Avant de préciser le détail,Le Figaro prévient d'emblée que cela ressemble à du « pilotage sur glace » pour l'exécutif.

« L'épreuve du confinement surmontée, nous rêvions secrètement, au cœur de l'été, d'un monde d'après sans virus. Peine perdue, la bête rode toujours », estime l'édito. Et « pendant que le corps médical s'alarme de sa circulation exponentielle, le gouvernement apprécie au jour le jour, en avançant sur un étroit chemin de crête ». À savoir : « Gérer au mieux le risque sanitaire, en préservant autant que possible l'activité économique. Le tout sans braquer les français ». En somme, « un beau casse-tête »...

Et pour Le Figaro, « les nouvelles restrictions imposées aux entreprises témoignent de cette triple préoccupation, en évitant les mesures radicales, sauf hélas, pour les cafés et les bars ».

Les cafés et bars, premiers concernés

Paris et 3 départements de la Petite Couronne « placés en alerte maximale », après « trois jours de faux suspense », annonce Le Monde. Résultat : « Les milliers de bars de la capitale doivent fermer, mais les restaurants peuvent restent ouvert à condition d'un protocole sanitaire renforcé, explique le quotidien. Des mesures qui entrent en vigueur dès aujourd'hui. Par ailleurs, le gouvernement demande aussi aux universités de réduire de moitié le nombre d'étudiants accueillis. Les entreprises sont incitées au télétravail... »

Et Le Monde voit bien lui aussi que « les pouvoirs publics sont pris entre deux feux » : « D'un côté, éviter que l'épidémie ne devienne hors de contrôle » avec des hôpitaux débordés dans quelque semaines, et de l'autre « préserver au maximum l'économie pour limiter la crise sociale ». Le quotidien estime donc que « l'exécutif cherche sa boussole », lui qui adaptera ses décisions tous les quinze jours.

Pour certains, la fête ne s'arrête pas pour autant...

Le Parisien Aujourd'hui en France nous livre un reportage. Immersion au cœur d'une des soirées privées, payantes et qui se multiplient dans la capitale malgré les mesures. Oui, « à défaut de s'égosiller une pinte à la main dans un bar exigu, on danse désormais caché » derrière la porte d'un appartement privé, nous explique le journal. Sur place, le reporter compte 81 personnes, on lui demande même « pourquoi il est le seul à porter le masque », affirme-t-il. Et pour rentrer, si le ticket et l'alcool sont gratuits pour les filles, les garçons eux, doivent débourser en moyenne 150 euros... « L'addition est salée », conclut Le Parisien.

Alors que pendant ce temps, L'Humanité de son côté relaie en UNE le « nouveau SOS des soignants. Paris, Marseille, Lyon Grenoble, Rouen », peut-on lire, « le personnel se heurte toujours au manque criant de bras et de lits ».

La presse également tournée vers les États-Unis

« La Campagne de tous les excès », titre La Croix. En dessous, on peut lire : « À quatre semaines du scrutin, les États-Unis vivent la présidentielle la plus chaotique de leur histoire. » Le quotidien catholique alerte à nouveau sur « une démocratie en danger ».

Quand Le Monde analyse la stratégie de Trump, « contrariée par le Covid ». Certes, le président américain est de retour à la Maison Blanche, mais il était hospitalisé depuis vendredi. Or, son « volontarisme » pour « se montrer actif et combattif ce week-end, masque mal une gestion chaotique ». Un adjectif qui revient, car la Maison Blanche a multiplié les communications contradictoires sur l'état de santé du président estime Le Monde, avant de souligner que cela « ramène au premier plan de la campagne le sujet délicat de sa gestion de l'épidémie ».

Libération s'interroge sur les soins reçus par le président

« De quoi Trump est-il le cobaye ? », questionne Libé avant de rappeler : « Patient à haut risque, le chef de l'État s'est vu administrer plusieurs traitements ». Le remdésivir d'abord, « développé contre Ebola et largement utilisé depuis le début de la pandémie. Mais il y aussi un cocktail expérimental d’anticorps de synthèse pas encore autorisé. Dimanche, développe Libé, on apprenait que Trump reçoit en outre de la dexaméthasone, un stéroïde, sans compter la vitamine D, le zinc, la famotidine (contre les brûlures d’estomac), la mélatonine (pour les troubles du sommeil) et l’aspirine ». Alors, « a-t-on déjà vu un tel traitement de choc administré si précocement à un patient qui, selon les premières déclarations de son équipe médicale, allait pourtant "très bien" ? » demande le journal. Ce qui est sur selon lui, c'est que l'annonce de la contamination hier de la porte-parole de la Maison Blanche « est un énième signe, s'il en fallait encore, que la Maison Blanche n'a pas pris la mesure de l'épidémie et des risques de contagion ».

Libération publie également un dossier sur le sort des mineurs isolés en France

« L'État à la rue », ce titre interpelle. Libé a suivi les démarches de plusieurs jeunes exilés en France. L'enjeu principal pour eux, « pour être pris en charge par l'aide sociale », c'est la reconnaissance de leur minorité. Mais cela peut prendre des mois et, comme le montrent les témoignages, pendant ce temps, ces jeunes sont livrés à eux même. Une situation rendue évidemment encore plus complexe par la crise sanitaire. Une jeunesse égarée, perdue « dans les méandres de l'administration » française. Et comme si cela ne suffisait pas, Libé explique aussi : hier, plusieurs associations, dont Médecins du Monde et Amnesty International notamment, ont épinglé la France « sur ses manquements aux devoirs élémentaires de protéger les mineurs isolés à ses frontières ». On peut le dire, non sans ironie, Cocorico !