« Les escrocs du chômage partiel » : c’est le grand titre du Parisien qui dévoile une incroyable affaire d’escroquerie de masse : des centaines de fraudeurs ont détourné la bagatelle de 225 millions d’euros des caisses de l’État, 225 millions qui étaient destinés au chômage partiel, instauré par Emmanuel Macron durant la première vague de la pandémie en mars dernier. Parmi ces escrocs, « des petits patrons réclamant le chômage pour des salariés encore au travail, ou d’autres s’inventant des salariés, à l’instar de cette esthéticienne de Saint-Denis déclarant 50 employés fictifs et qui a ainsi détourné 200.000 euros. »

Mais, pointe encore Le Parisien, des groupes criminels bien organisés ont également profité des failles du dispositif pour détourner des sommes encore plus importantes… Plusieurs millions d’euros… En usurpant des milliers d’identités de sociétés. « Sur un total de 225 millions détournés, 128 millions ont pu être récupérés mais 53 millions sont partis en fumée… »

Commentaire du Parisien : « autant ces escroqueries au chômage partiel sont choquantes, autant elles ne doivent pas discréditer un dispositif qui s’est révélé aussi précieux qu’onéreux pour notre économie. (…) On devrait atteindre les 3 millions de bénéficiaires du chômage partiel en novembre. Sur l’année, on peut évaluer le coût de ce dispositif à plus de 33 milliards d’euros. Il a permis de maintenir l’essentiel du salaire net de ceux qui en ont bénéficié (…) et il a servi d’amortisseur à une crise qui, sans cela, aurait été d’une violence inouïe. »

Un projet de loi qui prête à polémique

À la Une également un projet de loi qui sème la discorde.

« C’était un texte qui devait ouvrir une longue séquence sécuritaire au Parlement, pointe Le Monde, et ancrer la majorité dans le tournant régalien voulu par Emmanuel Macron. L’examen, depuis avant-hier, de la proposition de loi sur la 'sécurité globale', s’annonce comme une épreuve, longue de plus de 1.300 amendements. Le texte, accusé d’enfreindre les libertés fondamentales par les défenseurs des libertés publiques et les journalistes, cause déjà des lézardes dans la 'maison commune'. Depuis son examen en commission des lois il y a deux semaines, les blâmes se sont succédé : celui de la Défenseure des droits Claire Hédon, d’abord, ceux des sociétés de journalistes ensuite, avant la semonce, lundi, du Conseil des droits l’homme des Nations unies. »

Alors qu’est-ce qui pose problème ? Réponse du Monde : « si (dans ce projet de loi) le renforcement des polices municipales et l’encadrement de la sécurité privée font plutôt consensus, plusieurs failles ont été ouvertes par le volet sur la protection des forces de l’ordre et l’article 24, qui rend passible d’un an d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende le fait de diffuser, 'dans le but qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique, l’image du visage ou tout autre élément d’identification d’un agent de la police nationale ou de la gendarmerie nationale'. »

Atteinte à la liberté d’informer ?

« Les libertés mises en garde à vue », s’indigne La Charente Libre. « L’Assemblée n’a même pas encore voté la loi sur la sécurité globale mais on a pu voir les premières conséquences sur le travail des journalistes. Elle peut se résumer en une première phrase, lancée par un policier parisien (lors de la manifestation contre cette loi mardi soir) : 'Vous quittez les lieux avec votre carte de presse ou on vous interpelle…' Interdiction donc de faire son travail, déplore La Charente Libre. Un travail qui permet aussi au passage de montrer les violences des manifestants sur les policiers. Mais non, s’exclame le journal, suivre une manifestation jusqu’au bout fait maintenant du journaliste un manifestant, suspect donc. »

La menace de l’ultra-droite

Enfin, « cette ultra-droite qui inquiète la police » : c’est le grand titre de Libération. « Suprématistes blancs, survivalistes, adeptes des théories du complot ou du 'grand remplacement'… Ils seraient, selon les renseignements, entre 1.000 et 1.500 individus susceptibles de passer à l’acte et de mener une action terroriste en France », affirme Libération. « Le danger est d’autant plus difficile à combattre, pointe le journal, que la menace est multiforme. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ces groupuscules ne sont pas constitués uniquement de jeunes fachos au crâne rasé, non, certains comptent nombre de retraités, anciens militaires ou ex-flics considérant que le pays est mal protégé. Voire de personnalités institutionnalisées. »

Autant de fanatiques, donc, qui constituent, estime Libération, une « menace terroriste, prise avec le plus grand sérieux par les autorités. »