Après la question de savoir qui sera le nouveau Premier ministre – on en parlait hier et on va en reparler dans quelques instants – la presse se projette encore plus loin ce jeudi et s’interroge d’ores et déjà sur les législatives de la mi-juin. Qui va l’emporter ? D’après le baromètre Harris Interactive pour Challenges, un sondage largement détaillé dans La Dépêche du Midi, l’union de la gauche, la NUPES, arriverait en tête des intentions de vote au plan national, avec 28% suivi de près par la majorité présidentielle, Renaissance, ex-LREM, avec 26%, et arrive en troisième position le Rassemblement national avec 24%.

Toutefois, si la gauche arrivait donc en tête au premier tour, « cela ne suffirait pas pour la propulser au rang de première force politique dans la future Assemblée et Jean-Luc Mélenchon au poste de Premier ministre », pointe La Dépêche. C’est le camp présidentiel qui l’emporterait au second tour, avec entre 300 et 350 sièges, contre plus d’une centaine pour la NUPES.
Elan à gauche mais… insuffisant !
Autre sondage, celui publié ce matin par Libération, qui conforte la dynamique à gauche : « l’union rallume la gauche », lance Libé en Une. « Selon une enquête Viavoice, 78% des sympathisants de gauche soutiennent l’alliance entre insoumis, écolos, socialistes et communistes. De quoi, malgré les désaccords, rêver d’une présence massive à l’Assemblée. »

Alors, « un élan, certes mais jusqu’où et jusqu’à quand ? », s’interroge le journal. « Le pari est loin d’être gagné, pointe Libération. Certes, le bloc de gauche est haut dans les sondages à l’échelle nationale, mais la carte des résultats électoraux de Mélenchon au premier tour dessine une France coupée en deux. Très fort dans les centres-villes et les quartiers populaires, moins dans la France rurale et périphérique. Il n’est en tête que dans 104 circonscriptions, contre 256 pour Macron. Selon un sondage OpinionWay pour Les Echos, le camp du président réélu remporterait entre 310 et 350 sièges, soit la majorité absolue (correspondant au seuil de 289 députés). »
Qui ! ?
Et on revient au futur Premier ministre… dont on devrait connaître le nom « entre vendredi et lundi, mais rien n’est certain », pointent Les Dernières Nouvelles d’Alsace. « Plusieurs noms circulent, dont celui d’Élisabeth Borne, actuelle ministre du Travail. Le Canard Enchaîné évoque Audrey Azoulay, actuelle directrice générale de l’Unesco et ancienne ministre de la Culture. Si Emmanuel Macron nommait un homme, c’est Julien Denormandie, actuel ministre de l’Agriculture, qui revient le plus souvent dans les pronostics. »

En tout cas, pour il ou elle, « la tâche sera rude », affirme Le Parisien. « Tenir la majorité durant les législatives ; faire passer la réforme des retraites ; ne pas faire d’ombre à Macron ; contenir la colère sociale et incarner l’enjeu climatique. »
Chambardement économique mondial…
Le tout dans un contexte économique mondial explosif…

Attention, prévient Le Figaro en première page : « inflation, taux, croissance: le monde en état d’alerte. (…) Les banques centrales relèvent une à une les taux d’intérêt pour essayer de contrer la flambée des prix. Au risque de casser l’activité économique qui ralentit déjà partout. »

Commentaire du Figaro : « Pour un quinquennat placé sous le signe du pouvoir d’achat et des tensions sociales, ce grand chambardement tombe bien mal. La cigale, ayant beaucoup trop chanté, se trouve aujourd’hui fort dépourvue. Au moment où le ciel s’assombrit, l’État serait bien inspiré de reprendre, enfin, la maîtrise de ses dépenses. À un mois des élections législatives, telle visiblement n’est pas la priorité du gouvernement, déplore Le Figaro, le gouvernement qui a encore signé hier pour plusieurs milliards d’euros de chèques sans provision. »
Qui a tué la journaliste Shireen Abu Akleh ?
Enfin la mort de la journaliste Shireen Abu Akleh, tuée hier matin par balle, lors d’une opération militaire de l'armée israélienne en Cisjordanie. « Israéliens et Palestiniens, constate Le Figaro, se rejettent la responsabilité de la mort de cette icône médiatique pour des millions de télé­spectateurs dans le monde arabophone. »

Le service CheckNews de Libération a analysé une dizaine de vidéos amateur tournées au moment des faits. « Elles attestent d’affrontements dans cette zone, et de la présence de soldats israéliens dans la rue où la journaliste Shireen Abu Akleh a été tuée. (…) Hier, les condamnations se sont multipliées au sein de la communauté internationale, des Etats-Unis à l’Union européenne, en passant par l’Unesco. Ces différents Etats et institutions appelant de leurs vœux une enquête 'transparente' et 'indépendante'. »