ouest jusqu’au golfe de Guinée, déstabilisant le Burkina et la Côte d’Ivoire. La légitimité de l’intervention est minée par les coups d’État au Mali et au Tchad », énonce cet hebdomadaire.

Quant à la transition de Barkhane vers la force multilatérale Takouba, elle relève « de la grande illusion », martèle ce journal. Selon L’Express, la France est « totalement isolée des Européens, qui n’entendent nullement s’engager dans une opération mort-née ». Et ce magazine estime que « la guerre contre le djihadisme au Sahel ne peut être remportée car la force des groupes de militants radicalisés réside dans la faiblesse et la complicité des États, Mali en tête ».
Arrivée du Tour de France
C’est ce dimanche l’arrivée du Tour de France. Une course cycliste, mais pas que. Le Tour, c’est aussi un mythe.

C’est le sémiologue Roland Barthes qui l’avait signalé il y a une soixantaine d’années, rappelle Marianne. Or, la fonction d’un mythe étant « la structuration », le Tour de France « nous apparaît comme le résidu le plus vivant de la IIIe République », c’est « l’épiphanie saisonnière de la nation ».

Comme le soutient ce magazine, le Tour de France « ressemble aux cartes de géographie accrochées dans les classes de nos écoles d’enfance. Il leur donne vie. Devant les yeux des petites gens, et dans leur cœur, la France, celle dont leur parlait l’école, prenait chair par l’intermédiaire des exploits vélocipédiques de leurs pareils, hommes du peuple durs à la tâche, les "forçats de la route" ».

Et c’est ainsi que « tandis que l’école nous enseignait notre appartenance à la France, nous arrachant à nous-mêmes pour nous attacher à la France, le Tour, à l’inverse, incorporait intimement la France à chacun d’entre nous, la rendant aussi vivante qu’immédiatement sensible », explique encore Marianne.
Le Tour de France, désormais, ne travaillerait plus à la construction d’une identité nationale
Selon Marianne, « il n’est plus aujourd’hui qu’un exercice collectif de nostalgie : il ressuscite dans nos mémoires, vingt jours par an, un monde tombé dans la caducité, l’univers défunt (identique à celui qui anime "La Gloire de mon père" -de Marcel Pagnol NDLR- et certaines chansons de Charles Trenet, "Douce France" ou "Route nationale 7" d’une France dont nous ne parvenons point à faire le deuil », soupire Marianne. Hebdomadaire qui voit donc dans le Tour « le deuil impossible de la "Douce France" ».