Coup de théâtre pour le président de la République, hier-nuit, aux Bouffes du Nord, où Emmanuel Macron et son épouse s’étaient rendus à une représentation de la pièce La mouche, adaptation théâtrale d’une célèbre nouvelle de l’écrivain-espion britannique George Langelaan, et que le cinéaste David Cronenberg, en son temps, avait portée à l’écran. Voilà pour le programme, déjà marqué par l’effroi scientifico-fictif du sujet.

Ce qui, en revanche, n’était pas prévu au programme, c’est la suite. Dans la salle, en effet, ça n’était pas une mouche qui avait pris place trois rangs derrière le couple présidentiel, mais un journaliste, que le quotidien Le Parisien présente comme « militant », et qui, via un réseau social, s’est semble-t-il empressé de communiquer la nouvelle de la présence présidentielle.

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Dans une seconde édition modifiée, on l’imagine, à la hâte, le journal Le Parisien raconte : « Peu avant 22 heures, Emmanuel Macron aurait quitté la salle parisienne (…) alors que des dizaines de manifestants s'étaient progressivement massés devant. » 

Le site Internet de ce quotidien diffuse du reste des images sur lesquelles apparaissent des manifestants tentant de pénétrer dans la salle de théâtre avant d’en être expulsés par la police. Sur la bande-son de ces vidéos, on peut entendre le chahut, les sifflets et huées, et les « Macron, démission » entonnés par ces manifestants, « ainsi que des slogans liés à la réforme des retraites, énonce encore ce journal. Un cordon de CRS s'est formé et au moins une charge policière a eu lieu sur les manifestants, après une sommation ».

Le Parisien rapporte encore les affirmations de « plusieurs journalistes présents sur place », selon lesquelles le président « a été exfiltré de la salle vers 22h, entouré de ses agents du service de protection et de CRS ». Et ce quotidien signale aussi que le journaliste qui avait révélé la présence d’Emmanuel Macron au théâtre ce soir « a été interpellé et emmené au commissariat ».

En France encore, Ségolène Royal lance une structure politique en vue de l’élection présidentielle de 2022.

Pas plus tôt démissionnaire de son poste d’ambassadrice des pôles - à moins qu’elle n’en ait été démissionnée, c’est selon - voilà l’ex-candidate socialiste à l’élection présidentielle de 2007 en France repartie en campagne.

« Infatigable » Ségolène Royal, lance Le Figaro. Après avoir, le premier, fourni cette information, ce quotidien la pointe en Une.

« L’ex-candidate de 2007 reprend sa liberté de parole et repart au combat », signale donc ladite Une. Ségolène Royal prend cette initiative pour construire une « troisième voie entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen ». Nom de cette structure : « Désirs de France, avenir de la planète ». Selon Le Figaro, l'association de l'ex-candidate PS à la présidentielle de 2007 pourrait se transformer à terme en parti politique dans la perspective de la présidentielle de 2022.

J–1 à Berlin pour la conférence internationale sur la Libye. Le ballet diplomatique se poursuit pour tenter une nouvelle fois de trouver une issue à la crise.

« L’Allemagne réussira-t-elle là où la Russie, la Turquie, la France, l’Italie, les pays arabes, l’ONU et les multiples parties prenantes du conflit libyen, ont jusqu’à présent échoué ? », se demande Le Figaro. Poser la question n’est pas forcément y répondre, mais cette interrogation en dit long sur le doute qui plane sur cette initiative diplomatique allemande, à la veille de la conférence de Berlin.

En tout cas, Le Figaro, pour l’heure, plante déjà le décor, tout du moins l’enjeu principal de cette conférence convoquée par Angela Merkel : « Établir un cessez-le-feu solide et jeter les bases d’un dialogue politique dans la Libye en guerre. »

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Les acteurs ensuite : « Les deux principaux belligérants devraient être présents. D’un côté, le chef du gouvernement d’Union nationale basé à Tripoli et reconnu par l’ONU, Fayez el-Sarraj. De l’autre, le chef militaire établi à Benghazi, Khalifa Haftar, dont l’offensive, lancée il y a neuf mois afin de conquérir la capitale, reste au point mort. Et derrière eux, une mosaïque de sponsors étrangers, aussi bien politiques que militaires, et dont les dirigeants feront le déplacement berlinois. »

Mais Le Figaro le souligne, « au fil des heures, (cette conférence internationale) prend l’allure d’un sommet test pour la sauvegarde du multilatéralisme diplomatique ». Et c’est loin d’être gagné…

Les orages ont remplacé les flammes en Australie. Ce n’est bien sûr ni de météo qu’il est ici question, et pas davantage des dévastations provoquées par les incendies, mais, contre toute attente, du fait que nombreux sont les Australiens qui ne croient pas au dérèglement climatique comme cause de ces méga-feux.

C’est ce que souligne ce reportage de Libération en Nouvelle-Galles du Sud, État australien sous le choc, où, en effet, les victimes de ces incendies répugnent souvent à les imputer au changement climatique.

Car les climatosceptiques sont « nombreux » en Australie, confirme le reporter de Libé. « Il est évident que nous consommons trop de pétrole et que nous détruisons la planète, concède un fermier à ce quotidien. Mais je ne crois pas que cela puisse modifier le climat mondial. (Lequel) fonctionne par cycle. Nous vivons une période de réchauffement, mais cela changera sûrement dans quelques années. »

Dans Libération, un environnementaliste explique un tel réflexe de déni. « Des recherches en psychologie ont montré que les survivants de catastrophes naturelles (…) ont tendance à avoir un sentiment illusoire d’invulnérabilité. » Tel cet autre« optimiste invétéré » rencontré par le journal. Lui non plus ne croit pas au changement climatique. « La pluie finira par arriver », martèle-t-il en riant dans Libération. Mais pour ce quotidien, c’est tout vu, « nous sommes bel et bien entrés dans l’ère des mégafeux avec tout ce que cela charrie d’apocalyptique ». À se demander si, avec ses prophéties naufrageuses, le faux-prophète Philippulus de L’étoile mystérieuse de Tintin ne va pas bientôt, repointer le bout de son nez. En Australie ou ailleurs…

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