Beaucoup de peurs et peu de raisons d’être optimiste à la lecture des journaux ce lundi 27 décembre. En effet, la France est « rattrapée par la lame de fond Omicron », nous alertent Les Échos. « Maxi désordre », affiche pour sa part la Une de Libération. « 100 000 nouveaux cas enregistrés le jour de Noël  : le variant se répand vite et sème l’inquiétude », lit-on. Il sera d’ailleurs « dominant en France dans quelques jours » précise Le Monde, un variant qui « présente une transmissibilité accrue et menace de désorganiser la société selon le conseil scientifique », même si « des données préliminaires laissent penser que sa dangerosité pourrait être moins importante » que celle du variant Delta.
La menace d’un pays à nouveau paralysé
Omicron pourrait à nouveau mettre le pays à l’arrêt, c’est ce que redoute notamment L’Humanité. Le journal revient sur « le spectre de la paralysie », et il explique que « la flambée de l’épidémie de Covid met l’économie et le pays au bord de l’arrêt forcé ». Aujourd’hui en France note de son côté que l’hôpital fait face à « une semaine noire ». L’absentéisme des soignants malades « fragilise encore plus les établissements de santé », alors qu’en une semaine « le nombre d’admissions est en hausse de 11% et que le taux d’incidence est à un niveau jamais égalé en France » : « 650 personnes sur 100 000 sont contaminées ». Le Parisien relève aussi que les liaisons aériennes sont déjà touchées, avec « une série de vols internationaux annulés faute de personnel navigant ». Le monde du sport est déjà concerné, nous dit par ailleurs L’Équipe : en rugby, le TOP 14 a été « grandement perturbé » ce week-end avec quatre matches sur sept ajournés. Cette « dégradation de la situation sanitaire » pourrait affecter d’autres sports et d’autres compétitions « dans les semaines à venir ».
Quelle riposte ?
Et la question de la riposte est également, évidemment, dans tous les kiosques. « Devant l’envolée des contaminations, l’exécutif convoque un Conseil de défense sanitaire ce lundi après-midi », rappelle Le Figaro. À l’ordre du jour, selon le journal : « l’instauration d’un éventuel couvre-feu et la diminution probable de la durée d’isolement des cas contacts ». Une mesure est déjà connue, souligne Libération, à savoir la mise en place d’un passe vaccinal. Or, à quelques mois de la présidentielle, Emmanuel Macron joue gros, Aujourd’hui en France le voit bien : si le président jouit d’une côte de popularité élevée, à 40% d’opinions favorables, « le tsunami Omicron est susceptible de rebattre les cartes ». « Toute erreur stratégique peut se payer cher en termes de santé publique ». Mais attention prévient l’édito de L’Humanité : « En politique, peut-être plus qu’en tout autre domaine, la peur n’est jamais bonne conseillère et le Conseil des ministres extraordinaire convoqué ce lundi aurait intérêt à ne pas céder à la panique s’il ne veut pas qu’elle gagne le pays ».
La mort de Desmond Tutu
Entre politique et religion, lui avait œuvré à la réconciliation et à l’unité de son pays. La mort de Desmond Tutu fait également la Une des journaux. « L’architecte de la réconciliation sud-africaine », titre Le Figaro. Le « dernier géant anti-apartheid », comme le présente L’humanité. Il est décédé hier à l’âge de 90 ans, après « une vie de combat » nous dit Aujourd’hui en France. L’« invincible Desmond Tutu » pour Libération, un proche de Nelson Mandela, prix Nobel de la paix 1984. Il a été « le premier archevêque anglican noir » rappelle Libé, mais il était aussi entre autres « un fervent défenseur de la communauté LGBT+ ». Et l’un des plus beaux hommages est rendu évidemment par La Croix. Le journal catholique précise que pour Monseigneur Tutu, « l’engagement pour la justice, la dignité de tous, l’écologie aussi était indissociable de sa foi. Une foi travaillée, méditée, proclamée, mais une foi subversive aussi ». La Croix cite ici le principal intéressé à ce sujet : « Quand les puissants de la terre nous critiquent parce que nous faisons cette chose très laide qui consiste à mélanger la religion à la politique, nous répondons : mais vous, quelle Bible lisez-vous ? » Pour La Croix, c’était donc ça Desmond Tutu : « un infatigable défenseur des plus faibles ».
« Des lueurs de Noël dans la nuit d’Haïti »
La Croix présente également le combat d'un autre religieux, avec un reportage saisissant : « des lueurs de Noël dans la nuit d'Haïti ». Le journal nous partage le Noël du père Michel Briand, « missionnaire en Haïti depuis plus de 35 ans ». Il a été détenu pendant trois semaines par un gang au printemps dernier, explique La Croix mais, malgré cela, il « veut rester auprès d'une population éprouvée par la violence et la misère ». Et avec lui, à la paroisse Saint-Roch, les Haïtiens retrouvent quelque peu « l'espoir d'une vie meilleure », affirme le journal.