« On a joué le jeu, on est vaccinés, on se fait tester. On en a marre. » Voilà en quelques formules l’état d’esprit des Français en cette veille de Noël et alors que le tsunami Omicron menace. Quelques formules à la Une du Monde qui montrent « la grande lassitude face à une épidémie de Covid-19 qui n’en finit pas. (…) Oubliée la sidération de la première vague, terminés les applaudissements pour les soignants toujours sur le pont, envolés les espoirs du retour à une vie normale avec le vaccin. Première dose, deuxième dose, troisième dose… soupire Le Monde, les Français ont appris à vivre au rythme des rappels et des tests PCR, un masque sur le nez et le passe sanitaire en poche. La cinquième vague n’a pas encore atteint son pic que plane déjà la menace de la sixième, annoncée après les fêtes. Le sentiment d’un jour sans fin. »
Et maintenant un passe sanitaire en entreprise ?
Encore et toujours des contraintes… Dernier projet en date : le passe sanitaire en entreprise.

En effet, précise Le Parisien, « la propagation fulgurante du variant Omicron oblige le gouvernement à réagir. Au-delà du projet de passe vaccinal, qui doit être examiné à l’Assemblée nationale le 10 janvier, le passe sanitaire pourrait devenir obligatoire en entreprise. Autrement dit, demain, les salariés seraient contraints de montrer patte blanche pour aller travailler, comme 2 millions d’employés des établissements recevant du public — restaurants, hôtels, bars, cinéma… — le font déjà depuis la fin août. »

Fausse bonne idée ?, s’interroge Le Figaro. « Le passe n’enthousiasme personne en vérité. Les syndicats n’en veulent pas et les patrons ne sont pas franchement allant. (…) Ce qu’ils redoutent par-dessus tout ? La mise en place d’une (nouvelle) usine à gaz. » Alors, s’interroge le journal, « n’y a-t-il pas plus simple et plus efficace ? Les entreprises ont montré qu’elles pouvaient limiter les interactions entre les salariés grâce au télétravail, aux nouvelles technologies et à la réorganisation des usines. Hier, elles ont réaffirmé à la ministre du Travail qu’elles étaient prêtes à aller plus loin dans l’activité à distance et la vaccination sur le lieu de travail. »
Vers une vaccination obligatoire ?
En fait, il faut dépasser ce débat, estiment Les Échos : il faut « inscrire l’obligation vaccinale dans la loi. C’est une extrémité qu’Emmanuel Macron souhaitait éviter à tout prix. Mais déjà, l’Allemagne et l’Autriche s’y résolvent. Ici comme ailleurs, la vague Omicron impose de développer de nouvelles armes contre le Covid. Elle promet des pics de contamination à deux chiffres comme on n’en a encore jamais connus. Elle justifie une tolérance zéro vis-à-vis des 6 millions de Français non encore vaccinés, dans l’unique objectif de ne plus jamais revivre le cauchemar du printemps 2020. »

En tout cas, le passe sanitaire devrait bientôt devenir passe vaccinal : « une forme déguisée d’obligation vaccinale », pointe La République des Pyrénées. Étant donné que « ce passe ne pourra être valide qu’avec un schéma vaccinal complet. »

N’en déplaise aux antivax, insiste le quotidien béarnais, il n’y a qu’une solution : la vaccination. Et le passe vaccinal serait « une obligation salutaire. »
Chili : à gauche toute !
À la Une également : le Chili qui met le cap à gauche. « La victoire des enfants d’Allende », s’enthousiasme L’Humanité. « Après deux décennies de dictature sanglante, trente années de démocratie atrophiée par l’héritage pinochétiste, l’espoir a vaincu la peur », s’exclame le quotidien communiste.

Le tout nouveau président chilien, Gabriel Boric « est parvenu à incarner le mouvement social qui a secoué le pays en 2019 jusqu’à gagner les primaires de la gauche et à écarter du jeu politique les partis traditionnels », soulignent Les Dernières Nouvelles d’Alsace. « L’ancien leader étudiant a ensuite prospéré sur deux piliers qui ont parlé à la jeunesse et aux classes populaires : la lutte contre les inégalités et la défense de la démocratie. Agé de 35 ans, dont une dizaine seulement à faire de la politique, Gabriel Boric représente le renouveau. Emmanuel Macron a joué cette carte en 2017, rappelle le quotidien alsacien. Cinq ans plus tard, la gauche (française) cherche toujours son nouveau visage. »