Les semaines se suivent et se ressemblent sur le front du Covid-19 avec cet emballement continu des chiffres des contaminations et des hospitalisations. En effet, soupire Le Figaro, « les chiffres tombent, toujours plus déprimants. Le bandeau des chaînes d’information précise que tout est possible. Les commentateurs commentent en assurant que jusqu’à la dernière seconde le chef de l’État peut changer d’avis. Ce matin, Conseil de défense certainement décisif, puis les paris pour savoir qui viendra vendre l’amer breuvage à la télévision : Véran ? Castex ? Macron ? La France attend fébrilement en même temps qu’elle s’en désole. Qu’importe ! C’est l’épidémie toujours recommencée. »

Le Figaro qui croit savoir qu’« Emmanuel Macron veut toujours éviter le confinement : c’était un trou de souris, c’est désormais une tête d’épingle. Face aux partisans du retour à un confinement dur pour endiguer l’épidémie de Covid, Emmanuel Macron cherche toujours la voix de passage pour l’éviter. "La stratégie du confinement rend dingue le président", confie un ministre. Alors le président de la République continue à étudier les autres options. »
Beaucoup (trop ?) de questions…
« Que faire ?, s’interroge Libération. "Tenir", d’après l’expression en vogue dans les couloirs des ministères, ne pas restreindre encore les libertés et attendre que cette troisième vague passe ? Ou bien remettre le pays sous cloche, fermer les écoles, contraindre de fait les parents au télétravail, voire ressortir du tiroir les fameuses attestations ? »

« D’un côté, poursuit le quotidien, la balance sanitaire penche vers l’absence de nouvelles mesures strictes à court terme. Car selon nos informations, pointe Libération, la santé mentale des Français inquiète tellement au sommet de l’État que le ministre de la Santé, Olivier Véran, va prochainement dévoiler un plan d’ampleur à destination de ceux que la pandémie a psychologiquement affaiblis. […] Mais, en attendant que la France soit en capacité de vacciner massivement sa population, seule lumière au bout du tunnel, l’autre côté de la balance sanitaire penche pour resserrer la vis. La troisième vague est, dans certaines régions, dramatique. S’il attend sans rien faire, Macron placera les soignants dans une situation intenable. »

Des questions et encore et toujours des questions !, s’exclame La Dépêche du Midi : « Quand le président va-t-il s’exprimer ? Ce mercredi soir ? La semaine prochaine ? Dans dix jours ? Avant ou après Pâques ? Et que va-t-il dire ? Quelles mesures de freinages va-t-il décider ? Jusqu’où le curseur va-t-il être poussé dans l’inventivité de nouvelles mesures pour freiner la troisième vague galopante sans en passer par le confinement strict que réclame à cor à et à cri le personnel soignant ? »
Comme un flou…
Ce qui est sûr, pointe Le Monde, c’est qu’il y a comme « un flou stratégique, qui alimente le sentiment d’un pouvoir décidant seul sur la base de données indéfinies, créant le risque d’être incompris. Résultat : d’aucuns attendent une prise de parole d’Emmanuel Macron pour clarifier ses objectifs. Hier, la sociologue Barbara Serrano a appelé le chef de l’État à "rendre des comptes" et "expliciter ce que furent et ce que sont désormais les objectifs à atteindre". Selon son entourage, le locataire de l’Élysée pourrait s’exprimer sur sa stratégie dans les prochains jours, au plus tard d’ici à la mi-avril. »

Un flou stratégique que résume à sa façon Le Courrier Picard : « on lâche un ballon d’essai, on jauge, on fait monter la tension et le thermomètre, on avance, on envoie une estafette sur la ligne de front, on recule, on dément, on corrige, on rajoute, on rature, on en garde sous la semelle, on biffe et on communique. Plus personne n’y comprend rien, une chatte n’y retrouverait pas ses petits mais en ne satisfaisant personne, on croit avoir satisfait tout le monde. Méthode Macron. En même temps. »
« Un seul homme ne peut pas tout »
Reste qu’« un seul homme ne peut pas tout », souffle La Charente Libre. « Un homme seul, sans stratégie autre que celle à la petite "semaine décisive" qui nous accompagne depuis des mois. Au point que les décisions des jours prochains finissent par importer peu et lasser les Français, affirme le quotidien charentais. Parce qu’elles symboliseront une fois de plus cette improvisation permanente, l’absence totale de visibilité et de perspectives de sortie. Avec toujours cette prise de parole que nous n’avons pas d’autre choix que d’attendre comme le prévoient nos institutions. Au moment du bilan de cette crise historique, conclut La Charente Libre, notre système de gouvernance devra lui aussi rendre des comptes et se moderniser. »