« Let’s Joe », lance Libération en Une. « Joe Biden prendra ses fonctions ce mercredi, en l’absence de Donald Trump qui snobe la cérémonie dans un ultime coup d’éclat. La nouvelle administration hérite d’une crise généralisée dans un pays déchiré. »

Alors, « bye-bye, on reste poli, mais bon débarras », s’exclame Libé. « Voir Donald Trump quitter ses fonctions est bien sûr un soulagement, tant il a malmené son pays, et notamment ses franges les plus fragiles qui souffriront plus que les autres de sa gestion de la crise sanitaire, affaibli le multilatéralisme et la diplomatie mondiale, contribué à la montée en puissance des fake news et théories complotistes, affaibli l’image de la politique et, pire encore, abîmé l’idée même de démocratie. »

Les Dernières Nouvelles d’Alsace enfoncent le clou : « Donald Trump a trahi son serment : non seulement il n’a pas protégé la Constitution comme il s’y était engagé il y a quatre ans, mais il l’a attaquée sans relâche, pour finir par tenter de la violer. Surtout, il a dressé une frange importante de la population contre ses propres institutions. »

Et puis, comme pour couronner le tout, pointe Ouest France, « pour la première fois depuis cent cinquante ans, le président sortant n’assistera pas aujourd’hui à l’investiture de son successeur à la Maison-Blanche. C’est dire le caractère exceptionnel du comportement de Donald Trump. C’est dire aussi la profonde blessure infligée aux usages démocratiques, comme on l’a vu le 6 janvier, lors de la prise du Capitole par une horde de supporteurs déchaînés par Trump lui-même. »
Travaux d’Hercule
La page Trump se tourne donc, place à Joe Biden… Et « les travaux qui attendent le 46e président sont herculéens, pointe Le Figaro. Une épidémie de Covid-19 hors de contrôle qui fait quelque 4 000 morts par jour, une économie essoufflée en attente d’un nouveau stimulus, des inégalités sociales, raciales, sanitaires et éducatives plus creusées que jamais, une régression environnementale alarmante, des infrastructures en péril au risque de catastrophes, un alignement inquiétant de défis internationaux, de la Russie à la Chine et de la Corée du Nord à l’Iran, le tout dans un climat de désunion nationale frisant l’insurrection… Joe Biden semble avoir des plans pour tout, note Le Figaro, d’une mobilisation massive pour vacciner 100 millions de personnes en cent jours à une vaste réforme de l’immigration, en passant par un crédit d’impôt pour l’éducation des enfants (…). Espérons, conclut le journal, qu’il en ait aussi un contre la haine, la défiance et le mensonge laissés au cœur de la vie politique américaine. »

Sud-Ouest renchérit : « participer à la bataille contre le climat, retrouver de vieux alliés, œuvrer au combat collectif pour la santé et le développement, défendre ses intérêts sans renier ses principes : la feuille de route est tracée. Et surtout, faire ce que son devancier n’aura jamais su ni voulu faire et qui est pourtant le premier devoir de tout chef d’État : réunir les gens. »
Plus souple dans les accords commerciaux ?
Joe Biden président : « Qu’est-ce que ça va changer pour la France ? », s’interroge pour sa part Le Parisien. On espère qu’il sera « plus souple pour veiller à nos intérêts, répond le journal. Pas seulement parce qu’il va mettre un terme à une anomalie tragique pour la planète en ramenant les États-Unis dans l’accord de Paris. On attend aussi qu’il soit plus conciliant dans les négociations commerciales internationales. De nombreux secteurs d’activité, comme la viticulture, prient pour qu’il abaisse rapidement les droits de douane à l’entrée sur le marché européen. » Mais, « ne rêvons pas, tempère Le Parisien. Biden, comme avant lui nombre de ses collègues démocrates, agira d’abord pour son pays. »
Joe Robinette Biden n’aura pas d’origines françaises attestées
Enfin, Le Parisien encore, met un terme à une légende : non, Joe Robinette Biden (c’est son nom complet) n’a pas d’origines françaises attestées, comme son middle-name, Robinette, pourrait le laisser supposer… et comme lui-même le laisse parfois entendre… Les généalogistes sont formels, assure Le Parisien : « ils remontent le fil jusqu’à un certain Allen Robinette, arrivé en Pennsylvanie avec femme et enfants », à la fin du 17e siècle. Mais celui-ci venait… d’Angleterre. Alors peut-être, la famille Robinette faisait-elle partie de ces familles protestantes françaises qui ont quitté le pays suite à la révocation de l’Edit de Nantes par Louis XIV ? Mais rien ne le prouve…