C’est la formule que la presse met en avant ce matin, formule tirée d’une longue interview d’Emmanuel Macron publiée par Le Parisien. Voici les propos exacts du chef de l’Etat : « les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc, on va continuer de le faire, jusqu’au bout. C’est ça, la stratégie. Je ne vais pas les mettre en prison, je ne vais pas les vacciner de force. Et donc, il faut leur dire : à partir du 15 janvier, vous ne pourrez plus aller au restau, vous ne pourrez plus prendre un canon, vous ne pourrez plus aller boire un café, vous ne pourrez plus aller au théâtre, vous ne pourrez plus aller au ciné… »
Déclaration de guerre
Commentaire du journal : « le chef de l’État ne mâche pas ses mots. (…) c’est une « déclaration de guerre aux antivax. (…) Sur le front sanitaire, ce sont bien les non-vaccinés qui sont aujourd’hui trois fois plus contaminés que les vaccinés, selon les chiffres de Santé publique France. Le pays frôle désormais les 300.000 contaminations par jour. Alors dans les jours qui viennent, le chef de l’État et les siens entendent bien maintenir la pression sur cette frange de réfractaires. Avec la mise en place du passe vaccinal, qui doit être adopté le 15 janvier, dont la finalité n’est ni plus ni moins de rendre la vie impossible à ceux qui refusent encore d’avoir une injection. »
Un costume de candidat ?
« Emmerder les non-vaccinés » : « Des propos forts pour un président de la République, estime Le Figaro, dont la parole et les mots sont souvent choisis avec minutie et qui ne laisse rien au hasard. Surtout à bientôt trois mois de l’élection présidentielle. (…) En clair, le président de la République assume le clivage entre deux catégories de Français et exclut de facto une partie d’entre eux de la communauté nationale. Sachant sûrement que sa base électorale est largement en faveur du vaccin, Emmanuel Macron enfile son davantage son costume de candidat que de président, estime encore Le Figaro. Et ne reprend pas le mantra rassembleur réitéré par tous les locataires de l’Élysée : être le 'président de tous les Français'. »
L’assaut contre le Capitole aux Etats-Unis, un an plus tard
À la Une également : un an après l’assaut contre le Capitole… « Retour sur le jour où la démocratie américaine a vacillé », titre Le Monde. « Le 6 janvier 2021, des milliers de partisans de Donald Trump déferlent sur le Congrès à Washington. Depuis, une commission d’enquête tente de faire la lumière sur les événements qui ont mené à cette journée. Et sur la responsabilité de l’ancien président américain. »

Un an après, donc, beaucoup de questions, pointe Le Monde : « que savait Donald Trump, et à quel moment ? Qu’a-t-il ordonné, délégué ou laissé faire ? Sa responsabilité politique et morale saute aux yeux. Peut-elle avoir une traduction pénale ? L’enjeu est existentiel, au-delà du destin d’un homme qui crie à la 'chasse aux sorcières'. Selon les études d’opinion, un Américain sur trois croit que Joe Biden a gagné l’élection présidentielle grâce à des fraudes, relève le quotidien du soir. Parmi les républicains, ce chiffre s’élève à plus de 70 %. Avec le soutien de chaînes conservatrices complaisantes et d’une toile de sites toxiques, Donald Trump a réussi à banaliser l’idée d’un vol de la présidentielle. Quels que soient les résultats des investigations sur le 6 janvier, le soupçon est un venin qui coule dans le corps américain. »
Nouvelle guerre de Sécession
« Un an après l’assaut du Capitole, la démocratie américaine au bord du gouffre », renchérit Libération. Libération qui se projette dans l’avenir et qui s’interroge : « que se passerait-il si, le lundi 6 janvier 2025, Donald Trump prêtait serment comme président, élu ou pas ? Quelles seraient les forces démocratiques qui l’en empêcheraient, existent-elles encore, dans cette Amérique coupée en deux, vivant une nouvelle guerre de Sécession en slow motion ? »

Pour Libération, des « forces antidémocratiques » trumpistes sont toujours à la manœuvre, avec le « noyautage de l’armée », « le financement massif de milices d’extrême droite, l’instauration de lois permettant de contourner le vote dans des Etats clés, et bien sûr le tsunami incessant de fake news selon lesquelles Joe Biden a volé la présidence. »

Et Libération de conclure : « on se souvient de la citation d’Alexis de Tocqueville : 'Une idée fausse, mais claire et précise, aura toujours plus de puissance dans le monde qu’une idée vraie, mais complexe'. Ce livre s’appelait De la démocratie en Amérique, et hier comme aujourd’hui, il est essentiellement un appel à ouvrir les yeux. »