Un président chahuté alors qu’il se rend au théâtre, une secrétaire d’État qui essuie des agressions verbales durant une intrusion de manifestants en colère lors d’une réunion électorale, un ministre qui annule sa cérémonie de vœux pour éviter tout incident, le siège d’un syndicat réformiste envahi par des radicaux irrités par l’accord qu’il a conclu avec le gouvernement sur la réforme des retraites… N’en jetez plus !

Dans Le Parisien dimanche, Stanislas Guerini dénonce ce que le délégué général de LREM appelle « des ennemis de la démocratie », tandis qu’une source que ce journal a interrogée à l’hôtel Matignon, la primature française, déclare que ces « personnes » qui « contestent la démocratie parlementaire et sociale (…) ne veulent pas la sortie de crise, (elles) veulent la crise ». Constat du Parisien dimanche, Emmanuel Macron est « rattrapé par la colère », la protestation le suivant « à la trace ».

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Dans le conflit des retraites, justement, cette nouvelle contestation, celle des militaires.

« La grande muette dit non à la réforme des retraites », prévient encore Le Parisien dimanche. Lequel journal s’est procuré un document interne à l’armée en forme de « mise en garde adressée à l’exécutif ».

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En France encore, la semaine avait débuté avec le mini-sommet de Pau, dans le sud de la France, où Emmanuel Macron a réuni ses homologues du G5 Sahel pour y promettre des renforts ainsi qu’une alliance renforcée.

Justement, dans Le Journal du dimanche, le président sénégalais plaide pour la formation d'une « coalition internationale contre le terrorisme au Sahel ». Macky Sall dit assumer sa « solidarité avec la France », tout en appelant de ses vœux une « relation plus pragmatique, gagnant-gagnant (…) dans laquelle l’Afrique doit tirer son épingle du jeu », déclare le chef de l’État sénégalais dans Le JDD.

Mais c’est peu dire que l’hebdomadaire Marianne n’a pas été convaincu par le mini-sommet de Pau. Ce magazine insiste sur ce qu’il estime être « l’impossible mission au Sahel » de l’armée française et de ses alliés africains.

Selon ce journal, « la multiplication des mesures militaires tient du cautère sur une jambe de bois ». Marianne pointe « l’impuissance de facto des 30 000 militaires et policiers appartenant à une mosaïque de forces (Barkhane, Minusma, armées nationale ou interrégionale, etc.) Et celle, chronique, d’États faibles et gangrenés par la corruption, incapables d’affronter le défi politique du jihadisme. À cette équation, qui n’a cessé de se compliquer depuis l’opération "Serval" de 2013, Pau n’a pas trouvé de réponse », estime Marianne.

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Coup de projecteur, justement, sur le Burkina Faso, un de ces pays du Sahel où la situation sécuritaire s’aggrave de façon préoccupante.

« Chaque jour, le Burkina Faso (…) se désintègre un peu plus », soupire Le Figaro magazine. Reportage, justement, de cet hebdomadaire au pays des hommes intègres, qui, depuis un an, vit une « descente aux enfers. Les massacres succèdent aux actes de violence sur un rythme quasi quotidien, pointe le Fig mag. Quand, en 2013, les forces françaises ont été déployées pour stopper l’avancée des jihadistes vers Bamako, le Burkina Faso voisin était loin de ces tourments, rappelle ce journal. Six ans plus tard, c’est un pays déstabilisé : un tiers du territoire échappe au contrôle du gouvernement, plus d’un demi-million d’habitants, dont 54% d’enfants et 30% de femmes, ont fui et tout abandonné et pas moins de 2 017 écoles ont fermé. Le bilan des violences depuis 2015 -début des attaques jihadistes-, dépasse les 700 morts. »

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Et comme dans les autres États du Sahel, ce sont les diverses forces de sécurité qui sont pointées du doigt.

« C’est la première fois que notre armée doit défendre le territoire, dit au Fig mag un dignitaire qui a requis l’anonymat. À l’origine, elle a été conçue par la puissance coloniale pour la sécurité des colons. Et après l’indépendance, elle a servi de garde prétorienne aux présidents successifs. Jamais elle n’a dû sauver la patrie ! »

Mais aujourd’hui, c’est pire. « À cette carence historique s’ajoute la méfiance de l’actuel chef de l’État Roch Marc Christian Kaboré à l’égard des forces armées burkinabè, notamment de l’ancien Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Entièrement dévouée à son prédécesseur, Blaise Compaoré, cette unité avait fomenté un coup d’État en 2015, un an après la chute de ce dernier chassé du pouvoir par la rue, rappelle le Fig mag. Le putsch a certes raté et le RSP a été dissous, mais ses hommes sont encore dans l’armée et le chef de l’État ne leur accorde qu’une confiance limitée. En outre, l’armée burkinabè ne brille pas par sa présence, ajoute-t-il. (…) Quand nous nous sommes rendus à Dori, rapporte encore le reporter du Figaro Magazine, sur près de 280 kilomètres qui séparent cette ville de Ouagadougou, nous n’avons passé que quatre barrages (légers) dont une bande armée n’aurait fait qu’une bouchée. Et, sur place, alors que les "barbus" infestent la région, nous n’avons pas aperçu la moindre patrouille. Une absence confirmée par les chefs de villages des alentours. Quant à l’efficacité des militaires, le rapport écrit par un officier burkinabè après l’attaque sanglante (trois-militaires tués et quatre-blessés graves) d’un détachement dans la nuit du 2 au 3 décembre dernier (dont ce journal a pris connaissance) », apporte un cruel témoignage. Dans ses conclusions, le rapporteur relève que« l’éclairage autour de la caserne permettra de voir à plus de 50 mètres, que la porte aurait pu céder à un coup de vent, que les véhicules blindés n’ont pas démarré, que les mitrailleuses se sont bloquées, que les hommes ne connaissent pas le mot de passe permettant de s’identifier mutuellement, que beaucoup de militaires ont fui dès les premiers tirs et que le commandement ne savait quels ordres donner », énonce encore Le Figaro Magazine.