Pour l’instant, mystère… « Que nous dit ce non-dit ? », s’interroge L’Opinion. « À Berlin, lundi, Emmanuel Macron a assuré connaître le nom de son futur Premier ministre sans pour autant le révéler. (…) D’évidence, il y a dans cette nomination cachée de la tactique, estime le quotidien libéral : gagner du temps dans l’optique de mieux évaluer la force des adversaires, les alliances et les dissidences. Et de la manœuvre politicienne : temporiser parce que l’arrivée du successeur de Jean Castex ouvrira immédiatement une campagne législative que le chef de l’État veut la plus courte possible. »

« Macron face au casse-tête de l’après Castex », titre Le Figaro. On devrait être fixé rapidement, estime le journal : « "le fait que le président ait annoncé lundi à Berlin qu’il connaissait le nom de son prochain Premier ministre, montre que les choses ne vont plus traîner", analyse-t-on en hauts lieux. (…) Le Conseil des ministres de ce mercredi marquera a priori la fin du gouvernement Castex. "Tous les signaux concordent en ce sens", glisse un conseiller de l’exécutif. La semaine dernière, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, avait fixé la date butoir du vendredi 13 mai, fin officielle du premier mandat d’Emmanuel Macron. Après un peu plus de deux semaines de flottement, les membres du gouvernement s’apprêtent bel et bien à faire leurs adieux. Demain soir, le Premier ministre recevra à Matignon ses quarante ministres, ministres délégués et secrétaires d’État pour un dîner d’au revoir. »

Le Figaro ne se risque pas au petit jeu des pronostics mais, analyse-t-il, « le profil du prochain locataire de Matignon devrait servir de boussole et donner de précieuses indications sur la tournure qu’entend donner Emmanuel Macron à son second mandat. De quel côté penchera la balance qui soupèse le "en même temps", et de droite et de gauche ? La promesse d’une planification écologique sera-t-elle vraiment incarnée au plus haut niveau gouvernemental ? Quels équilibres ministériels accompagneront l’impétrant ? À partir des choix présidentiels, l’horizon se dégagera. Commencera alors vraiment la campagne pour les élections législatives. Les oppositions ajusteront leurs discours et leurs attaques. »

Sud-Ouest pour sa part s’agace de cette si longue attente… « Si la France n’est pas encore entrée dans la VIe République, elle ne vit plus depuis belle lurette au temps de la IVe. Or, sous couvert de "nouveau monde", ces atermoiements, cette attente, ce ballet des noms jetés en pâture ne sont pas sans rappeler le triste manège des républiques précédentes. Il est donc temps que cela cesse. »

La sécheresse à la Une de Libération. « Agriculture : la France dans un cul de sec », lance le journal. « Après un hiver sans précipitation et un printemps historiquement chaud, les récoltes estivales s’annoncent déjà catastrophiques. De mauvais augure pour les producteurs ainsi que les consommateurs. »

Et pour Libération, « le futur Premier ministre peut déjà se mettre au boulot : la sécheresse qui pointe son nez, et qui est même avérée dans certains territoires, va rapidement l’obliger à rentrer dans le vif du sujet des mesures d’urgence à prendre mais surtout des inflexions de moyen et long terme à engager. Bref, à décliner sous la pression et très concrètement ce concept de planification écologique. Car les sécheresses, on le sait, vont se multiplier, ce qui suppose d’anticiper. »

Autre urgence pour le futur Premier ministre : le pouvoir d’achat. « Contenir la flambée des prix », titrent Les Dernières Nouvelles d’Alsace. « On ne saurait trop conseiller à Emmanuel Macron de bien écouter les partenaires sociaux, affirme le quotidien alsacien, dont Laurent Berger (CFDT), qui a été ferme hier : mettre la réforme des retraites sur la table cet automne, alors qu’il y a un problème de pouvoir d’achat et que la conjoncture restera incertaine, "c’est explosif". Donc, concluent les DNA, il y a ce qui est urgent et doit être traité tout de suite, et ce qui est important, mais peut attendre. Question de méthode. »