« Vous souhaitez vous tester avant le réveillon de Noël. Bonne idée ! », s’exclame Le Courrier picard. « A condition de pouvoir décrocher un rendez-vous ou trouver un autotest en pharmacie… »

En effet, « ruée et pénurie avant le 24 », constate Le Télégramme. « Près de 900.000 tests sont désormais réalisés quotidiennement, dont une grande moitié d’antigéniques, pointe Le Parisien. "C’est une folie, j’en peux plus !", s’exclame Cyril Colombani, président de l’Union syndicale des pharmaciens d’officine dans les Alpes-Maritimes. Son téléphone sonne sans interruption, du matin au soir. Des familles en larmes veulent à tout prix un rendez-vous. Elles lui disent : "si on ne peut pas tester nos enfants, on ne pourra pas voir les grands-parents". (…) Partout, on se teste, la boule au ventre, en espérant un verdict clément, relève encore Le Parisien. (…) Cette angoisse collective résulte d’un triste paradoxe. L’autre peut être un danger, alors même que nous en priver nous rend malade. En pleine épidémie, ces retrouvailles (de Noël) constituent un besoin vital et la seule trêve admise en pleine guerre contre le virus. »
La campagne présidentielle entre parenthèses
Répercussions sur le moral des Français, mais aussi sur le moral des politiques. En effet, constate encore Le Parisien, « la campagne présidentielle a disparu depuis vendredi. On ne parle plus que de la menace Omicron. Et ça n’est que le début. L’élection risque d’en être chamboulée. L’initiative controversée de Christiane Taubira, la préparation de la campagne de Valérie Pécresse, les tweets de Jean-Luc Mélenchon, le ralliement de Philippe de Villiers à Éric Zemmour : tout passe au second plan. Il n’y en a plus que pour Omicron et sa progression fulgurante qui fait craindre le pire à l’hôpital. »

« Elysée 2022 : ce sera une campagne covidentielle », titre L’Opinion. « Dans les états-majors, on pressent que la nature de la campagne va changer. (…) "Au minimum, il n’y aura pas de grands meetings avant mi-février. Cela va empêcher le match de commencer", acte un ministre », interrogé par le journal. « Personne n’avait imaginé que la présidentielle puisse être perturbée à ce point. (…) Une seule certitude : la télévision prendra une place encore plus importante. »
Poussée des abstentionnistes
Un contexte qui devrait encore favoriser l’abstention… C’est ce que craint La Voix du Nord : « abstention : rallumez la lumière, vite ! », prévient le quotidien lillois. Une dernière enquête montre que 27% des électeurs ont l’intention de bouder les urnes pour la présidentielle. « C’est un phénomène de masse qui se nourrit du non-renouvellement du casting et de l’absence de campagne clivée. (…) Montée de l’individualisme, défiance à l’égard du personnel politique, syndrome de l’"àquoibonnisme"… Tout est bon pour expliquer cette démobilisation. Mais elle ne signifie en rien un recul de l’engagement, estime La Voix du Nord. L’abstention n’est pas un signe de dépolitisation mais de recomposition politique, avec une demande de plus de transparence, de démocratie directe. Et ce débat institutionnel, fondamental ne franchit pas le mur du son, assourdi qu’il est par le fracas des propositions sécuritaires. Il devrait au contraire alimenter une vision énergique de l’avenir de la Ve République, à bien des égards, empesée. »
Colère salariale
Enfin, autre sujet, cette fois à la Une de Libération : les hausses de salaires… « Ras l’obole », lance le journal. « Mobilisés pour faire tourner le pays pendant la crise sanitaire, les travailleurs de l’agroalimentaire, du commerce ou du transport s’indignent de l’immobilisme du gouvernement qui refuse une réelle hausse du smic. »

Libération qui s’agace : « quand l’économie est repartie plus fort que jamais, les patrons ont engrangé les dividendes et eux… n’ont rien vu tomber sur leur compte en banque. Rien de plus que l’ordinaire, c’est-à-dire, pour beaucoup, un smic à peine amélioré malgré, bien souvent, des conditions de travail difficiles. (…) D’où cette colère que l’on sent monter ici ou là et ces grèves qui s’organisent dans des entreprises peu habituées à ce genre de mouvements sociaux. »

Et Libération de prévenir : « le sujet va s’imposer très vite entre partenaires sociaux lors des négociations de branches prévues fin janvier. Et cette colère doit absolument être entendue. Ces employés et ouvriers – qui ne s’arrêteront pas si la France devait se reconfiner, au contraire des cadres qui peuvent télétravailler –, ne demandent pas la lune, juste une revalorisation de leurs salaires, à la hauteur de l’effort fourni. »

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