Emmanuel Macron recherche une « troisième voie » entre exigences sanitaire, économique et sociale. C’est une espèce de « confinement Potemkine », formule Le Figaro, du nom de ce village de Crimée construit au XVIIIe siècle par le ministre russe Potemkine pour complaire à l'impératrice Catherine II, venue en visite dans la région, et dont les yeux sensibles n’auraient su découvrir la misère du peuple. 

Pourquoi Potemkine ? Parce que, comme le résume ce quotidien, les Français sont, tout à la fois, « priés de rester chez eux tout en étant autorisés à sortir ». Vrai-faux confinement qui ne dit pas son nom, l’exécutif parlant plutôt de « mesures de freinages adaptées à la nouvelle donne créée par la forte contagiosité du variant britannique », rapporte avec ironie Le Figaro !

Lequel journal, en Une, se soucie des commerçants, restaurateurs, bars « et bien d’autres qui font la vie de nos centres-villes ». Eux, ce sont « les sacrifiés du confinement, ceux qui paient le plus lourd tribut économique, alors même qu’ils sont les plus vulnérables, regrette ce journal. Pour eux, il est déjà trop tard… »

Comme le souligne ce quotidien, « ce que veulent […] tous ces invisibles, c’est travailler, tenir coûte que coûte plutôt que survivre quoi qu’il en coûte ! », en référence à la formule d’Emmanuel Macron prononcée lors du premier confinement, il y a un an. 
La grogne prend de l’ampleur chez les Français concernés par le nouveau confinement
Attention, prévient Le Figaro, « la colère monte partout, par lassitude, mais surtout parce qu’à force de s’allonger, la liste des couacs, des ratés (masques, tests…), des promesses non tenues par l’exécutif, est devenue insupportable. »

Sondage Odoxa à l’appui, Le Figaro relève en Une que « 43 % des citoyens concernés par les nouvelles mesures les désapprouvent, une proportion nettement supérieure à celles observées lors des autres confinements ». Alors, certes, ce rejet est contrebalancé à l’échelle du pays, puisque 70 % des Français se disent favorables aux restrictions. Mais comme le résume ce journal, « l’acceptabilité recule, le ras-le-bol progresse ». Pire, près d’un citoyen sur deux (47 %) concerné par ce nouveau « tour de vis », annonce d’ores et déjà qu’il compte « s’autoriser quelques écarts », ou carrément « transgresser », pointe Le Figaro.

À cette forme de désir de désobéissance civile affichée, vient aussi s’ajouter la défiance d’une majorité de Français envers le vaccin AstraZenecca. 56 % d’entre eux annoncent qu’ils ne souhaitent pas « recourir à ces injections » et 51 % redoutent qu’elles soient « moins efficaces et plus dangereuses » que les autres. N’en jetez plus !
Avec ce confinement d’un nouveau type, Emmanuel Macron prend en tout cas un nouveau pari risqué
Et l’opposition s’engouffre dans la brèche du précédent « pari perdu » du président. Nouvelle charge ce matin encore, avec les déclarations fracassantes d’Éric Ciotti au journal Le Parisien. Le député Les Républicains des Alpes-Maritimes y estime que « le tournant » pris par l'exécutif, et surtout par Emmanuel Macron en janvier dernier constitue une « erreur tragique ». Dans Le Parisien, Éric Ciotti accuse le président de la République d’avoir refusé de reconfiner « pour des raisons politiques voire politiciennes. […] Il a fait depuis du "en même temps". Aujourd'hui, les Français le paient au prix fort », accuse cet élu LR dans Le Parisien, selon lequel la perte du pari d’Emmanuel Macron est « une Bérézina », du nom de la rivière russe dans les glaces de laquelle s’est perdue la Grande Armée de Napoléon lors de la retraite de Russie en 1812.

Il va de soi que ce quotidien a interrogé l’entourage du chef de l’État sur cette controverse. « L'histoire du pari perdu agitée par l'opposition, c'est scientifiquement erroné, voire malhonnête », y souligne-t-on. Comme le pointe Le Parisien, confinement ou pas, les mesures qui ont été décidées ce vendredi constituent plutôt « le nouveau pari d’Emmanuel Macron ». Nuance…