C’est la question qui agite les plumes des commentateurs ce lundi matin -: Christiane Taubira a remporté, sans grande surprise, la Primaire populaire de la gauche hier, mais les autres prétendants de gauche à l’Elysée n’ont aucune intention de se ranger derrière elle…

Voilà donc « une candidature de plus à gauche », souligne Libération. Une candidature qui ajoute « davantage de complexité encore à un camp politique qui ne s’y retrouve plus. » Certes, pointe encore le journal, « près de 400.000 personnes se sont mobilisées pour désigner la personne la plus apte à porter les couleurs de la gauche. Ce n’est pas rien. (…) Mais l’initiative a été lancée trop tard et les désaccords entre les uns et les autres sont trop grands. » Et Libération de s’interroger : « alors ? La gauche est-elle condamnée à un suicide électoral ? Les jours qui viennent le diront. »

« La chronique d’un gâchis annoncé », s’exclame Le Figaro. « La victoire de Christiane Taubira n’est pas plus le reflet de l’opinion ou de la volonté réelle du 'peuple de gauche' qu’un sondage, affirme le quotidien de droite. Et les parrains de la Primaire populaire le savaient à l’avance. Ils ont fait le pari que la médiatisation du scrutin permettrait sinon de dissuader les candidats déjà lancés dans la campagne, du moins de les discréditer en leur faisant porter la responsabilité de la division. Peut-être un léger effet primaire se traduira dans les sondages. Sans doute pas assez, estime encore Le Figaro, pour transformer l’offre Taubira en solution magique aux maux de la gauche. Laquelle se réveille ce lundi matin toujours fracturée. »
Comment dissiper la confusion à gauche ?
En effet, toujours plus de divisions à gauche, souligne La Charente Libre : « le vaudeville d’une gauche éparpillée que la Primaire populaire promettait de clore risque de connaître de nouveaux épisodes très éloignés sur la forme et le fond de ce que devrait être une campagne présidentielle. Dans la tourmente, Anne Hidalgo se retrouve en victime expiatoire, incapable de relancer une campagne inaudible et sommée de renoncer face à la reine du jour, dont le programme est un quasi-copié-collé du sien. La décantation qui se profile, notamment autour des prêts bancaires indispensables pour mener campagne, n’annonce pas un sursaut unitaire à gauche, mais un sauve-qui-peut dans la perspective des législatives post-présidentielle où le PS jouera sa survie. »

En tout cas, relève Le Parisien, « Christiane Taubira va, dès ce lundi matin, passer des coups de fil à tous ses concurrents de gauche. 'Les appareils politiques sont très ébranlés par ce résultat, quoi qu’ils disent' assure son principal conseiller, l’ex-député PS Christian Paul. L’équipe de l’ex-garde des Sceaux compte aussi sur une dynamique sondagière dans les prochains jours pour mettre un peu plus la pression sur ses concurrents. Et dissiper la confusion à gauche. »
Ukraine : de quoi Poutine est-il capable ?
A la Une également : les tensions autour de l’Ukraine… Le Figaro tente de se mettre dans la tête de Vladimir Poutine… « Jusqu’où l’ex-lieutenant-colonel des services soviétiques prendra-t-il aujourd’hui le risque de tenir la dragée haute aux puissances occidentales et à l’Otan ? 'Le cœur de la stratégie de Poutine, c’est de se dire : nous sommes prêts à en faire davantage sur l’Ukraine et à l’emporter parce que l’objectif est plus important pour nous que pour eux', souligne Alexander Baunov, du centre Carnegie de Moscou. Quant au Wall Street Journal, il affirmait récemment : 'au pouvoir depuis 1999, Vladimir Poutine prend aujourd’hui les plus grands risques de sa carrière pour tenter de retrouver la gloire perdue de la Russie et de racheter ce qu’il perçoit comme les injustices du passé'. »
Alors, s’interroge Le Figaro, Poutine va-t-il lancer les hostilités ?
« Certains observateurs, notamment anglo-saxons, estiment que le président russe, dans une posture de rupture, serait résolu de passer à l’action, possiblement après les JO de Pékin, où il se rendra le 4 février. Tous les plans seraient à l’étude, dit-on, de l’attaque massive sur Kiev aux opérations hybrides, en passant par le déploiement de systèmes d’armes. D’autres réfutent une invasion de l’Ukraine, notamment les autorités russes elles-mêmes. Pour autant, 'personne n’a intérêt à la fin de l’escalade+, analyse une bonne source russe à Moscou, pointe le journal. ' D’un côté, cette crise a redonné sa vigueur à l’Otan, poursuit cette source, de l’autre, elle a servi Vladimir Poutine en lui ayant permis de nouer pour la première fois le dialogue avec les Américains sur ses “garanties” de sécurité. Et ainsi, objectif majeur pour lui, de renforcer ses positions avant l’élection présidentielle de 2024…' »