Propos remarqués hier soir du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, sur France 5 : « le Mali est aujourd’hui dirigé par 5 colonels qui ont pris le pouvoir. Et c’est avec une junte de ce type qu’il faudrait qu’on travaille, alors qu’ils dénient tout processus démocratique au Mali ?! »

Des propos repris notamment par Le Monde. « Le retrait des troupes françaises au Mali se précise », pointe le journal. « Jean-Yves Le Drian prépare les esprits. "Le président Macron veut que nous nous réorganisions, a encore déclaré le chef de la diplomatie française. Nous ne partons pas (du Sahel), mais nous allons nous réorganiser pour que la lutte contre le terrorisme continue". »
Réduire la voilure…
« C’était écrit depuis plusieurs mois, soupire Libération. La succession des coups d’État dans la région du Sahel et la montée du sentiment anti-français ont fini par rendre intenable le maintien de la force Barkhane au Mali. Envoyés dès 2013 pour répondre à l’appel d’un État malien pris à la gorge par les djihadistes, les militaires français ne sont pas parvenus à bâtir avec les cinq pays de la sous-région, ni avec les partenaires européens, une unité assez forte pour s’imposer localement. Encore moins venir à bout des djihadistes qui n’ont cessé, malgré les coups portés contre leurs chefs, de renaître de leurs cendres et même de se démultiplier en divers groupes plus ou moins ennemis, jusqu’à cerner la zone sur plusieurs fronts. (…) Entre faux pas diplomatiques, sentiment conscient ou inconscient de toute-puissance sur le terrain et déconnexion croissante avec la population civile, les Français ont fini par perdre de leur superbe dans la région, pointe encore Libération, sans compter que leurs ennemis n’ont pas mégoté sur les tentatives de désinformation. Il n’y a plus d’autre choix que de réduire la voilure avant que la situation n’empire encore. Dans quelles proportions ?, s’interroge le journal. C’est tout l’objet des discussions en cours. »
Où installer les bases ?
Alors, « l’avenir de l’opération française au Sahel va se jouer dans les semaines, voire les jours à venir, croit savoir Le Figaro. (…) Deux dates, au moins, jalonneront le calendrier : le sommet Europe-Afrique prévu jeudi et vendredi, et le débat au Parlement en France, les 23 et 24 février. Les pays européens engagés dans la task force Takuba, composée de forces spéciales, ont promis des décisions la semaine prochaine. La réduction du format de Barkhane est une question posée depuis plusieurs mois, rappelle Le Figaro. Elle ne date pas de la montée des tensions. Mais les autorités françaises avancent prudemment en ne perdant pas de vue la menace terroriste. Celle-ci se diffuse désormais vers les États du golfe de Guinée. L’avenir de l’intervention au Sahel se jouera à une échelle régionale plus large. Mais son organisation logistique s’avère particulièrement complexe : où installer les bases ? », s’interroge le journal. « Comment mener des opérations sans être au Mali, où prospèrent le JNIM, lié à Al-Qaïda, et l’EIGS, affilié à Daech ? Certains pays comme le Niger ont aussi fait savoir qu’ils ne souhaitaient pas accueillir de contingents européens. (…) Si rien ne semble pouvoir sauver la présence française au Mali, conclut Le Figaro, quitter le terrain ne sera pas si simple. »
PSG-Real Madrid : une finale avant l’heure…
À la Une également, le choc ce soir en Ligue des champions, 8e de finale aller : PSG-Real Madrid…

« Le grand vertige », s’exclame L’Équipe. Ce match « offre au PSG l’occasion de lancer véritablement sa saison et à son entraîneur celle de démontrer que son équipe est vraiment sur la bonne voie. »

Reste que le quotidien sportif n’est pas vraiment rassuré : « le constat est que le PSG ne peut pas viser autre chose que la victoire finale, mais son jeu du moment peut difficilement le lui faire espérer. »

« Comme un soir de finale », lance Le Parisien. Il n’existe pas de plus belle affiche… : « PSG-Real Madrid en ouverture des rencontres à élimination directe de la Ligue des champions exhale déjà donc un parfum de finale, avec la chute le 9 mars au match retour d’un puissant d’Europe. Il y aura alors un battu déconfit qui ne pourra au mieux que se consoler avec le gain de son championnat national. »

Le Parisien, lui, veut y croire : « Le PSG peut s’affranchir de l’obstacle, il en possède les codes et le mode d’emploi. »