La Suède dévorée par les feux de forêts ; les Pays-Bas submergés par la montée des eaux sur ses côtes, la République tchèque minée par les orages à répétition, les inondations et les coulées de boue… Voilà, d’après Libération, les risques encourus par l’Europe en 2050. Un scénario catastrophe qui est tout à fait plausible pour ne pas dire certain…

En effet, hier, le Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, a publié un nouveau rapport pour le moins alarmant, dont les conclusions avaient fuité il y a quelques semaines et dont nous avions fait l’écho dans cette revue de presse.

Les experts, pointe Libération, constatent que « toutes les régions du monde sont déjà affectées par des dérèglements sans précédent et grandissants. Le changement climatique est en train de se dérouler sous nos yeux, on en a la confirmation, pointent les scientifiques qui soulignent aussi que la montée des eaux, l’acidification des océans, la fonte des calottes et glaciers sont irréversibles d’ici des centaines ou des milliers d’années. »
Passer aux actes…
Alors après nous, le déluge ? Non, répond Libération, le déluge, on y est déjà… Il n’y a qu’à voir ce qui se passe en Grèce, en Turquie, aux États-Unis… « Maintenant, le plus dur reste à faire, pointe le journal : passer aux actes. Et c’est là que ça se corse. Car on ne voit pas bien comment éviter de franchir le seuil fatidique de +1,5 degrés sans remettre en cause notre modèle de développement. Les populations y sont-elles prêtes ? Pas sûr, affirme Libération. Et aucun pays ne voudra se lancer en premier de crainte d’être dépassé économiquement par ses voisins. Ce doit être une décision collective. Or dans le contexte actuel de tensions géopolitiques, une unanimité paraît illusoire. La prochaine COP, en novembre à Glasgow, s’annonce cruciale. Ce sera la première après le retour des États-Unis dans l’accord de Paris, et une des dernières à pouvoir prendre les décisions qui s’imposent avant qu’il ne soit trop tard. Les dirigeants de la planète doivent comprendre une fois pour toutes qu’ils sont tous dans le même bateau. »
Au centre du débat présidentiel ?
« Été extrême, urgence absolue », renchérit Le Monde. Pour le quotidien du soir, « le débat sur les décisions urgentes et drastiques à prendre pour lutter contre le changement climatique doit être placé au centre de l’élection présidentielle française. Au-delà des alertes du Giec et du ciel, il est temps de passer plus résolument à l’action en veillant à la fois à rassurer par des aides systématiques aux inévitables reconversions professionnelles, et en détaillant les perspectives positives d’une mutation mondiale où se joue rien de moins que le salut de l’humanité. »
Fuite en avant
Alors, « l’humanité est-elle capable d’un sursaut ? », s’interroge Ouest-France. « La défiance actuelle des opinions publiques incite à en douter ! », soupire le journal. D’autant que « le 29 juillet dernier, l’humanité a dépensé pour l’année 2021 l’ensemble des ressources que la Terre peut régénérer en un an. C’est ce qu’a annoncé le WWF, le Fonds mondial pour la nature. L’effet Covid, observé en 2020, est donc effacé ! Et la fuite en avant continue, constate encore Ouest-France. Les enfants nés cette année en France peuvent espérer vivre jusqu’en 2100. D’ici là, que sera devenue la planète, s’interroge le journal, si nous ne parvenons pas à nous entendre pour préserver notre avenir commun ? »
Prise de conscience européenne ?
« Au pied du mur », insiste La Croix. La Croix qui veut garder espoir en constatant que « l’Union européenne a pris la mesure de l’enjeu en se fixant l’objectif contraignant de parvenir à la neutralité climatique d’ici à 2050. L’Europe qui entend clairement exercer un leadership sur le dossier climatique. Il faut s’en réjouir », s’exclame le quotidien catholique. Mais « elle gagnera encore en crédibilité en aidant des pays plus défavorisés à s’adapter aux conséquences du réchauffement et en les soutenant dans la voie d’un développement durable. Les pays du Sud subissent en effet les conséquences négatives d’un développement économique déséquilibré dont ils n’ont guère profité. Ce n’est que justice, estime La Croix, que de les aider à financer leur transition en même temps que nous faisons la nôtre. »