« Conflit à la frontière ukrainienne : Poutine arrête ses chars », lance Libération. En effet, pointe le journal, « après plusieurs mois d’escalade et de négociations avec les Occidentaux, la Russie a montré hier des premiers signes de détente en retirant certaines de ses troupes amassées vers l’Ukraine. Un premier signal fragile qui reste à vérifier, a martelé Joe Biden dans la soirée, après s’être entretenu au téléphone avec Emmanuel Macron. »

« L’horizon d’une désescalade », ose croire Le Figaro. « La voie s’ouvre pour une sortie diplomatique. Et chacun peut désormais prétendre sortir gagnant de cette crise. Sans faire la guerre, Poutine a semé le chaos en Ukraine, montrant son pouvoir de déstabilisation. Il a obtenu la garantie que l’adhésion à l’Otan de ce pays de l’espace russophone ne serait pas pour demain et que ses préoccupations sécuritaires seraient prises en compte à l’avenir. Il a fait comprendre à Kiev que ni les États-Unis ni l’Europe n’iraient se battre en Ukraine… Mais il a aussi redonné une raison d’être à une Otan que l’on disait en état de "mort cérébrale". Après les divisions provoquées par les années Trump et les ratés de la présidence Biden (Afghanistan, affaire Aukus), les Occidentaux ont serré les rangs pour montrer un front uni. Et, contrairement aux précédents en Géorgie et en Crimée, l’Amérique peut se targuer d’avoir fait reculer Poutine. »
Double ligne rouge…
« Peut-on croire à une désescalade ? », s’interroge en écho Ouest France. « Un decrescendo diplomatique est peut-être amorcé. Il est tôt pour s’en féliciter, mais il est essentiel de s’y tenir et d’y travailler. Car le conflit qui oppose d’un côté la Russie et l’Ukraine, et plus largement la Russie et le camp occidental, s’inscrit dans la durée, affirme le quotidien du grand ouest. La pente de l’histoire pousse Kiev dans une direction qui est considérée par Vladimir Poutine, et par tout autocrate qui pourrait le remplacer au Kremlin, comme une double ligne rouge absolue. La première porte sur la question de l’adhésion à l’Otan. »

Et « la seconde, dont on a peu parlé ces derniers jours compte tenu de la prédominance des peurs militaires, c’est, relève Ouest France, une éventuelle adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne. Sur la place Maïdan, à Kiev, c’est sur ce dossier qu’est née la révolution ukrainienne fin 2013, prélude à l’intervention russe. Une telle perspective est vécue par Vladimir Poutine comme tout aussi menaçante que l’Otan. Car c’est la société ukrainienne elle-même qui basculerait dans un modèle occidental, irrécupérable par la peur. La démocratie, aussi, peut être une arme. »
La Russie veut que rien ne bouge…
En effet, pointent Les Dernières Nouvelles d’Alsace, « rappelons que Poutine a deux obsessions : préserver la sphère d’influence de sa "grande" Russie et conserver son pouvoir autocratique. Il ne pouvait en aucun cas laisser se développer les manœuvres trop voyantes de Joe Biden pour rapprocher l’Ukraine de l’Alliance atlantique et encourager l’évolution démocratique du pays. Sans réel poids économique, la Russie devait montrer ses muscles. Elle l’a fait. Macron et Scholz, au nom de l’Union européenne, ont joué leur rôle de médiateurs. Hier Poutine a affirmé, sur un ton presque bonhomme : "la Russie ne veut pas d’une guerre". Il dit la vérité, pointe le quotidien alsacien : la Russie veut juste que rien ne bouge. Elle semble s’être sérieusement rapprochée de son objectif ces derniers jours. Tant pis si, chez ses voisins, des peuples rêvent de changement. »
Mbappé : encore lui !
À la Une également, la victoire du PSG hier soir face au Real Madrid, 1 à 0…

« Mais si, c’est encore lui ! », ironise L’Équipe en première page. Et il ne s’agit pas de Messi mais bien de Mbappé, sauveur des Parisiens avec ce but à la dernière minute. « Un passement de jambes, une frappe enroulée : l’attaquant parisien a fait basculer la soirée dans le sublime sur une action exceptionnelle, s’extasie le quotidien sportif. Une action décisive qui va nourrir sa légende. (…) Lionel Messi, lui, a raté un pénalty à la 62e minute. »

« Un succès sur le fil mais tellement mérité », commente pour sa part Le Parisien. « C’est évidemment Kylian Mbappé qui a délivré les siens. Fou, fou, fou ! »