« La victoire sans la gloire. » C'est ainsi que Libération résume le verdict des urnes, hier soir. Avec plus de 58% des voix, le président sortant a été reconduit. « Après une non-campagne de premier tour, il a bénéficié au second du front républicain qui a de nouveau barré la route à Marine Le Pen. Après avoir été le plus jeune à entrer à l'Élysée, il établit un nouveau record : sous la Ve République, jamais un président sortant n'avait été réélu au suffrage universel hors période de cohabitation. »

Le chef de l'État peut souffler mais certainement pas triompher. « J'ai conscience que ce vote m'oblige pour les années à venir », a-t-il concédé dans une déclaration sans éclat, juge Libération. En effet, poursuit le journal, Emmanuel Macron peut remercier les électeurs de gauche. Ceux-ci, qui s'étaient massivement portés sur la candidature de Jean-Luc Mélenchon le 10 avril, détenaient la clé du second tour.
Score historique pour l'extrême-droite
« Marine Le Pen, jamais si haut, toujours plus loin », selon La Croix. Avec plus de 41% des suffrages, Marine Le Pen a parlé hier soir d'une victoire éclatante. Et pourtant, « cette nouvelle défaite de Marine Le Pen signe les limites de la stratégie de dédiabolisation déployée depuis 2011. Pour La Croix, son score jamais vu, paradoxalement, pose désormais la question de sa survie politique. Refusant tout au long de la campagne de se prononcer sur son avenir en cas de défaite, l'ancienne avocate a confirmé dimanche qu'elle ne comptait pas raccrocher. »

Du côté des militants du Rassemblement national, on s'y attendait raconte Le Figaro...« Les 600 militants invités hier à la soirée électorale de Marine Le Pen sont déçus mais combatifs... Car demain ils seront en ordre de bataille pour les législatives... J'ai la conviction qu'Emmanuel Macron n'aura pas la majorité. Il devra composer avec une armée de députés du RN et de la France insoumise », prédiction d'un jeune militant de 21 ans, dans les colonnes du Figaro.
Le regard vers les législatives
Dans les rangs de la majorité, on craint une opposition La France insoumise à l'Assemblée. Les soutiens d'Emmanuel Macron, réélu hier, s'interrogent déjà sur l'issue des élections législatives. « Une crainte se diffuse dans leurs rangs, écrit Le Figaro : que les députés élus en juin ne reflètent pas le paysage politique d'avril... Pour l'un des ministres, si Jean-Luc Mélenchon réussit son coup d'unir la gauche autour de lui, il devient notre opposant numéro un ».

Le Parisien de son côté assure qu'Emmanuel Macron est déjà sous pression.... Le 3e homme, Jean-Luc Mélenchon, se rêve en Premier ministre de cohabitation. « Ses équipes ont commencé à négocier avec les écologistes, le Parti communiste et même les socialistes. »