A J-2 de ce vote que le quotidien catholique La Croix qualifie en Une de « crucial », l’abstention peut-elle « tout changer », se demande « en manchette » Le Figaro. Selon un sondage Odoxa pour ce dernier journal, 27,4% des Français pourraient ne pas voter. C’est très précis et c’est à peine à un point du record de 2002, lorsque l’abstention au premier tour avait atteint donc 28,4%. Autre indication de ce sondage, 3 électeurs sur 10 qui se disent certains d’aller voter « ne savent pas encore pour qui ou peuvent changer d’avis ». Si on ajoute à cela que 12% des Français « ne savent pas » que le premier tour se tient ce dimanche, Le Figaro qualifie ces indications de « cauchemar » pour les sondeurs et les analystes. Toutefois, admet ce journal, « au terme d’une campagne perturbée par la crise sanitaire, puis par la guerre en Ukraine, plutôt terne sur le front des idées et dont il a été longtemps dit que l’issue était écrite à l’avance, il n’y a rien d’étonnant à ce que les sondages relèvent une démobilisation certaine de la population ».

Ce sondage indique aussi que l’abstention pourrait être plus forte chez les sympathisants de gauche

De quoi plonger dans les « affres » ce journal proche de la gauche qu’est Libération. Face à la multiplicité des candidatures à gauche, ce quotidien a tranché. Libé préconise le vote utile. Les supporters des candidats, écologiste Yannick Jadot, communiste Fabien Roussel ou socialiste Anne Hidalgo « doivent faire barrage dès le premier tour et mettre un bulletin Mélenchon dans l’urne », enjoint Libération. Lequel journal met en garde : le second tour « risque d’être plus terrible que jamais ».

Evidente allusion à la perspective d’un duel final identique à celui de 2017. Avec cependant une différence de taille, le poids dorénavant du vote à la droite de la droite

Un vote que, sans attendre le verdict des urnes, le journal Les Echos ramasse sous le méprisant vocable de « populisme ». Sur la foi de « chiffres » fournis par l’institut de sondage Ifop, le quotidien économique prédit que « le populisme va remporter le premier tour ». Car « le total des intentions de vote pour Marine Le Pen, Éric Zemmour, Jean-Luc Mélenchon et Nicolas Dupont-Aignan atteint 52 % », a calculé le quotidien économique, compte non tenu des « autres petits candidats » qui représentent, eux aussi, des votes protestataires « contre le système ». En en tenant compte, ce total « ferait 57,5 % », calcule en orfèvre le journal Les Echos.

Aujourd’hui, en tout cas, dernier jour de campagne électorale. Candidat de La République en marche, mais aussi président sortant, Emmanuel Macron est à « la Une » du quotidien Le Parisien. L’occasion pour lui de fustiger le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki

Etant rappelé que ce dernier avait critiqué Emmanuel Macron au motif que le président français continuait de dialoguer avec son homologue russe Vladimir Poutine, en déclarant que « personne n’a négocié avec Hitler »…dans un entretien avec des lecteurs du journal Le Parisien, Emmanuel Macron traite le Premier ministre polonais d’« antisémite d’extrême droite, qui interdit les LGBT » (en référence aux lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres). 

Salut confraternel, enfin (s’il nous entend), à Olivier Dubois, correspondant pour Libération, Le Point et Jeune Afrique, enlevé par un groupe jihadiste il y a pile un an au Mali 

…s’il nous entend, car, comme le rappelle Libération, RFI et France 24, ont été « brutalement » privés de diffusion au Mali. Dans Libé, Sonia Delesalle-Stolper, qui dirige le service Monde de ce journal, rassure le seul otage français dans le monde sur la croissance de ses enfants qui le « reconnaîtront », c’est sûr, lorsque sera annoncée « la seule nouvelle qui importe. Celle de ta libération », Olivier Dubois.