« Comment la Société israélienne NSO Group a révolutionné l’espionnage » Révélations à lire sur le site du Monde. Le journal fait partie des 17 médias internationaux qui ont levé le voile sur le logiciel Pegasus, avec l'équipe de Forbidden Stories et Amnesty International. On en parle évidemment sur RFI, comme la plupart des médias. Affaire sortie trop tard, en revanche, pour la retrouver dans les versions papiers des journaux ce matin dans les kiosques, mais elle inonde naturellement les sites internet. Celui du Monde en premier lieu.
Un logiciel capable de tout connaître
Et ce qui surprend d'abord, ce sont les capacités du logiciel. Un logiciel exclusivement vendu aux États par NSO Group donc, une société « qui s’est imposée en dix ans comme le leader de la surveillance téléphonique. Et les scandales de violation des droits de l’homme qui éclatent depuis plusieurs années ne freinent pas son ascension », souligne Le Monde.

Son outil fait peur tant il semble efficace. « Vu de l’extérieur, explique le journal, le téléphone semble parfaitement normal. Les notifications éclairent l’écran, tandis que les échanges s’empilent dans les applications de messagerie. Les appels sont parfaitement audibles, la navigation sur Internet est fluide et l’appareil photo fonctionne. Rien, développe Le Monde, ne permet de deviner qu’un logiciel espion ultrasophistiqué est en train, subrepticement, de s’introduire dans le téléphone pour en prendre le contrôle ». Et pourtant, il peut connaitre tout le contenu d’un smartphone : appels, messages – même sur les messageries cryptées –, e-mails, photos, absolument tout…
Un « annuaire ahurissant » de cibles potentielles
Et à peu près sur qui l'on veut finalement... Sur qui les gouvernements clients de NSO ont envie d'enquêter du moins. Une dizaine d'États en feraient usage à en croire les révélations, Le Monde et les autres ont ainsi pu consulter plus de 50 000 numéros de téléphone « sélectionnés comme des cibles potentielles de ce programme malveillant ». Le Mexique fut le premier client de NSO au début des années 2010. Là-Bas, sur la liste de numéros, figure celui du journaliste Cecilio Pineda Birto, abattu quelques semaines après son apparition sur ce document. L'Arabie Saoudite, aurait espionné au moins deux proches du journaliste Jamal Kashoggi, avant qu'il ne soit assassiné dans le consulat de son pays à Istanbul. Le Maroc, client également, aurait espionné des journalistes du royaume tout comme des journalistes français, à l'image d'Edwy Plenel de Mediapart. La Hongrie de Viktor Orbán est elle aussi cliente, ou bien encore l'Inde de Narendra Modi, et le Kazakhstan, pays autoritaire d'Asie Centrale.
Des cibles potentielles aux profils surprenants
Et on le voit, les cibles potentielles ont donc de quoi surprendre elles aussi. « Ce ne sont pas les membres de groupes terroristes ou d’organisations criminelles qui dominent », s'étonne Le Monde. « C’est un annuaire ahurissant, observe-t-il, dans lequel on trouve un chef d’État et deux chefs de gouvernement européens ; des hommes et des femmes aux plus hauts échelons du pouvoir d’une ex-République soviétique ; des dizaines de députés de l’opposition d’un pays africain ; des princes et des princesses, des chefs d’entreprise, quelques milliardaires, des ambassadeurs, des généraux. Et puis, aussi et surtout, déplore enfin Le Monde, des centaines de journalistes, d’avocats, de militants des droits de l’homme, tous issus de cinquante pays.
Les inondations en Allemagne
Autre sujet à la Une des journaux français.« L'Allemagne meurtrie par des inondations surréalistes », titre la version papier du Figaro. Un bilan « terrifiant » de 157 morts, lit-on (le bilan est d'ailleurs passé à 160 morts après impression). Surréaliste, terrifiant, Le Figaro reprend ici les mots de la chancelière Angela Merkel, lors de son déplacement hier dans une zone de Rhénanie-Palatinat particulièrement touchée. Sur place, Angela Merkel « a appelé à accélérer les mesures de lutte contre le changement climatique », et voilà que « le climat revient dans la campagne électorale allemande » analysent Les Échos. « Les experts politiques avaient prévenu qu'un nouvel épisode de sécheresse pourrait rebattre les cartes de la succession de la chancelière, ce sont finalement des inondations d'une violence sans précédent [...] qui devraient jouer ce rôle à dix semaines des élections fédérales ».  « Les candidats sont sous pression », note le quotidien économique.

Pourtant, les sinistrés ne comptent pas forcément sur eux, nous apprend Libération. Libé nous emmène dans le village de Schuld, très touché, « à la rencontre des rescapés ». « À la fin on devra se débrouiller tout seuls », témoigne l'un d'eux. Pour l'heure il s'appuie comme les autres « sur l'aide des bénévoles ». Oui, c'est le « temps de la solidarité », confirme Le Parisien Aujourd'hui en France : « Les volontaires ont afflué par centaines pour aider au nettoyage. »