« L’épidémie de coronavirus s’emballe », constate Le Parisien. Les cas se multiplient en région parisienne et dans le sud. « En plus des seize départements "confinés", le Rhône, la Nièvre et l’Aube devrait connaître à leur tour un durcissement des mesures. (…) La stratégie gouvernementale en place depuis samedi du "freiner sans enfermer" peut-elle suffire ? », s’interroge le journal. « "Des mesures équilibrées, logiques et de bon sens", assure le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. "Peanuts !", rétorque le généticien Axel Kahn. Les mesures ( prises par le gouvernement ) ne sont pas nulles, mais elles sont insuffisantes, estime-t-il. Quid des écoles ? Axel Kahn le regrette, mais il ne croit plus en la possibilité de les maintenir ouvertes. »

Vers la fermeture des écoles ?

Justement, l’interrogation est à la Une de Libération : « faut-il refermer les écoles ? (…) Du Nord aux Bouches-du-Rhône en passant par la région parisienne, les enseignants s’alarment de voir le nombre de contaminations grimper dans leurs établissements. Certains demandent une fermeture. (…) Le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer se veut rassurant, mais les données sanitaires semblent lui donner tort. »

Le débat est donc relancé, pointe Libération : « entre le préjudice généralisé sur l’acquisition des connaissances, les risques de décrochage scolaire, notamment dans les milieux défavorisés, et les impacts psychologiques potentiellement dévastateurs, l’idée qu’il y a plus d’inconvénients à fermer les écoles qu’à les laisser ouvertes a été largement admise. La pression épidémique rend-elle cette position intenable ? Les avis divergent », répond Libé. En tout cas, « tout doit être exploré pour éviter le pire : tests, aménagements des classes, gestion des cantines, accélération de la vaccination chez les enseignants, voire chez les jeunes. »

Alors le gouvernement ne veut écarter aucune solution, relève Le Monde : « "Nous n’excluons pas que les écoles doivent refermer", a affirmé Gabriel Attal, hier, dans un entretien au quotidien régional L’Union. "Tout est possible, pas de totem", confirme un conseiller de l’exécutif. Une telle décision représenterait un véritable camouflet pour le chef de l’État, pointe le quotidien du soir, qui a fait du maintien de l’ouverture des écoles un marqueur politique dans sa gestion de la crise sanitaire. »

Le couac d’Angela…

Il n’empêche, ça ne serait pas le premier revirement gouvernemental… D’ailleurs, nos voisins d’outre-Rhin viennent d’en faire l’expérience… C’est ce que constate Le Figaro : « face à la croissance "exponentielle" de l’épidémie, le gouvernement allemand et les seize Länder s’étaient résolus avant-hier à un modeste tour de vis sanitaire durant le week-end pascal. Rien d’insurmontable a priori : fermeture des églises et des magasins du 1er au 5 avril, à l’exclusion du samedi pour les commerces de bouche. Mais pour l’opinion publique, c’était déjà trop, pointe Le Figaro. Vingt-quatre heures après avoir annoncé ces mesures, Angela Merkel y a brutalement renoncé hier… en demandant "pardon" à ses concitoyens. »

En effet, explique Le Figaro, « très vite, l’idée de fermer les magasins pour seulement quatre jours était apparue absurde, beaucoup anticipant un afflux prématuré des consommateurs, au risque de propager l’épidémie. »

« Le grand cafouillage d’Angela Merkel », s’exclame pour sa part Libération. « La volte-face de la chancelière illustre un peu plus l’impression de désordre dans la gestion récente de la pandémie outre-Rhin. »

Tous à la même enseigne !

« Même elle », lance La Croix. Même Angela… « La France n’a pas le monopole du couac. (…) C’est une nouvelle illustration de l’infinie complexité de la tâche des politiques face à l’épidémie. En la matière, il faut bien admettre qu’aucun pays européen n’a de leçon à donner à ses voisins, pointe le quotidien catholique. Depuis un an, tous, à un moment ou un autre, ont tergiversé. Tous ont commis des erreurs. Il est utile de le rappeler, en France, où notre tendance excessive à l’autocritique peut nous aveugler. Les Français gagneraient à regarder ce qui se passe de l’autre côté du Rhin, estime encore La Croix. Non pour se rassurer, encore moins pour s’en réjouir. Ils verraient que là-bas aussi, on brocarde la bureaucratie tatillonne qui freine la campagne de vaccination, on manifeste contre les décisions imposées d’en haut, les ordres et contre-ordres qui sèment la confusion. Ce virus est un casse-tête politique pour tout le monde, et pas seulement chez nous. »