À la Une: l’épilogue du vrai-faux suspense de la présidentielle

De Marine Le Pen ou Emmanuel Macron, qui sera, ce soir, présidente ou président de la République ? Pour les Français, l’heure du choix a sonné. 24 avril 2022, « une journée décisive », lance la Une du Parisien Dimanche, et l’issue en sera « historique », emphatise ce journal. Marine Le Pen, présidente, ou Emmanuel Macron, président, « Un choc » dans lequel « chacun jour gros », ce sera un « stop ou encore » pour les deux finalistes, formule Le Parisien Dimanche.
L’alliance de gauche (sans le PS) 
Pour eux, la présidentielle 2022, c’est déjà du passé. « Eux », ce sont les militants des partis de gauche, La France insoumise et le Parti communiste, plus les écologistes, qui préparent activement les élections législatives de juin prochain. Dans Le Journal du Dimanche, l’écologiste Sandrine Rousseau invite la gauche à « aller vers une coalition avec un programme de gouvernement », donnant ainsi quitus à la proposition de La France insoumise en vue d’un accord programmatique pour les législatives. « Remplissons l’Assemblée, dit au JDD Sandrine Rousseau, puis marchons vers Matignon ».   
Les voix de son maître 
Largement, cette semaine, dans la presse magazine aussi, la même consigne de vote. Mais ses lecteurs, qu’en pensent-ils ? Via un sondage Ifop, l’hebdomadaire Marianne a posé la question à ses abonnés. Et le résultat est sans appel. A la question : « Selon vous, un média doit-il donner une consigne de vote lors d’une élection présidentielle », 94% des abonnés de Marianne répondent « non », contre 6% qui répondent « oui ». A noter que, si, sous la forme d’encadrés, ce sondage illustre l’éditorial de l’édition imprimé de ce magazine, il n’apparaît pas sur la version en ligne de cet éditorial. 

Marianne, par ailleurs, publie les résultats d’un second sondage de l’Ifop, sur le vote au premier tour de l’élection présidentielle – non pas des abonnés à ce journal - mais de l’ensemble des Français en fonction de leurs habitudes médiatiques : lecture de journaux, écoute de la radio ou choix de leurs chaînes de télévision préférées.

Résultat : « Vous regardez le JT de France 2 ? Vous lisez « Paris Match » ? Vous écoutez Europe 1 ? Vous êtes… macroniste ! Sachez-le », signale Marianne, tandis qu’un auditeur régulier de la radio NRJ a « plus de chances » de voter Le Pen « qu’un auditeur de France Info ». Plus généralement, ce sondage indique qu’en moyenne, les lecteurs de magazines d’information, dont il est ici chaque dimanche question « votent pour le président-candidat à hauteur de 35,5% », pointe ce journal. Mais « gare aussi aux " effets de classe ", prévient Marianne : acheter régulièrement un journal, cela coûte cher ». La revue de presse de RFI, elle, est gratuite. Heureusement !
Poutine l’Africain
Les coulisses de la guerre en Ukraine, enfin, avec la stratégie menée par Vladimir Poutine en Afrique ces dernières années. Elle s’avère à présent payante. C’est une manifestation pro-russe organisée le 5 mars dernier à Bangui, capitale centrafricaine. Sur la photo publiée par L’Express, on aperçoit un drapeau russe et deux pancartes brandies par des manifestants. Sur l’une, le slogan « La Russie sauve le Donbass », en français dans le texte ; sur l’autre, est écrit que ¯ C’est la faute de l’OTAN ». 

Pour analyser cet activisme pro-Poutine en Afrique, L’Express a notamment interrogé Arnaud Kalika. Directeur du séminaire Russie au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), ce chercheur remarque dans L’Express que, depuis une douzaine d’années déjà, Poutine « anticipe les sanctions occidentales et cherche des plans B ».  Cet hebdomadaire souligne que l'envoyé spécial de la Russie pour l'Afrique, Mikhaïl Bogdanov, « s'y rend 50 fois de 2014 à 2019 » ! 

Homme d’affaires français proche du président congolais Denis Sassou-N’Guesso comme de milieux d’affaires russes, Jean-Yves Ollivier, dans L’Express encore, souligne que « l'Afrique a de la mémoire. Elle se souvient de l'intervention de l'Otan en Libye face à Kadhafi (en 2011) ou de l'invasion en Irak ». Conclusion de ce magazine, Poutine sait que le manganèse et la bauxite, deux minerais indispensables à l'industrie russe, « viendront bientôt à manquer. Cela tombe bien, l'Afrique en regorge ». Vous avez dit stratégie…