Ça n’est ni Emmanuel Macron qui en parle ce matin dans Le Télégramme ou dans Les Dernières Nouvelles d’Alsace, ni Eric Zemmour dans La Voix du Nord, ni Valérie Pécresse dans Le Figaro, ni Jean-Luc Mélenchon dans Libération.

Non, « garantir un avenir vivable », c’est l’espoir du GIEC, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat qui a publié hier le troisième et dernier volet de son sixième rapport d’évaluation, dont la synthèse est prévue pour septembre.

Le temps presse mais il est encore temps, affirme le GIEC. Nous avons encore quelques années… Car, pointe Le Monde, « sans une réduction immédiate et drastique des émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs, il sera définitivement impossible de limiter le réchauffement à 1,5 degrés par rapport à l’ère préindustrielle. Maintenir à portée de main cet objectif implique d’atteindre un pic des émissions au plus tard en 2025, avant une décrue dans tous les domaines. Les changements à opérer sont majeurs, relève encore Le Monde, et passent par une réduction importante des énergies fossiles, l’accroissement des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique et de l’électrification, les modifications des modes de vie, une hausse substantielle des financements et l’aide de l’innovation technologique. »
Pas le choix !
Libération résume ainsi ce rapport du GIEC : « si l’humanité veut éviter le chaos climatique, pas le choix : il lui faut dès maintenant transformer en profondeur les modes de production et de consommation, dans tous les secteurs, des transports à l’agriculture en passant par les bâtiments. »

Certes pointe le journal, « les émissions mondiales de CO2 liées à l’énergie ont grimpé de 6 % en 2021 pour atteindre un record historique, note Libération. En cause, notamment, l’utilisation accrue du charbon, favorisée par la flambée des prix du gaz. »

Toutefois, tempère Libération, « le rapport du GIEC prouve qu’il ne s’agit pas d’une fatalité : un large panel de possibilités existe déjà pour réduire les émissions de gaz à effet de serre à court, moyen et long termes. Dans chaque secteur, il est possible d’agir, il y a d’ailleurs +de plus en plus de preuves de l’action climatique+, remarque le GIEC. Mais il faut réduire les émissions de gaz à effet de serre 'immédiatement et fortement', partout, souligne ce dernier, sans quoi limiter le réchauffement à +1,5 % sera 'hors de portée'. »
Ukraine : « il y aura un avant et un après Boutcha »
À la Une également, les massacres de civils dans la banlieue de Kiev : un tournant dans la guerre en Ukraine…

« Il y aura un avant et un après Boutcha », relève La Croix.

Pour Libération, « les exécutions de civils, comme celles à Boutcha, montrent que Vladimir Poutine est un criminel de guerre et qu’il faut cesser tout commerce avec lui, même si l’Union européenne doit en souffrir. »

Justement, il faut que l’Europe alourdisse les sanctions, affirme Le Parisien : « comment tergiverser encore sur le choix des sanctions, alors que seul l’arrêt total des importations de gaz et de pétrole russes, dont les recettes alimentent sa machine de guerre, pourrait peut-être stopper Vladimir Poutine ? (…) L’opinion s’impatiente, l’émotion exige des réponses, vite. Entre solidarité vraiment efficace et réalisme économique, l’Europe affronte son heure de vérité. »

Le Monde insiste : « le massacre de Boutcha impose un tournant aux Européens : abandonner cette piteuse gradation de la riposte et contrer l’offensive meurtrière de Vladimir Poutine par une réelle contre-offensive de solidarité avec Kiev. »
L’impensable possible ?
En attendant, sur le plan militaire, « les Ukrainiens croient désormais à la victoire, relève Le Figaro. Leur résistance justifie qu’Européens et Américains maintiennent et accroissent leur aide militaire. L’impensable paraît possible : la population ukrainienne en armes pourrait tenir en échec l’ours russe. Ce pays que l’Europe regarde avec ambivalence se retrouve à l’avant-garde de la 'guerre existentielle' déclarée par Poutine à l’Occident. C’est le moment d’être prudent, prévient Le Figaro : le spectre d’une défaite - inenvisageable pour le maître du Kremlin - pourrait le pousser à l’escalade, vers l’inconnu. »

En tout cas, souligne L’Opinion, « tout doit être repensé : jusqu’où peut-on parler avec Poutine, comment croire qu’un futur dans la région puisse être construit avec lui, et bien sûr, comment mettre fin à cette escalade terrible dans la folie meurtrière ? »