« Les Jeux paralympiques s’ouvrent ce mardi au Japon avec l’espoir de prolonger la magie des JO, malgré le huis-clos », pointe L’Equipe. C’est vrai qu’il y a comme « une impression de déjà-vu, soupire le quotidien sportif, les mêmes annonces égrenées au fil des jours : annulation du passage de la flamme, huis-clos dans les stades, restrictions sanitaires liées à l’état d’urgence, à la déflagration des cas de Covid-19 sur tout le territoire… Et ce sentiment diffus que les Jeux paralympiques pourraient bien manquer d’âme. À moins que la magie ne réussisse quand même à opérer, comme ce fut le cas pour leur grande sœur olympique. Par la grâce du sport, de ses acteurs, des émotions qu’ils ont su provoquer et transmettre malgré l’absence de public, l’édition 2021 des JO s’était finalement révélée épatante. »
Forcément sublime…
Et il en sera de même pour les Jeux paralympiques, estiment Les Dernières Nouvelles d’Alsace. Les Jeux paralympiques sont « la quintessence absolue de l’esprit olympique et même la définition exacte de ce qu’est le dépassement de soi. Le sport paralympique est peut-être en effet ce qu’il y a de plus beau dans le sport et sa pratique, en cela qu’il acte le refus de la fatalité. Le corps est là, il est le véhicule, mais c’est la volonté qui le guide, pointe le quotidien alsacien. On pourra rétorquer que c’est toujours le cas à partir d’un certain niveau de performance et ce n’est pas faux. Mais quand il s’agit de remodeler un corps mutilé, de le forcer, alors qu’il y a tellement de raisons de ne pas le faire, pour l’amener à un niveau d’inconscience supérieur alors on touche à quelque chose d’exceptionnel et parfois même de sublime. »
Beaucoup (trop?) de sacrifices…
Pourtant, pas facile pour les athlètes paralympiques de financer leur carrière… C’est ce que pointe Libération : « face à l’indifférence et au manque de visibilité, ces sportifs de haut niveau doivent jongler entre travail et recherche de subventions. »

Libération qui prend l’exemple de Jean-Baptiste Alaize qui « a lutté toute sa vie. Ce rescapé du génocide des Tutsis en 1994, amputé du tibia droit après une attaque à la machette alors qu’il n’avait que 3 ans, s’est mué en parfait ambassadeur du handisport français. Spécialiste du sprint et du saut en longueur, il s’est construit un beau palmarès sous la bannière tricolore. Jean-Baptiste Alaize aurait pu être une chance sérieuse de médaille en vue des Jeux de 2024, organisés à Paris. Pourtant, à la fin de l’édition tokyoïte, l’homme quittera la piste à seulement 30 ans. Lui qui avait pris l’habitude de lever les bras s’apprête à les baisser, pour la première fois de sa carrière. Fatigué de lutter pour financer ses saisons, son matériel, il rangera ses baskets au placard. (…) "Je me retrouve à préparer les Jeux avec trois prothèses manquantes, alors que j’ai besoin de matériel en réserve pour ne pas me retrouver en difficulté en cas de casse". (…) Pendant ce temps, les athlètes des autres nations, comme les Anglais, sont professionnels et concentrés uniquement sur leur performance. Jean-Baptiste Alaize a l’impression de ne pas pouvoir se réaliser comme un sportif à part entière. "Je n’ai pas fait tous ces sacrifices pour gagner 1 000 euros par mois. A l’époque des Jeux de Rio, j’ai même lavé des voitures pour préparer la compétition. Aujourd’hui, je n’ai plus envie, je suis fatigué…" »
Marie-Amélie Le Fur : athlète multi-médaillée, présidente du Comité paralympique et… maman
En tout cas, « le sport, c’est la meilleure façon de vivre son handicap », affirme dans La Croix, Marie-Amélie Le Fur. L’athlète de 32 ans ambitionne de remporter un nouvelle médaille d’or aux Jeux paralympiques avant d’arrêter sa carrière. Un nouveau succès et ce serait sa quatrième médaille d’or, après celles obtenues à Londres en 2012 sur 100 mètres, puis à Rio en 2016 sur 400 mètres et en longueur, une spécialité dont elle détient le record du monde avec un bond à 6,14 m réussi en février dernier. » Et « Marie-Amélie Le Fur n’est plus seulement une athlète de haut niveau multi-médaillée. Depuis décembre 2018, elle est présidente du Comité paralympique et sportif français. Et depuis août 2019, elle est aussi maman d’une petite fille. »

« Les Jeux de Paris 2024 sont déjà dans sa ligne de mire, relève encore La Croix. Investie dans leur organisation, elle espère qu’ils seront une formidable vitrine pour le handisport en France et un tremplin pour une meilleure reconnaissance des sportifs paralympiques, alors que monter sur un podium réclame (donc) un investissement de plus en plus important. »